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25 janvier 2020 6 25 /01 /janvier /2020 09:06

En ce début 2020, un article du nouvelle 0BS a lancé une nouvelle polémique que les propos jugés non déontologiques et abusifs d’un groupe privé réunissant environ 11000 médecins. On reproche à ses participants de montrer des photos de patients non anonymisées, d’avoir des propos irrévérencieux envers les patients et un humour douteux dépassant l’esprit carabin.

Cette polémique est intéressante et informative sur les dérives de la communication et de l’information. En effet, dans ce divangate, on retrouve toutes les distorsions cognitives qui déforment aujourd’hui l’information. De ce fait, il me semble nécessaire d’en repérer les mécanismes pour ne pas se laisser manipuler eux dans d’autres affaires et avoir une vision déformée de la réalité.

La première étape est d’observer le contexte des personnes concernées. Tout d’abord, il est étonnant de remarquer qu’un groupe privé de Facebook puisse rassembler autant de médecins. Probablement que celui-ci répond à de nombreux besoins...

En effet, l’exercice de la médecine est de plus en plus difficile. Les médecins sont de plus en plus isolés et ont de moins en moins d’opportunités de se rencontrer. Ces rencontres étaient autrefois organisées plus ou moins directement par les laboratoires pharmaceutiques qui avaient certes un rôle de promotion mais aussi une fonction sociale qui n’a jamais été reconnue. Avec leur mise au ban de la société, du fait de la théorie du complot qui les entoure, aucun système alternatif n’a été mis en place pour reprendre ce rôle social. Les médecins sont de plus en plus entravés du fait de nombreuses contraintes administratives et de nombreuses réformes de la santé qui se font, non seulement sans eux, mais contre eux (ex : loi santé de Marisol Touraine réforme des retraites, réformes de la prescription des génériques, etc.). Enfin, les relations avec les patients se sont détériorées (plus de violences, de demandes abusives, etc.).

Dans ce contexte, le divan des médecins répond à plusieurs besoins :

  • Tout d’abord comme le dit son nom a un besoin de s’épancher, de partager et de pouvoir exprimer les ressentis difficiles liés au métier. Il est un espace d’expression et d’écoute.
  • Il est aussi la possibilité de blaguer, de rire et de tirer avec bienveillance le grotesque de certaines situations et de s’extirper de la dureté du métier. Cyrano de Bergerac n'est pas loin. Les fâcheux non plus...
  • Il permet de purger des colères, des frustrations ou des angoisses.
  • Il est aussi l’occasion de trouver des ressources à des problèmes médicaux ou à se former, à travers des échanges avec des collègues
  • Enfin, il a été l’occasion de la création de plusieurs chaines de solidarité envers des confrères malades, en souffrance ou ayant des parents ou des enfants en difficultés.

Des gens extérieurs au divan et au contexte de ce métier ont lancé une polémique sur les propos tenus dans le divan les jugeant indignes de médecins, en utilisant différentes techniques pour déformer et instrumentaliser les commentaires postés :

  • Tout d’abord en décontextualisant les propos.
    • Sortie de leur contexte des propos prennent un autre sens. Les médecins ne parlent pas aux patients et en public de la même façon qu’ils le font entre eux comme dans n’importe quel métier, tout comme des femmes de chambres d’hôtel ou du personnel funéraire ne s’expriment probablement pas en public de la même façon qu’ils partagent leur quotidien entre collègues…
    • Des propos émotionnels dites dans un groupe privé amical et confraternel n’ont pas la même signification que des propos professionnels et publiques.
  • En créant des généralisations en disant que certains propos discutables dit par quelques individus reflètent la façon de penser de tous les membres du groupe... et discréditent de ce fait le groupe.
  • En construisant des syllogismes. Une expression utilisée par les médecins pour se purger de leur colère contre certains comportements abusifs de certains patients est une image prise dans le film Bernie de Dupontel. Quand, ils sont en colère, ils disent que cela mérite un coup de pelle. Il s’agit d’une expression émotionnelle et évidemment aucun patient n’a reçu de coup de pelle et aucun médecin ne souhaite véritablement en donner un. Mais voici un exemple de syllogisme possible :
    • Des médecins veulent donner des coups de pelle aux patients
    • Les personnes qui donnent des coups de pelles sont des personnes violentes qu’il faut condamner.
    • Les médecins sont des personnes violentes dont il faut se protéger

 

Syllogisme actuel

  • Les médecins parlent de leur excès de poids à des patientes
  • Les personnes qui stigmatisent les personnes en excès de poids sont grossophobes
  • Les médecins sont grossophobes et se moquent de leurs patients

 

Un médecin a même eu une lettre d’avocat, avec une plainte pour grossophobie, d’une patiente pesant 120 kg pour 1 mètre 70 et qui venait pour une lombalgie et qui avait osé évoquer l’impact de son poids sur sa pathologie.

 

Le contexte des journalistes favorise l’embrasement de la polémique. De plus en plus, de journalistes sont pigistes et précaires. L’information journalistique est en lutte avec l’information divulguée par internet. De ce fait, un certain nombre de journalistes ont de moins en moins de temps pour enquêter et pour vérifier leurs données. Beaucoup de média recopient une information délivrée par un média sans la vérifier ni la contextualiser, ce qui propage les fakes news. Tout cela fait qu’une fausse information peut facilement se diffuser et s’amplifier, ce d’autant qu’elle sera relayée par des trolls sur internet. Les trolls sont des personnes qui sont contre tout et qui observent le monde en victime de nombreux complots qu’ils alimentent sur le net.

Dans ce contexte, les médecins sont pris dans un cercle non vertueux :

  • Il est de plus en plus difficile pour eux d’exercer.
  • Ils ont de fait de plus en plus besoin de parler.
  • Plus ils échangent et plus ils risquent de tenir des propos qui, sortis de leur contexte, sont déformés. 
  • Ces déformations participent à augmenter la pression qu’ils ressentent. Ils entrainent un plus grand besoin de s’exprimer.

Associé à ce mécanisme, la population confond le service que les médecins offrent à travers leur profession et la demande qu’ils soient à leur service, quelque soit les demandes déraisonnables que les médecins doivent gérer et qu’ils rapportent à leur façon sur leur divan. Les médecins doivent négocier ces demandent tout en étant sous le joug de la CPAM qui tracte tout délit statistique (prescription de plus de médicaments ou d’arrêts maladies que la moyenne de leur secteu, etc.). Ils se retrouvent coincer dans un double lien : répondre aux besoins et exigences des patients et suivre les règles que leur demande de suivre de nombreuses instances comme la CPAM.

Un autre syllogisme se présente :

  • Les médecins gagnent plus d’argent que la moyenne nationale et sont payés par l’argent de l’Etat.
  • Quand on gagne de l’argent, on ne peut pas se plaindre
  • Les médecins n’ont pas le droit de se plaindre.

Ce mécanisme de discrédit et de genèse d’une polémique touche aussi d’autres professions en lien avec le public comme les enseignants, les policiers et les agriculteurs. Toutes ces professions sont aujourd’hui en souffrance en France. Elles ont un taux de suicide deux fois plus important que la moyenne nationale. Quoiqu’elles fassent, ses professions sont prises régulièrement dans des polémiques qui stigmatisent leur métier et leur façon de travailler. Trop de personnes ne connaissant pas leur travail veulent contrôler leur travail. Plus on essaie de contrôler leur travail et plus ces professionnels sont entravés dans leur travail et font des erreurs ce qui valident la croyance qu’il faut les contrôler. Ce mécanisme détruit et appauvri ces métiers qui sont les piliers de la république et qui entraîne un en-sauvagement de la société à travers diverses violences.

L’affaire du divan est venue sur l’espace publique puis a disparu en attendant la prochaine qui touchera les médecins comme c’est le cas régulièrement depuis des années. On oublie au fur et à mesure ces polémiques mais elles laissent des plaies béantes chez ces professionnels qui se traduisent par un dégoût, un détachement voire un renoncement professionnel. Le cynisme qest l’un des trois symptômes du burn out. 60% des médecins souffrent de burn out. Après tout cela, qui va nous soigner demain si on a détruit ceux qui nous soignent ?

 

 

 

 

 

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22 décembre 2019 7 22 /12 /décembre /2019 10:20

Vivre, la belle affaire... Mais pour faire quoi? Pour aller où puisque nous n'en sortons pas vivant à la fin. Léo Ferré disait, avec son franc parler, "tu nais, tu meurs, entre deux, il n'y a que des faits divers, tache de les choisir!"

 

Alors, comment trouver votre objectif de vie?

Voici ce que dit Steve Hayes, l'un des inventaires de la thérapie ACT
 
J'ai eu un jour une cliente qui, interrogée sur ses valeurs les plus profondes, a fait une longue pause, avant de finalement dire "c'est la chose la plus effrayante qu'on m'a jamais posée". Après une autre pause, elle a ajouté "Je n'y ai pas pensé depuis très longtemps" et a commencé à pleurer.

Malheureusement, l'expérience de mon client n'est pas rare. Il est facile de s'enliser dans nos tâches et nos habitudes quotidiennes tout en perdant de vue ce qui compte le plus. Comme un rouage dans une machine, nous pouvons fonctionner à l'extérieur, mais nous sommes en fait coincés, répétant les mêmes vieux mouvements, incapables de changer ou même de voir un mode de vie différent.

Nous pourrions avoir inconsciemment adopté les valeurs et les objectifs de nos amis et de notre famille, sans jamais oser explorer les nôtres, de peur qu'ils ne s'écartent de notre éducation culturelle. Ou nous pourrions avoir douté de notre capacité à suivre une voie différente, parce que nous ne sommes pas assez intelligents, pas assez confiants, pas assez beaux, ou tout simplement… pas assez.

Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles nous perdons contact, et elles conduisent toutes à la souffrance. Parce que les humains ne sont pas des machines stupides suivant un script programmé, mais plutôt des êtres respirant avec un désir de sens et d'auto-direction. Sans but, la vie devient vide et terne, c'est pourquoi les valeurs sont au cœur de mon travail avec les clients.


 

Qu'est-ce qui est important pour vous et qui peut constituer votre boussole de vie? Quelles valeurs comme points cardinaux?
 

Les valeurs sont des qualités choisies d'être et de faire, comme être un parent attentionné, être un ami fiable, être aimant, loyal, honnête et courageux. Ils peuvent être exprimés avec des verbes et des adverbes, comme enseigner avec compassion et donner avec gratitude. Cependant, ce ne sont pas des objectifs. Les buts sont finis; ce sont des réalisations et une fois réalisées, vous en avez fini avec elles. Les valeurs, en revanche, sont des guides de vie durables et continus. Vous ne pouvez pas atteindre une valeur, vous ne pouvez la manifester qu'en agissant conformément à elle.

Vos valeurs vous indiquent non seulement où concentrer vos efforts et vos énergies, mais vous fournissent également une nouvelle source de motivation. Quelle que soit la douleur que vous devez endurer tout au long de votre voyage, elle devient beaucoup plus facile à supporter lorsqu'elle est au service de vos objectifs et de vos valeurs. Et agir conformément aux désirs les plus profonds de votre cœur apporte un sentiment d’épanouissement et de vitalité qu’aucune richesse matérielle ne peut égaler.

Les valeurs que vous choisissez dépendent entièrement de vous. Cependant, si vous ne savez pas quelles pourraient être ces valeurs et comment les implémenter, voici quelques étapes utiles.

 

Comment connaître les désirs les plus profonds de votre cœur?
 

Première étape : Évaluez vos domaines de vie
 

L'exercice suivant est basé sur le questionnaire sur la valeur de la vie de mon ami et collègue Kelly G. Wilson. Veuillez examiner les domaines de la vie suivants et évaluer leur importance sur une échelle de 1 à 10 (1 = moins important et 10 = très important). N'oubliez pas, c'est pour vous et pour personne d'autre. Il n'y a pas de réponse juste ou fausse.

 

  • Famille (autre que mariage ou parentalité)
  • Mariage / couples / relations intimes
  • Parentalité
  • Amis / vie sociale
  • Travail
  • Éducation / formation
  • Loisirs / amusement
  • Spiritualité
  • Citoyenneté / Vie communautaire
  • Soins physiques (alimentation, exercice, sommeil)
  • Problèmes environnementaux
  • Art, expression créative et esthétique

 

 Etape 2 : Évaluez votre cohérence dans votre façon de vivre

Ensuite, regardez à nouveau les domaines de la vie, mais cette fois, évaluez-vous en fonction de la cohérence de vos actions ces derniers temps avec vos valeurs dans chacun de ces domaines.

 

  • Famille (autre que mariage ou parentalité)
  • Mariage / couples / relations intimes
  • Parentalité
  • Amis / vie sociale
  • Travail
  • Éducation / formation
  • Loisirs / amusement
  • Spiritualité
  • Citoyenneté / Vie communautaire
  • Soins physiques (alimentation, exercice, sommeil)
  • Problèmes environnementaux
  • Art, expression créative et esthétique

Étape 3 Écrivez vos valeurs

Jetez un coup d'œil à vos réponses de l'exercice précédent et identifiez les domaines qui ont un score d'importance élevé (9 ou 10) et un score de cohérence faible (6 ou moins). Ce sont des domaines problématiques, et je vous suggère de commencer à travailler vos valeurs avec l'un d'eux.

Ensuite, prenez un morceau de papier et écrivez pendant dix minutes sur vos valeurs dans l'un de vos domaines précédemment identifiés. Faites-le vraiment - dix minutes, ce n'est pas très long. Vous pouvez vous demander "Qu'est-ce qui m'importe dans ce domaine?", Ou "Qu'est-ce que je veux faire dans ce domaine qui reflète cette attention?", Et "Que puis-je faire pour manifester davantage cette valeur dans ma vie?" .

 

La recherche a montré que l'écriture de vos valeurs a un effet mesurable sur votre santé et votre comportement. Gardez à l'esprit que ce n'est que le début. Il existe de nombreuses façons de se connecter plus profondément à votre objectif et de vivre davantage en harmonie avec vos objectifs et vos valeurs, dont je partage beaucoup dans mon livre "débranchez votre mental, trucs et astuces pour ne plus ressasser et profiter de la vie."

Vivre en accord avec vos valeurs, ce n'est pas seulement savoir ce qui compte, mais aussi agir selon ces principes. Ce n'est pas un choix ponctuel, mais un voyage de choix et d'engagement tout au long de la vie.

Comme dit Nelson Mandela : Etre le capitaine de son âme pour être maître de son destin

Observer, choisir, s'engager, encore et encore.

Paix, amour et vie

 

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21 décembre 2019 6 21 /12 /décembre /2019 15:00

Comment trouver votre objectif de vie selon Steve Hayes l'un des fondateurs de la thérapie ACT
 
J'ai eu un jour une cliente qui, interrogée sur ses valeurs les plus profondes, a fait une longue pause, avant de finalement dire "c'est la chose la plus effrayante qu'on m'a jamais posée". Après une autre pause, elle a ajouté "Je n'y ai pas pensé depuis très longtemps" et a commencé à pleurer.

Malheureusement, l'expérience de mon client n'est pas rare. Il est facile de s'enliser dans nos tâches et nos habitudes quotidiennes tout en perdant de vue ce qui compte le plus. Comme un rouage dans une machine, nous pouvons fonctionner à l'extérieur, mais nous sommes en fait coincés, répétant les mêmes vieux mouvements, incapables de changer ou même de voir un mode de vie différent.

Nous pourrions avoir inconsciemment adopté les valeurs et les objectifs de nos amis et de notre famille, sans jamais oser explorer les nôtres, de peur qu'ils ne s'écartent de notre éducation culturelle. Ou nous pourrions avoir douté de notre capacité à suivre une voie différente, parce que nous ne sommes pas assez intelligents, pas assez confiants, pas assez beaux, ou tout simplement… pas assez.

Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles nous perdons contact, et elles conduisent toutes à la souffrance. Parce que les humains ne sont pas des machines stupides suivant un script programmé, mais plutôt des êtres respirant avec un désir de sens et d'auto-direction. Sans but, la vie devient vide et terne, c'est pourquoi les valeurs sont au cœur de mon travail avec les clients.
 

Quelles valeurs peuvent faire pour vous?
 

Les valeurs sont des qualités choisies d'être et de faire, comme être un parent attentionné, être un ami fiable, être aimant, loyal, honnête et courageux. Ils peuvent être exprimés avec des verbes et des adverbes, comme enseigner avec compassion et donner avec gratitude. Cependant, ce ne sont pas des objectifs. Les buts sont finis; ce sont des réalisations et une fois réalisées, vous en avez fini avec elles. Les valeurs, en revanche, sont des guides de vie durables et continus. Vous ne pouvez pas atteindre une valeur, vous ne pouvez la manifester qu'en agissant conformément à elle.

Vos valeurs vous indiquent non seulement où concentrer vos efforts et vos énergies, mais vous fournissent également une nouvelle source de motivation. Quelle que soit la douleur que vous devez endurer tout au long de votre voyage, elle devient beaucoup plus facile à supporter lorsqu'elle est au service de vos objectifs et de vos valeurs. Et agir conformément aux désirs les plus profonds de votre cœur apporte un sentiment d’épanouissement et de vitalité qu’aucune richesse matérielle ne peut égaler.

Les valeurs que vous choisissez dépendent entièrement de vous. Cependant, si vous ne savez pas quelles pourraient être ces valeurs et comment les implémenter, voici quelques étapes utiles.

 

Comment connaître les désirs les plus profonds de votre cœur?
 

  1. Étape 1 Évaluez vos domaines de vie
     

L'exercice suivant est basé sur le questionnaire sur la valeur de la vie de mon ami et collègue Kelly G. Wilson. Veuillez examiner les domaines de la vie suivants et évaluer leur importance sur une échelle de 1 à 10 (1 = moins important et 10 = très important). N'oubliez pas, c'est pour vous et pour personne d'autre. Il n'y a pas de réponse juste ou fausse.

 

  • Famille (autre que mariage ou parentalité)
  • Mariage / couples / relations intimes
  • Parentalité
  • Amis / vie sociale
  • Travail
  • Éducation / formation
  • Loisirs / amusement
  • Spiritualité
  • Citoyenneté / Vie communautaire
  • Soins physiques (alimentation, exercice, sommeil)
  • Problèmes environnementaux
  • Art, expression créative et esthétique

 

  1. Étape 2 Évaluez votre cohérence
     

Ensuite, regardez à nouveau les domaines de la vie, mais cette fois, évaluez-vous en fonction de la cohérence de vos actions ces derniers temps avec vos valeurs dans chacun de ces domaines.

 

  • Famille (autre que mariage ou parentalité)
  • Mariage / couples / relations intimes
  • Parentalité
  • Amis / vie sociale
  • Travail
  • Éducation / formation
  • Loisirs / amusement
  • Spiritualité
  • Citoyenneté / Vie communautaire
  • Soins physiques (alimentation, exercice, sommeil)
  • Problèmes environnementaux
  • Art, expression créative et esthétique
  •  
  1. Étape 3 Écrivez vos valeurs

Jetez un coup d'œil à vos réponses de l'exercice précédent et identifiez les domaines qui ont un score d'importance élevé (9 ou 10) et un score de cohérence faible (6 ou moins). Ce sont des domaines problématiques, et je vous suggère de commencer à travailler vos valeurs avec l'un d'eux.

Ensuite, prenez un morceau de papier et écrivez pendant dix minutes sur vos valeurs dans l'un de vos domaines précédemment identifiés. Faites-le vraiment - dix minutes, ce n'est pas très long. Vous pouvez vous demander "Qu'est-ce qui m'importe dans ce domaine?", Ou "Qu'est-ce que je veux faire dans ce domaine qui reflète cette attention?", Et "Que puis-je faire pour manifester davantage cette valeur dans ma vie?" .

La recherche a montré que l'écriture de vos valeurs a un effet mesurable sur votre santé et votre comportement. Gardez à l'esprit que ce n'est que le début. Il existe de nombreuses façons de se connecter plus profondément à votre objectif et de vivre davantage en harmonie avec vos objectifs et vos valeurs, dont je partage beaucoup dans mon livre Débranchez votre mental aux éditions Leducs.

Vivre en accord avec vos valeurs, ce n'est pas seulement savoir ce qui compte, mais aussi agir selon ces principes. Ce n'est pas un choix ponctuel, mais un voyage de choix et d'engagement tout au long de la vie.

Encore et encore.

Paix, amour et vie

 

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13 décembre 2019 5 13 /12 /décembre /2019 22:21

La trichotillomanie est le comportement de s’arracher compulsivement les cheveux, les cils, les sourcils et/ou les poils, de façon plus ou moins consciente à des fins non cosmétiques. Il s’agit d’une addiction comportementale ou toxicomanie gestuelle. Cet arrachage peut engendrer une importante perte de cheveux ou de poils pouvant aboutir à des trous dans la chevelure et parfois à une calvitie. On la classe dans les troubles des conduites impulsives.

Cet arrachage s’effectue plutôt en fin de journée et le plus souvent à l’écart de tout regard même si certaines personnes peuvent le pratiquer au fil de la journée. D’ailleurs, les patients disent que le besoin d’arrachage augmente au fur et à mesure de la journée en parallèle de l’augmentation de la tension intérieure. Il peut s’effectuer de façon continue ou lors de crise où le cerveau vagabonde, pouvant durer plus d’une heure, jusqu’à la reprise de conscience et l’observation des dégâts capillaires.

Ce comportement touche majoritairement les filles (90% des cas) et toucherait, selon les estimations actuelles environ 3,5% des femmes. Il existe deux pics d’apparition du trouble : la petite enfance et l’adolescence. Ce comportement est source tant de dégâts physiques que d’une souffrance psychologique pouvant avoir un impact sur la vie sociale de ces personnes.

Les personnes atteintes de trichotillomanie jouent et/ou ingèrent fréquemment les poils ou les cheveux arrachés. Les cheveux peuvent :

  • Être cassés en deux ou roulés en boules.
  • Être stockés, voir collectionnés, de façon scrupuleuse et obsessionnelle.
  • D’autres personnes négligent leur présence en les abandonnant sur place. D’ailleurs, certaines personnes découvrent brutalement l’ampleur de la crise en découvrant à côté d’eux un paquet de cheveux lorsqu'elles reprennent contact avec l'instant présent.
  • Enfin, certaines personnes croquent les bulbes.

Il est nécessaire de vérifier que l’ingestion de cheveux n’entraîne pas la formation d'un trichobézoard, ce qui est relativement rare mais très dangereux, pouvant être à l’origine d’une occlusion intestinale et nécessitant une opération chirurgicale.

Ce trouble a été souvent classé par erreur dans les TOC malgré l’absence d’obsession que viendrait conjurée une compulsion. Cette erreur de classification est due à une méconnaissance du trouble et est renforcée par la propagation de cette fausse information sur le net sans correction possible. Il s’agit en fait d’une stéréotypie gestuelle qui se traite comme une addiction selon les critères de Goodman (1990).

A. Impossibilité de résister aux impulsions à réaliser ce type de comportement.

B. Sensation croissante de tension précédant immédiatement le début du comportement.

C. Plaisir ou soulagement pendant sa durée.

D. Sensation de perte de contrôle pendant le comportement.

E. Présence d’au moins cinq des neuf critères suivants :

  1. Préoccupation fréquente au sujet du comportement ou de sa préparation. 

  2. Intensité et durée des épisodes plus importantes que souhaitées à l’origine. 

  3. Tentatives répétées pour réduire, contrôler ou abandonner le comportement. 

  4. Temps important consacré à préparer les épisodes, à les entreprendre ou à s’en remettre. 

  5. Survenue fréquente des épisodes lorsque le sujet doit accomplir des obligations professionnelles, scolaires ou universitaires, familiale ou sociales. 

  6. Activités sociales, professionnelles ou récréatives majeures sacrifiées du fait du comportement. 

  7. Perpétuation du comportement, bien que le sujet sache qu’il cause ou aggrave un problème persistant ou récurrent d’ordre social, financier, psychologique ou psychique. 

  8. Tolérance marquée : besoin d’augmenter l’intensité ou la fréquence pour obtenir l’effet désiré, ou diminution de l’effet procuré par un comportement de même intensité.  
     

F. Agitation ou irritabilité en cas d’impossibilité de s’adonner au comportement.

 

Armelle : J’ai 37 ans et je souffre de trichotillomanie depuis de très longues années. J'ai commencé à m'arracher les cheveux vers 9 ans sans que je me souvienne véritablement comment cela a commencé. Je m’arrache les cheveux sur le dessus de la tête et parfois sur le devant. Je m’en prends parfois aussi aux cheveux au-dessus du front. Au début, c’était surtout pour retirer les cheveux fourchus puis c'est devenu automatique. Par la suite, je me suis mis à m'en prendre aux cheveux dès que je les trouvais trop épais ou un peu trop frisés sans me rendre compte qu’ils repoussaient toujours ainsi. C’est devenu un cercle vicieux, je m’arrachais les cheveux stimulés par leur imperfection et ils repoussaient frisés, épais et imparfaits pour être à nouveau arracher sans avoir le temps de retrouver leur aspect « normal » ... 

Au début, c'était comme un tic et je ne m'en préoccupais pas vraiment. Puis tout doucement, c'est devenu plus régulier. Je ne me suis pas rendu compte tout de suite que je ne pouvais pas m'empêcher de le faire. Adolescente, mes parents on remarquer que j'avais des trous dans la tête. Ils m'ont amené voir un dermatologue mais je n'ai pas osé lui dire que c'était moi qui les arrachais. Il a diagnostiqué une Pelade et il m'a donné un traitement. Alors, j'ai été plus vigilante à ce que mes parents ne le remarquent plus. Ils ne m'en ont plus reparlé.

Jeune adulte, j’ai vu trois psychologues, un psychiatre et un dermatologue sans succès. Il y en a un qui a fait les gros yeux lorsque j’ai raconté mon histoire sans comprendre ce qui m’arrivait, un autre m’a demandé si cela me faisait mal, un troisième m’a fait faire de la relaxation. J’ai même fait de l’hypnose. Aucun ne connaissait cette maladie et aucune de ses consultations n’a eu d’effet sur ma trichotillomanie.

J’ai une vie sans histoire. J’ai une sœur cadette de deux ans plus jeune que moi avec qui je m’entends bien. Elle est mariée avec un enfant et travaille comme cadre administratif au conseil général. Mes parents vivent ensemble, mon père travaille dans le bâtiment et ma mère est enseignante. Pour ma part, je fais de la conduite de projet et mon mari est juriste dans une entreprise. Mon travail est parfois éprouvant. Je ressasse assez souvent ma journée le soir ce qui m’empêche parfois de dormir lorsque j’ai de gros enjeux. Je ressens souvent la pression du travail avec parfois le sentiment de ne pas être à la hauteur car je suis assez perfectionniste. Comme la charge de travail grandie d’année en année, ce n’est pas toujours facile de faire front tout en essayant d’avoir une vie de famille. J’ai deux enfants. L’ainée à 4 ans et j’ai un bébé de six mois. J’ai fait une école de commerce et ma trichotillomanie était plus forte à ce moment-là, notamment en prépa. A côté du travail, je fais régulièrement du sport pour m’entretenir et pour m’apaiser. J’aime bien lire, faire des sorties et voyager. J’ai cependant fait un travail psychothérapique avec une psychologue où je parlais beaucoup de mon histoire, de mon enfance et de mes relations avec mes parents. Cela m’a permis de me sentir mieux dans ma peau et de comprendre différentes choses sur mon histoire mais cela n’a eu aucun impact sur ma trichotillomanie. De toutes les façons, ce problème ne semblait pas trop l’intéressée.

En fait, je n'arrive pas à m'arrêter de m’arracher les cheveux. C’est compulsif et automatique. Pourtant, j'essaie régulièrement mais dès que je suis fatigué ou stressé, je me remets à m'éplucher. J'ai essayé de me raser la tête ou de me couper les ongles mais aucune méthode ne fonctionne vraiment. Je mets de temps de l’huile sur mes cheveux afin qu’ils soient plus glissants pour ne pas pouvoir les arracher. J’ai aussi tenté de mettre des pansements au bout de mes doigts et plein d’autres trucs...

Lorsque j’ai une crise, je commence à examiner avec mes doigts mes cheveux pour trouver celui qui « m’intéresse ». Je commence à le travailler, à le tortiller et à le rouler sous mes doigts. Je sens ensuite quand il est prêt à être arracher. Une fois que je l’ai dans les doigts j’examine le bulbe au bout du cheveux. Lorsque le bulbe est entier, je me sens satisfait. J’ai eu des périodes où je croquais le bulbe en aimant le sentir claquer sous la dent comme un œuf de lompe. Je me sens soulager en faisant cela. Je peux répéter ce comportement pendant de longues minutes dans un état second jusqu’à ce que je me dise tant de cheveux arrachés si vite qui vont mettre des semaines à repousser. Je reprends contact avec la réalité avec effroi, culpabilisant devant les dégâts que je viens de m’infliger et en me demandant comment je vais faire pour camoufler tout cela. C’est dingue quelques minutes d’arrachage et me voilà avec des trous pendant des années !

Je m’épluche devant la télévision ou l’ordinateur, lorsque je téléphone et quand je lis ou quand je réfléchis. Seul mes parents et mon mari sont au courant de cela. Je serai très gênée qu’on le sache.

Actuellement, j'ai des gros "trous » que j'essaie de cacher avec un foulard ou un chignon. J'ose de moins en moins de sortir de peur que cela se découvre. J'ai l'impression de m'isoler. Je ne comprends pas ce qui m'arrive et pourquoi je fais cela ! J’ai honte de moi et de ce que je me fais. J’ai parfois l’impression d’être folle. J’évite le plus souvent d’y penser.

De nombreuses situations favorisent l'arrachement. Cet arrachement est majoré si des émotions sont associées à ces moments de vie. L'anxiété, la tension, la colère et la tristesse augmente la fréquence du comportement. L’arrachage a lieu lors d’activités sédentaires et contemplatives durant lesquelles les mains sont libres et l’esprit est occupé à autre chose : télévision, ordinateur, lecture, téléphone, etc. Il est souvent fait de façon inconsciente au cours d'une rêverie qui aller de quelques minutes à une heure. De nombreuses personnes s'épluchent le soir et tard dans la nuit quand ils sont seuls, fatigués ou qu’ils essayent de s’endormir. Il s’agit d’un comportement invalidant directement lié à la gestion des émotions et peu étudié.

Cet arrachage a plusieurs fonctions :

  • Réduire le stress ou la tension accumulée dans la journée,
  • Se soulager de l’ennui
  • Calmer des sensations locales : démangeaisons, grattage, brûlures
  • Éliminer des cheveux jugés imparfaits : cheveux blancs, crépus.
  • Rechercher une symétrie.
  • Le plaisir de voir et/ou de manger la racine (le follicule).
  • Par habitude.

 

Ce comportement est vécu comme "absurde" par les personnes qui en souffrent car elles ne peuvent s’empêcher de le faire sans comprendre l’origine de ce geste automatique. En outre, elles développent des comportements d’évitement comme la fréquentation des salons de coiffures ou des endroits où elles pourraient avoir les cheveux mouiller (piscine, etc.) ou être décoiffées, ce qui pourraient révéler leur pathologie. Les personnes souffrant de trichotillomanie sont souvent embarrassées et honteuses tant de leur comportement que de leur apparence. Elles cachent fréquemment leur comportement et ses conséquences à leur entourage, même proche, comme leurs meilleurs amis ou la famille. Certains sont amenés à le nier complètement. Afin de masquer les conséquences de ce comportement absurde, certains patients ont recours à des techniques de camouflage par des coiffures ou des maquillages élaborés. D’autres choisissent de porter des perruques ou des chapeaux.

La honte et l’embarras engendre une altération de l’estime de soi. Cette altération n’est pas sans conséquence dans le parcours scolaire ou professionnel tout comme dans leur insertion sociale. Certaines personnes souffrant de cette pathologie en viennent même à éviter tout suivi médical de peur d’être "révéler" et ne pas savoir expliquer ce comportement.

La plupart des personnes souffrant de trichotillomanie disent perdre un temps considérable à s’arracher les cheveux et à essayer de camoufler les dommages physiques.

Pour beaucoup, l’aspect le plus honteux de la trichotillomanie est le fait de croquer ou d’ingérer des parties de poils comme les racines, ou bien des cheveux entiers.

Voici les différentes techniques de camouflage des zones d’alopécie sont utilisées par les personnes souffrant de trichotillomanie :

  • Chignons.
  • Utilisation de foulards, bandana, casquette, chapeau.
  • Maquillage des cheveux avec produits colorants.
  • Utilisation de perruque ou d'extension.

 

Toutes ces astuces demandent beaucoup de peine et d’attention afin de couvrir les « trous ». Ils sont aussi source d’anxiété. En effet, après leur élaboration, les personnes les pratiquant doivent être rassurer qu’elles pourront affronter le monde extérieur sans se faire dévoiler. Ces techniques sont coûteuses en temps chaque matin et ont un impact non négligeable sur l’organisation de la journée.

D’autres personnes utilisent une méthode de camouflage beaucoup plus radicale : Le rasage de la tête afin de ne plus pouvoir attraper un cheveu. Cependant, dès que les cheveux repoussent, ils deviennent accessibles et le comportement reprend.

 

Plusieurs hypothèses sont actuellement soulevées dans la genèse de ce trouble :

  • Réveil d’un comportement de toilettage, comme l’épouillage chez les singes ou le grooming, qui a disparu chez les humains pour gérer la tension existentielle. Le toilettage, chez les humains, a été remplacé par des échanges verbaux (palabres, papotages, etc.). Le comportement de toilettage a une fonction d’apaisement et une fonction sociale en structurant le groupe d’appartenance. Il permet de dire qui on est par rapport à l’autre.
  • Défaut d’apprentissage des mécanismes d’apaisement notamment dans la petite enfance lors du maternage. On retrouve souvent des parents qui ont eu un rapport intellectuel avec leurs enfants et qui ont négligé un rapport tactile comme on peut le retrouver dans certaines sociétés avec des massages rituels chez les nouveaux nés et petits enfants.
  • Trouble de l’attention générant un switch cérébral vers le réseau neuronal dit de repos.
    • Le réseau du mode par défaut (MPD)  désigne un réseau constitué des régions cérébrales actives lorsqu'un individu n'est pas focalisé sur le monde extérieur, et lorsque le cerveau est au repos, mais actif. Les termes de réseau par défaut, réseau d'état par défaut, réseau d'absence de tâche, et réseau cérébral du mode par défaut peuvent également être utilisés. Il se caractérise par des oscillations cohérentes à un taux plus bas que 0,1. Durant la réalisation d'une tâche, le MPD est désactivé, et un autre réseau est activé, le réseau de tâches positives. Le MPD pourrait permettre l'introspection indépendante d'une tâche. Le réseau du mode par défaut impliquerait le lobe temporal médial, le cortex préfrontal médial, le cortex cingulaire postérieur, le précuneus et d’autres régions avoisinantes du cortex pariétal.
    • Les crises de trichotillomanie ayant lieu dans des moments de vagabondage semblable aux moments de vagabondage lors de l’activation du réseau par défaut font penser que celui-ci est activé à ce moment. Des études EEG et IRM seraient nécessaire pour en faire la démonstration. Cependant, la méditation améliore l’attention, la présence et la pleine conscience est souvent utile même si aucune publication existe dans la prise en charge de la trichotillomanie.
  • Un syndrome inflammatoire a minima
    • La dysrégulation immunitaire a été présumée importante dans la pathophysiologie des troubles obsessionnels compulsifs que beaucoup de personnes rapprochent de la trichotillomanie. Une étude pilote a recherché les cytokines inflammatoires dans la salive de patientes et n’a pas retrouvé cette augmentation.

Elle est souvent associée à des troubles anxieux et à de la procrastination.

 

Il s'agit d'une toxicomanie gestuelle qui se traite par :

  • Les thérapies comportementales et cognitives visent à améliorer la gestion des émotions, l'utilisation de la pleine conscience, la correction du comportement de procrastination grâce à la thérapie ACT[i]. On travaille à la construction de comportements alternatifs à la trichotillomanie afin d'apaiser la tension intérieure : crème sur les mains, jouer avec ses boucles d'oreilles, etc. Elle va leur permettre de conscientiser leur trouble et apprendre une meilleure gestion de leurs émotions afin de rester en contact de ce qui est
  • La méditation afin de permettre un meilleur ancrage dans le présent, freiner le vagabondage et limiter le switch sur le réseau de repos.
  • Les groupes d'entraide permettent aux patients de sortir de l'isolement, de mettre des mots sur leur trouble et de partager leur ressenti et leurs approches, d’augmenter la conscientisation du trouble. Ils sont plus développés dans les pays anglo-saxons.
  • Les traitements médicamenteux : de nombreux auteurs ont utilisé les antidépresseurs sérotoninergiques sans qu'aucune supériorité n'est pu être démontrée. Ils peuvent avoir un intérêt modéré lorsque la composante anxieuse est présente. Les médicaments les plus efficace sont les médicaments anticraving.  Les principaux traitements qui ont été testé autour de cas témoin sont le bupropion et la Nacétyl-Cystéine à de fortes doses (1200 mg). Ces traitements permettent que les crises soient moins intenses et moins fréquentes pour que le travail psychothérapeutique puisse se faire.
  • Le traitement esthétique constitue en l'utilisation de produits dermatologiques pour entretenir les cheveux et l'utilisation d'un volumateur pour combler les zones partielles de calvitie.

 

Le volumateur est une prothèse capillaire conçu initialement dans un but esthétique qui a aussi une fonction thérapeutique en mettant à distance la zone d’arrachage. Le volumateur se pose sur la zone dégarnie et qui est cousu sur une tresse.

Le volumateur a de multiples intérêts :

  • Tout d’abord, il est fait de cheveux naturels avec une couleur de cheveux choisi en fonction de la couleur initiale de la patiente.
  • De ce fait, cela permet de se coiffer. Les patientes retrouvent une relation apaisée à leur coiffure et redécouvrent leur féminité à travers ces gestes du quotidien du coiffage "en se refaisant une beauté".
  • Le volumateur stoppe la trichotillomanie car la zone sensible n’est plus accessible car elle est masquée par celui-ci. Les cheveux peuvent repousser sans risque d'arrachage sous celui-ci dans la plupart des cas.
  • Son implantation est fixe et permet de faire du sport ou de se baigner à la piscine comme à la mer sans risque. Cela permet aussi de se rendre en week-end avec des amis ou avec son copain sans risque de se faire découvrir par le chignon qui tombe ou un coup de vent. Il n’y pas de risque non plus d'être "découverte" pendant les relations sexuelles.

 

Armelle : « Après la naissance de mon deuxième enfant, je me suis remis à chercher des solutions sur le net. C’est ainsi que je suis tombée sur la vidéo du docteur Seznec sur le site Fink expliquant la trichotillomanie dans laquelle je me suis complètement retrouvée (https://www.youtube.com/watch?v=PVag_3nMGqg). Je me suis dite, enfin quelqu’un qui connait ma maladie. Cela m’a soulagé car je pensais être seule avec ce problème et que personne ne pouvait me comprendre. J’ai ensuite acheté son livre « j’arrête de m’arracher mes cheveux » dans lequel je me suis complètement retrouvé. Enfin, j’ai pu me dire que je n’étais pas dingue.

A la deuxième consultation, il a pris le temps de m’expliquer comment fonctionnait la trichotillomanie et que s’était une fausse bonne solution qu’avait déclenché mon corps pour gérer ma tension intérieure (https://www.youtube.com/watch?v=jLuVM9DEwFk). Ce comportement absurde s’était automatisé et s’est pour cela que je continue à le faire alors que je vais plutôt bien dans ma vie avec des soucis un peu comme tout le monde. J’ai compris que ce comportement était comme la cigarette ou l’alcool et que l’objectif premier n’était pas de guérir mais de devenir une « trichotillomane abstinente » un comme les alcooliques essaient d’être abstinent. De comprendre la trichotillomanie et d’échanger sur ce problème m’a permis de reprendre conscience de mon geste et de mes attitudes. J’ai appris à avoir des comportements alternatifs pour occuper mes mains comme tenir un stylo, me faire les ongles, mâchonner un bout de paille ou de me mettre de la crème sur les mains. Quand je sens que ma main s’en va vers les cheveux, j’essaie de la détourner en touchant mon lobe de l’oreille et en jouant avec ma boucle d’oreille.

Le soir, en rentrant du travail, j’essaie de m’offrir un sas de décompression pour m’aider à ralentir, à sortir de ma tête qui a essayé de résoudre des problèmes toute la journée et de revenir à l’instant présent en me connectant à mon expérience sensorielle. J’aime bien marcher tranquillement dans mon jardin, arracher deux ou trois herbes, arroser mes plantes et caresser mon chat. Je change de vêtement et prend parfois une douche ou je me fais un thé tout en jouant avec mes enfants en faisant les fous. En fait avant, je courais du travail à tout ce que j’avais à faire à la maison. Je ne pensais pas que s’était possible de ralentir. Maintenant, que j’ai changé mon comportement, je me sens plus détendu et finalement j’arrive à faire plus de choses en ne m’agitant plus. Je ressens que cela fonctionne mieux de prendre du temps en rentrant du travail que de me précipiter à faire toutes les tâches ménagères. Je prends mon temps quitte à faire certaines choses après le diner. Et tant pis si je n’arrive pas à tout faire ! J’ai musclé ma zen attitude comme me dit mon médecin.

Dans la journée, je fais régulièrement de la cohérence cardiaque grâce à une application téléphonique. En respirant ventralement pendant deux à trois minutes, cela me permet de ne pas me retrouver en apnée, de m’apaiser et de ne pas confondre vitesse et précipitation. En faisant, cela j’arrive moins fatiguer le soir.

J’ai fait aussi un stage de méditation type MBSR (Meditation Based Stress Reduction) sur huit semaines afin d’être plus présente à ce que je faisais et pour développer mon attention. En effet, j’ai remarqué que je faisais beaucoup de choses automatiquement, en apnée, ou que je vagabondais souvent dans ma tête et c’est dans ces moments-là que je m’arrachais préférentiellement les cheveux.

Avec le psychiatre, nous avons travaillé en thérapie ACT[1] sur les histoires que je me racontais et sur les pensées hameçons que j’attrapais et que me faisais monter en pression. Il a quand même fallu que je prenne pendant un an du bupropion pour casser cette envie furieuse de m’arracher les cheveux qui me dépassaient. J’ai aussi eu un volumateur qui m’a empêché d’atteindre ma zone d’arrachage. En plus, cela m’a permis de retrouver l’impression d’avoir des cheveux, de pouvoir jouer avec eux sainement et d’oser des coiffures. Ce volumateur a fait évoluer mon rapport à mes cheveux vers une attitude plus douce et plus bienveillante même si au début j’avais tendance à aller chercher sous le volumateur s’il n’y avait pas quelques cheveux que je pouvais arracher.

Maintenant, il m’arrive de temps en temps à m’arracher un ou deux cheveux mais je m’en rends compte très vite ce qui me permet de stopper immédiatement sans rentrer dans une crise. Je me dis qu’il s’agit de

 mes cheveux de routine tout en appréciant la façon dont ma vie à littéralement changer avec la fin de ma trichotillomanie.

 

Conclusion

La trichotillomanie est une maladie mal connue des dermatologues et des psychiatres et pourtant décrite dès le XIX siècle dont on ne possède pas d’épidémiologie consolidée. Etudier la trichotillomanie donne l’opportunité de travailler en neurosciences sur les troubles du comportement, l’attention et les mécanismes de vagabondage. Il serait intéressant d’approfondir les mécanismes neuronaux qui permettent d’encoder un comportement de toilettage aussi complexe qui apparait de façon stéréotypée en faisant notamment des IRM fonctionnels dans les moments d’arrachage.

 

PS: téléconsultation sur la plateforme qare.fr

 

Bibliographie :

  •  
  • Bipeta R, Yerramilli SS : Bupropion for the treatment of fluoxetine non-repnsive trichotillomania. J Med Case Rep. 2011 Nov 30;5:557
  • Crosby Jesse M., Dehlin John P., Mitchell P. R., Twohig Michael P., Acceptance and 19 Commitment Therapy and Habit Reversal Training for the Treatment of Trichotillomania, Cognitive and Behavioral Practice 19 (2012) 595-605
  • Grant J E et al : An fMRI Pilot Study of Cognitive in Trichotillomania. J Neuropsychiatry Clin Neurosci. 2018 Aug 24
  • Grant JE, Chamberlain SR : Salivary Inflammatory markers in trichomania : a pilot study. Neuropsychobiology. 2017 ;76(4) :182-186.
  • Grant JE and Chamberlain SR : Trichotillomania. Am J Psychiatry. 2016 Sep 1;173(9):868-74. doi: 10.1176/appi.ajp.2016.15111432.
  • Huinh M, Gavino AC : Trichotillomania. Semin Cutan Med Surg. 2013 Jun;32(2):8894
  • Jafferany M. et Patel A. : Therapeutic Aspects of trichotilloania : a review of current treatment options. Prim Care Companion CNS Disord. 2018 Nov 22;20(6)
  • Janeczeck M, Moy L and al : The potential Uses of N-acetylcysteine in dermatology : a review. J Clin Aesthet Dermatol. 2019 May;12(5):20-26
  • Klipstein KG, Berman L : Bupropion XL for the sustained tratment of trichotillomania. J Clin Psychopharmacol. 2012 Apr ;32(2) :298-9.
  • Neal-Barnett A, Woods DW et al : Acceptance-enhanced behavior therapy for trichotillomania: Randomized controlled trial rationale, method, and strategies for recruiting minority participants. Bull Menninger Clin. 2019 Aug 5:1-3
  • Pradère J., Serre G., Moro M.-R. Expression psychopathologique autour de la chevelure. À propos d’un cas de trichotillomania, Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence 53 (2005) 149–154
  • Seznec J-C : J’arrête de m’arracher les cheveux. Ed PUF
  • Shared H : A preliminary Investigation of Metacognitive therapie and habit reversal as a treatmant for trichotillomania. Behav Cogn Psychother. 2018 Jan ;46(1) : 120
 

[1] Aceeptation and Comittment Therapy (https://act-afscc.org/)

 

 

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25 novembre 2019 1 25 /11 /novembre /2019 22:08

"We must learn to speak climate" Dune, F. Herbert

 

Quotidiennement et depuis de très nombreuses années, nous recevons des signaux d’alerte sur l’état de notre planète et sur les risques encourus par de très nombreux scientifiques. Les médias relaient de plus en plus la préoccupation grandissante des citoyens, et plus particulièrement des jeunes, à l’image de Greta Thunberg, sur le futur qui s’annonce à nous. De nombreux pays et de nombreux politiques tentent de faire évoluer nos politiques à travers les différentes COP sans véritable succès.

Nous semblons bloquer dans l’évolution nécessaire de nos comportements humains, au niveau de chaque individu, pour que ces préoccupations et cette sensibilisation se traduisent dans chaque acte de notre quotidien. C’est pour cette raison que des spécialistes du comportement humain ont décidé de s’engager pour tenter de modifier la donne sous l’impulsion de personnes comme Jacques Fradin, Camille Lefrançois, Stéphane Lebranche et d’autres.

 Nous observons actuellement de nombreuses problématiques qui impactent le monde à tous les niveaux (économique, social, environnemental, etc.). Cette crise globale est d’une gravité sans précédent. Son évolution hors de contrôle risque de nous mener rapidement à un drame planétaire irréversible.   Ce constat a encore été l’objet récemment du second manifeste intitulé « World Scientists’ Warning to Humanity : A Second Notice (1) », signé par 15 364 scientifiques de 184 pays, paru lundi 13 novembre 2017 dans la revue BioScience. Or nous savons que le comportement humain (en tant qu’acteur et décideur, chacun à son échelle) constitue aujourd’hui LE facteur limitant d’une transition réussie vers un développement durable, équitable et désirable.  En effet, aujourd’hui, on « sait » ce qui ne va pas, on « connait » les comportements qui seraient à changer pour avoir un impact significatif sur l’état de la planète et de la nature.

A l’instar du GIEC (2) et dans son prolongement, nous, chercheurs, experts et professionnels des disciplines touchant au comportement (au sens très large), croyons urgent de réunir dans une instance internationale adéquate (de type onusienne ou autre) des experts issus de toutes nos disciplines. Seul un tel type de structure est à même d’accompagner les institutions et les acteurs de la société vers une transition sociétale réussie, tant en matière de gestion du réchauffement climatique, des ressources et déchets que des enjeux économico-sociaux, géopolitiques ou démographiques, etc. 

 

Cette institution aurait pour mission : 

• De croiser les multiples disciplines des sciences cognitives et du comportement, afin d’en faire émerger un cœur de connaissances compactes et consensuelles,  

• De donner assise à des préconisations robustes, objets de livrables périodiquement réactualisés, pour les multiples champs d’applications sus-évoqués,  

• De dégager une juste pondération entre l’exigence (sans fin) de la science et celle immédiate d’une utilité et d’une responsabilité sociétales assumées.

De nombreux chercheurs et experts dans le domaine du comportement et de la santé se sont engagés pour rejoindre ce groupement (médecine, psychologie, sciences cognitives, sciences des émotions, neuropsychologie, sociologie, économie, droit, histoire, philosophie, comportement animal, éthologie, anthropologie, pédagogie, ergonomie, etc.).

L’enjeu est de faire évoluer significativement les comportements pour que ce que nous savons se traduise dans des actes. Cet apprentissage est à faire tant au niveau des enfants, dès le plus jeune âge, à travers de nouveaux comportements, au cours des études, notre vi d’adulte qu’au niveau des institutions, des politiques et des politiques. Chacun doit avoir intérêt à ces changements dans son quotidien afin de s’extirper d’un discours bien-pensant sans ancrage dans la réalité. Dans le modèle Skinnérien, il est nécessaire de développer un apprentissage opérant ou chacun répond volontairement motivé par une récompense. Cette récompense sera un renforçateur qui façonnera de nouveaux comportements plus fonctionnels. Cet apprentissage opérant s’apprend dès le plus jeune âge pour pouvoir, une fois adulte, être soi-même auto- récompensé par le fait de savoir que nous faisons un geste significatif (click apprentissage) pour ce qui nous est précieux. L’enjeu est de stimuler la motivation au changement comme on le pratique dans la prise en charge des addictions. L’approche ACT[1] permet d’apprendre à chacun d’observer les choix comportementaux qu’il fait au regard de ce qui compte pour lui.

Le GIECO a eu comme première réalisation la création d’un manifeste, l’organisation d’une première rencontre à l’UNESCO pour organiser son fonctionnement à la quelle j'ai participé et la création d’outil de communication par des étudiants en psychologie de l’Université Catholique Pazmany Péter à Budapest.

Il est urgent de changer et que nos comportements soient en adéquation avec ce qui nous importe.

Références :

https://gieco-ipbc.org/fr/

Pour apprendre à changer des comportements : Don’t Shoot the Dog de Karen Pryor

L’approche ACT : Le piège du bonheur de Russ Harris

 

[1] Acceptation and Commitment Therapy.

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13 octobre 2019 7 13 /10 /octobre /2019 17:41

 

Le Joker est un film de Todd Philips. Il a reçu un lion d’or à Venise, avec un fabuleux Joaquin Phoenix, tout en générant de vives inquiétudes à sa sortie devant la violence qu’il pourrait inspirer. A tel point que, dans certaines villes américaines, des mesures de sécurité ont été décrétées pour éviter toute violence.

Ce film nous montre un personnage clownesque qui n’a jamais été aussi proche de nos vies et qui fait saillir toute la fragilité de notre société. Dans ce film, il ne s’agit plus d’un scénario métaphorique mais d’une parabole qui s’inscrit dans une représentation crue de nos vies et dans une ville, Gotham city, qui n’a plus rien d’imaginaire. Gotham City devient seulement le nom cinématographique de New York.

 Le joker est un personnage clownesque qui fait fi de toutes règles, transformant toutes organisations en un château de cartes pouvant s’écrouler à chaque instant, et plongeant toute société dans une immense insécurité.

On fait souvent un amalgame entre le personnage du clown et celui du Joker, parfois à l’origine d’une coulrophobie.

Le clown, et particulièrement, l’Auguste est un personnage de théâtre qui dit oui à tout pour jouer de tout. Il se joue des contextes pour vivre sa vie dans une urgence émotionnelle et pour explorer sa fragilité. Pour lui, un stylo peut être un vaisseau spatial, un fusil, une voiture, etc. C’est une philosophie de vie qui lui permet, par sa posture, de s’émanciper des contraintes pour vivre en marge de la société. Son moteur est la curiosité, le jeu et l’émotion. Le clown est un cabotin bienveillant, un enfant de 4 ans qui a envie, au final, qu’on l’aime. On rit de lui par tendresse et non par moquerie. Il ne vit pas contre qui que cela soit, il n’a pas de revendication, il est dans l’instant. Il propose juste une vision poétique de la vie en ouvrant d’autres possibles en recombinant ce qui se présente à lui : Buffo ou Harpo des Marx Brothers en sont de beaux exemples. Slava, l’un des plus grands clowns vivants, a une maison en Seine et Marne, s’appelant le Moulin Jaune que l’on peut visiter de temps en temps. Dans son jardin, on peut y trouver des arbres à concombres qui montre la douce folie poétique que le clown propose. Le clown est un personnage de spectacle qui n’a de raison d’être qu’au sein du spectacle ou comme bouffon du roi.

Le Joker est le coté obscur de la force. Il est l’antithèse de notre société comme le noir est l’antithèse du blanc, le vide celle du plein. Il ne peut exister que parce qu’une certaine société existe. D’ailleurs, dans le film Dark Knigth, il dit qu’il n’existe que parce que Batman existe. Plus Batman essaie de trouver des solutions pour sauver le monde, plus le Joker existe dans son ombre.

Notre société relie des hommes à l’aide de règles, de dogmes, de lois ou d’une morale. Tous ces éléments sont des histoires que l’on se raconte comme l’a si bien écrit Yuval Noah Harari dans son livre « Sapiens ». Par exemple, les billets de banque n’ont que la valeur qu’on leur donne à travers l’histoire monétaire que l’on se raconte. Autrefois, cette histoire était supportée par des coquillages, des quantités de blés, etc. Pour que cette histoire fonctionne, elle demande que l’ensemble des hommes croient à la même histoire. Yuval Noah Harari montre que les histoires que se racontent les hommes depuis la nuit des temps ne sont qu’un théâtre et qu’à tout moment un autre théâtre peut le remplacer. De même, dans les jeux de maltraitance entre un bourreau et un esclave, il faut que les deux personnages existent. Il suffit que l’on ne veuille plus endosser le rôle de l’esclave pour que bien souvent le bourreau n’existe plus. Le film « Oui mais » d’Yves Lavandier met particulièrement bien en évidence tous ces jeux de théâtre au sein des familles qui organisent nos souffrances.

Le Joker se donne la liberté de ne pas croire à ces histoires qui font le ciment sociétal et il s’autorise à s’en émanciper ce d’autant que la loi des hommes l’a mal traité, pour exprimer brutalement ses pulsions et ses désirs. Dans l’histoire du Joker de Todd Philips, Arthur Fleck, avant de devenir le Joker, a été battu, humilié et exclu gratuitement par les hommes, sans avoir fait quoique cela soit pour mériter cela. Le Joker naît de la violence des hommes et de son absurdité.

Selon le contexte, dans notre cité, le Joker est :

- soit un psychopathe qui fait fi des règles dans un monde si compliqué  et vide de sens. ce monde est pour les psychopathe un formidable terrain de jeu.

- soit un désespéré dans un monde de plus en plus kafkaien où plus rien n'a de sens, ne fonctionne et n'est juste. 

- Soit un con qui ne voit le monde selon sa seule perspective, incapable d'empathie mais capable de violence car il agit de son point de vue et que si il le pense... cela veut dire qu' il a raison.

Connaissez vous autour de vous une de ces personnes pouvant dégoupiller à toute heure, pouvons déclencher une violence? Les responsables de tuerie aux USA dans les collèges ou cinéma, ne sont-ils pas des Jokers?

Notre société est devenue violente car elle a perdu le sens de ce qui relie les hommes. Nous sommes enlisés dans des procédures administratives incompréhensibles et absurdes. En parallèle, elle s’est fourvoyée dans un consumérisme abêtissant les êtres humains et dans l’exploitation des hommes dans un capitalisme sauvage au profit de la croyance en la croissance. A cette violence s’associe un vide spirituel qu’à décrit le philosophe Bernard Stiegler. Il dit qu’après la deuxième guerre mondiale, la société occidentale à écarter la spiritualité religieuse et la spiritualité politique avec le recul des idées communistes. Elle n’a pas su remplacer ces liants par la construction d’une spiritualité laïque. Dans notre société post-moderne, on est de plus en plus en plus libre mais de plus en plus seul. On est de plus en plus égal et donc de plus en plus remplaçable. Au fond, la crise des gilets jaunes n’est elle pas l’éclosion de petits jokers qui ne veulent plus participer à ce théâtre ? Ce qui les rassemble était surtout d’être contre, mais non pas la construction d’un projet commun. Ils n’ont jamais su se regrouper au sein d’un mouvement politique ou pour se présenter à des élections. D’ailleurs, les Gilets Jaunes du début ont été exclus, menacés voir battus. Au sein d’un même rond-point, on pouvait retrouver des personnes qui disaient que l’on n’aidait pas assez les démunis et d’autres qui se plaignaient que l’on assiste trop les personnes.

Le système politique par sa violence ne crée-t-il pas des Jokers ? Que pensez de personnes comme Trump, Hollande, Mélenchon, Marine Le Pen… Ne sont-ils pas les clowns de notre système politique ? Jacques Chirac est mort et on a l’impression que l’on a oublié le bandit qu’il a été à la mairie de Paris, qu’il est à l’origine des voltigeurs qui ont tabassé les étudiants en 86 et qui ont été à l’origine de la mort de Malik Oussekine, qu’il a parlé du bruit et de l’odeur de certains français, pour ne retenir que le coté sympathique qu’arborait sa marionnette des Guignols.

Daech et Oussama Ben Laden ne sont-ils pas les Joker de nos jeux de politiques internationales ?

En entreprise, combien de Dirigeants qui vont d’une entreprise à une autre ne sont-ils pas des Jokers à l’origine de maltraitances, de harcèlements, et jamais démasqués car ne restant jamais suffisamment longtemps pour être repérés ?

Le Joker est un psychopathe antisocial qui n’a aucune spiritualité ni morale. C’est un personnage inquiétant qui nous montre la fragilité de notre société. Il est le trou noir de notre univers social. A tout moment, il peut nous engouffrer.

C'est en retrouvant du sens et du vivre ensemble que nous nous en protégerons le mieux. Comment le faire sans tomber dans une nouvelle proposition religieuse? En effet, la religion a longtemps participé à la cohésion sociale et c'est ce que tente de rejouer les extrêmistes aujourd'hui en nous proposant d'autres enfers.

La force du film de Todd Philips est de nous montrer qu’à tout instant, n’importe qui peut devenir un Joker incontrôlable, semant la terreur tout comme Arthur Fleck est devenu le Joker sans rien faire.

Le film de Todd Philips est fascinant mais il nous renvoie le reflet noir de ce que nous sommes, ouvrant la porte à tous les dangers.

 

Seznec JC et Ouvrié-Buffet E. : Pratiquer l'ACT par le clown. Ed Dunod

Seznec JC et Le Guen S. : Débranchez votre mental, trucs et astuces pour ne plus ressasser et profiter de la vie. Ed Leducs.

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2 octobre 2019 3 02 /10 /octobre /2019 14:25

 

Notre expérience de médecin et de consultant auprès d’entreprises, de managers, de cadres et aussi auprès d’étudiants nous a montré qu’il existait actuellement un déficit de compréhension de fonctionnement de l’être humain et de la gestion de son intériorité pour bien s’adapter à son contexte professionnel, relationnel et pour s’épanouir au travail. Or il existe de nombreux outils comme la méditation et la thérapie ACT permettant de rapidement interagir différemment avec son contexte de vie et gagner en flexibilité et en créativité.

 

Contexte de cette proposition de formation

  • L’être humain est l’élément incontournable de tout travail et de toute activité humaine.  Aussi, toute activité demande de prendre soin du facteur humain et de bien le comprendre. Voici quelques prérequis :
    • Un être humain est un être émotionnel qui pense
    • L’être humain entretient en permanence des relations avec les autres et avec lui-même
    • Nous sommes tous des individus dans un groupe et dans tout groupe il y a des individus
    • Tout ce que nous vivons génère des échos et des résonnances en nous, venant perturber notre équilibre intérieur, mobilisant nos ressources. Ces échos sont aussi source de richesses et de potentiel et alimentent notre intelligence émotionnelle
    • Nous avons besoin en permanence de nous adapter afin de restaurer notre équilibre intérieur (homéostasie), pour pouvoir donner le meilleur de nous-mêmes et savoir composer avec les autres humains que nous rencontrons dans notre travail
    • Savoir gérer son intériorité et ses émotions sont des aptitudes nécessaires pour bien vivre, bien travailler, être efficace et s’épanouir
    • Un salarié heureux est plus productif et plus créatif
    • Investir sur l’humain améliore le travail et l’efficacité de l’entreprise

 

  • Il n’existe quasi aucun apprentissage de la gestion de soi, de la régulation de ses émotions et de ses pensées, de la façon de prendre soin de soi
  • Dans les grosses entreprises, on met souvent trop d’énergie et de temps à gérer les problèmes internes qu’à produire et à se développer, faute de méconnaissance de la part humaine des ressources
  • Souvent, nous savons peu faire preuve de bienveillance envers les autres comme envers soi-même
  • On ne propose pas d’enseignement de psychologie du comportement. Pourtant nombre de métiers sont avant tout relationnels : relation client, management, soignants, policiers, enseignants, etc.
  • Les managers sont souvent nommés au mérite et n’ont pas la formation nécessaire à la gestion d’êtres humains, ce qui est parfois source de stress pour le manager comme pour les membres de son équipe.
  • La France et les français ont un moral moyen deux fois moins important que la moyenne européenne. On dit que c’est l’un des principaux facteurs source de nos difficultés économiques
  • Les pathologies émotionnelles (dépression, etc.) vont être les principaux problèmes de santé dans la décennie qui vient. Cette épidémie aura un impact sur l’entreprise de demain

 

Quelles sont les conséquences à ces constats ?

  • Lorsque la charge de travail est supérieure à la capacité de la personne, il y a une surconsommation de ses ressources. L’individu se met à vivre sur ses ressources et n’arrive plus à les renouveler ni à s’adapter à son contexte jusqu’à l’épuisement et le burn-out.
  • De nombreux risques psycho-sociaux (RPS) sont dus à une mauvaise gestion de l’intériorité et de la relation aux autres. Les formations de prévention aux RPS répondent rarement à cette problématique faute de donner des outils pratiques pour comprendre et gérer son intériorité.
  • Mieux appréhender les autres et mieux se gérer permet de réconcilier son efficacité et son épanouissement personnel dans le cadre d’un projet collectif.

 

Nous souhaitons proposer des compétences et des outils tant aux professionnels qu’aux étudiants

  • Partage de connaissances : Gestion du stress et des émotions, développement des soft skills.
  • Formation des étudiants à la part humaine des ressources.
  • Prévention primaire, secondaire et tertiaire des risques psycho-sociaux
  • Générateur d’intelligence émotionnelle et collective
  • Amélioration des compétences humaines et collectives
  • Mise en place d’ateliers et de team building pour améliorer les compétences humaines au service du travail et du projet d’entreprise.

 

Où intervenons-nous et auprès de qui ?

  • Nous intervenons partout où il y a des humains :
      • Ecole, Université, Formation continue
      • Entreprise
      • Séminaire
      • Association
      • Etc.

 

Nos propositions, en pratique :

  • Nous créons des contenus adaptés à chaque situation. Par exemple :
    • Des conférences
    • Des formations
    • Des ateliers
    • Des groupes de paroles
    • Des team buildings
    • Etc.

Notre méthode d’intervention

  • Nous proposons des interventions dédiées et contextualisées à l’environnement du client
  • Selon le contexte, nous mettons en place un groupe projet, un diagnostic partagé afin de rendre chacun acteur de l’évolution souhaitée.
  • Nous sommes des passeurs de connaissances et des sherpas permettant à chacun d’être « le capitaine de son âme et maitre de son destin ».
  • Proposer des indicateurs pour évaluer l’acquisition et la mise en action de celles-ci

 

Une expérience de notre action parmi d’autres :

 

En mars 2016, le ministère de l’intérieur nous a sollicité pour faire une conférence, retransmise dans la France entière, suivi d’ateliers sur le thème : « Comment prendre soin de soi dans l’exercice de ses fonctions ? » Cette conférence a fait l’objet d’une vidéo que l’on peut voir sur le lien suivant :

 

Qui sommes-nous ?

 

Jean-Christophe Seznec, âgé de 51 ans, est médecin psychiatre libéral à Paris. Il est blogueur et conférencier. Il accompagne des managers et des personnalités comme spin doctor.

  • Conférencier, il intervient auprès de nombreuses entreprises pour mettre à disposition son approche pratique et pragmatique de la part humaine des ressources. Il est notamment intervenu pour le ministère de l’intérieur pour partager la façon de prendre soin dans l’exercice de ses fonctions.
  • Pratiquant principalement la Thérapie de l’Action et de l’Engagement (ACT), il est actuellement trésorier de l'AFSCC (Association Francophone de Sciences Contextuelles et Comportementales regroupant les thérapeutes ACT), il enseigne dans différents cursus et notamment auprès de l'AFTCC (Association française de thérapies comportementales et cognitives) dont il a été membre de la commission d'enseignement et le Diplôme d’Université de Méditation de Bicêtre. Il a aussi enseigné au sein du DESU de coaching de Paris VIII. Il est particulièrement spécialiste dans les troubles anxieux, les pathologies liées au travail, les troubles du comportement alimentaire et la trichotillomanie. Il est aussi le co-créateur et le trésorier de l’association « S’asseoir ensemble » qui promeut la pratique de la méditation (https://www.sasseoir-ensemble.fr/).
  • Créateur de la société AlteRHego en 2004 qu’il a quitté pour Doctoconsult en 2016, il a une grande expérience de l'entreprise et des grands groupes. Spécialiste de la transition sociale, il a mis en place de nombreux espaces d'écoutes et d'expression en cas de restructuration, fermeture de site ou évènements graves. Il intervient aussi dans le cadre des risques psycho-sociaux et de la qualité de vie au travail.
  • Membre de l’unité INSERM U 669, il a notamment réalisé une étude sur les facteurs prédictifs de reprise du travail après un arrêt maladie pour syndrome dépressif.
  • Consultant externe pour Ariane Conseil, il intervient régulièrement pour cette structure sur le handicap mental en entreprise.
  • Médecin du sport, il pratique la psychologie du sport afin d'accompagner les athlètes comme les structures dans le contexte particulier de cette pratique. Il a notamment travaillé pour l'UCI, la fédération de rugby, le PSG...
  • Auteur, il a écrit plusieurs livres sur le bien-être et la gestion de soi (« Savoir se taire, savoir parler » ed InterEditions, "J'arrête de lutter avec mon corps" psychoguide Ed PUF, "L'act par le clown" Ed Dunod, etc.). Il a aussi rédigé la préface du livre "Se reconstruire après un burn-out" de Sabine Bataille et un chapitre dans « Réussir son retour au travail » Coordonné par Sabine Bataille chez InterEditions. Son dernier livre est « Débrancher son mental, trucs et astuces pour ne plus ressasser et profiter de la vie ».
  • Formé aux techniques de clown à l'école du Samovar, il utilise ces outils pour rendre dynamiques, ludiques et fonctionnelles ses thérapies comme ses conférences et ses interventions afin de favoriser la relation, le lien et l'authenticité.
  • Sa vision : Allier connaissance, rigueur et science dans une démarche résolument humaine, créative et fonctionnelle au service de tous. Réconcilier l’épanouissement professionnelle et l’efficacité de l’entreprise.

 

 

Céline Ramdani, âgé de 43 ans, est médecin-chercheur à l'Institut de Recherche Biomédicale des Armées (IRBA). Elle a servi pendant 4 ans comme médecin généraliste en unité (Ecoles de Saint-Cyr Coëtquidan et Ecole de Gendarmerie de Tulle). Elle s'est ensuite formée à la recherche en réalisant un doctorat de neurosciences au CNRS de Marseille en étant affectée à l'Institut de Médecine Navale du Service de Santé des Armées à Toulon.

  • Elle a rejoint l’Institut de recherche Biomédical de l’Armée (IRBA) en juillet 2013.
  • Instructeur mindfulness depuis 2017
  • Chercheuse, elle pratique des recherches sur les thèmes du stress, de la prise de décision et de la vigilance. Elle s'intéresse également à l'erreur et à la façon dont le cerveau est capable de superviser son action pour prévenir et détecter les erreurs.
  • Formatrice, elle a donné notamment des cours en licence de biologie à l'université de Toulon et à des étudiants en médecine en neurophysiologie à Paris V. Elle a encadré plusieurs étudiants en master 2 recherche.
  • L'IRBA a récemment créé des formations type Crew Resource Management (CRM) au profit des équipages d’essais de la Direction Générale de l’Armement (DGA), les pilotes d’hélicoptères des armées et de la Gendarmerie, des mécaniciens aéronautiques ou des opérateurs de drone. En dehors du domaine aérien, les équipes médicales de la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris ont bénéficié du développement et de la mise en service d’un nouveau produit. Les sous-mariniers sont également formés à l'IRBA. Le docteur Ramdani intervient au cours de ces CRM sur le stress, la fatigue et la prise de décision.
  • Le Docteur Ramdani a animé plusieurs ateliers de gestion du stress par l'approche de la pleine conscience au profit de personnes ne présentant pas de trouble particulier (prévention des risques psycho-sociaux), de personnels soignants, de patients souffrant de douleurs chroniques et des patients souffrant d'insomnie.
  • Sa vision : permettre à tous d’accéder et de pouvoir manier les données récentes de la recherche et de pouvoir partager son expertise au sein de l’armée

 

Contact : jcseznec@yahoo.fr – Tel : 0617816181

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22 septembre 2019 7 22 /09 /septembre /2019 18:00

Notre intériorité est une ressource que l’on ne connait souvent peu et que l’on ne sait pas toujours utiliser. Encore plus les hypersensibles qui possède un super pouvoir qu’ils ignorent le plus souvent: leur sonar émotionnel!

L’être humain est une chambre d’échos. En effet, tout ce qu’il vit crée des résonances intérieures constituées de sensations physiques, d’émotions et de pensées. Ces résonances intérieures participent à notre intelligence émotionnelle.

Ce processus a été très bien d’écrit par le neurologue Antonio Damasio dans son Best-seller « La raison des émotions ou l’erreur de Descartes ». Dans ce livre, il décrit le jeu du poker. Celui consiste à proposer à une personne, à qui on a remis une somme d’argent, de piocher des cartes dans quatre paquets de cartes devant lui. Certaines cartes font gagner de l’argent d’autres en font perdre. Il y a deux paquets où il y a plus de cartes gagnantes que de perdantes et deux autres paquets ou c’est l’inverse. Au bout d’un certain temps, le joueur devine les deux paquets de carte où il est plus profitable de piocher. Si on met un capteur de transmission sur l’avant-bras afin de capter la réaction émotionnelle (l’écho émotionnel), lorsque le joueur met sa main au-dessus d’un des deux paquets de cartes perdant, il se met à légèrement transpirer alors qu’il n’a pas encore deviner quels sont les deux paquets avantageux. Cela veut dire que le corps sait avant notre tête la bonne façon de jouer à ce jeu. Ce test montre que nos marqueurs somatiques, comme la transmission, participe à nourrir notre intelligence émotionnelle et que cette dernière fonctionne plus rapidement que notre intelligence cognitive.

Prendre en compte nos résonances intérieures muscle nos capacités intuitives pour choisir ce qui nous convient. Ces échos intérieurs fonctionnent comme un sonar qui nous permettent d'analyser ce qui nous entoure et les relations dans lesquels nous sommes engagés. Il nous permet de choisir, de se rapprocher ou de s'éloigner de certaines situations ou personnes si on sait écouter son ventre avant d'analyser avec sa tête. Pour cela nous avons besoins de laisser résonner les événements en soit en leur laissant le plus de place dans notre ventre pour discerner l'information que ces échos nous apportent. Parfois, il est nécessaire de prendre du temps pour laisser décanter afin de pouvoir y voir claire dans l'eau clair qui apparaît.
Notre mental est aussi compétent pour raisonner mais il peut facilement se laisser déborder par notre imaginaire, nos normes, nos référentiels et les histoires que l’on se racontent. Combien de fois on s’est dit dans une situation que l’on aurait dû écouter notre première impression ?

Les personnes hypersensibles ont un sonar émotionnel hyper-développé. Le bruit provoqué par ces échos intérieurs peut être troublant et dérangeant. Ils sont sources de souffrance lorsque l’on ne sait pas les utiliser. En fait les hypersensibles ont un super pouvoir qu’ils ignorent. L’enjeu pour eux et d’en prendre conscience et savoir l’utiliser à bon escient. Etre hypersensible n’est pas un handicap. Cela dépend surtout de ce que l’on fait de ce super pouvoir. A eux d’essayer d’être des super-héros avec !!! Cependant, on peut comprendre que trop de résonances donnent parfois envie de s'enfermer dans un caisson comme Dardevil afin de se mettre en pause. 

Et vous comment utilisez-vous ce sonar pour examiner l'environnement qui vous entoure et les relations que vous nouer? Est-ce que vous savez accepter, écouter et utiliser ce que vous racontes votre ventre?

 

Seznec JC et Le Guen S: Débranchez votre mental, trucs et astuces pour ne plus ressasser et profiter de la vie. Ed Leducs

 

 

 

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28 juin 2019 5 28 /06 /juin /2019 15:10

« Voilà l’été » chantaient les Négresses Vertes. Une belle opportunité pour débrancher son mental et profiter de la vie.

Toute l’année, nous avons été en mode projet, à essayer d’atteindre des objectifs à essayer de résoudre des problèmes. Notre mental a tourné à plein régime au risque de s’enliser dans des ressassements ou des inquiétudes par peur d’être déborder par le quotidien. Le bien-être est aussi le fruit d’un juste équilibre entre notre temps mental et le temps de récupération mental en étant connecté à notre expérience sensorielle. Tout comme le cœur, notre cerveau a besoin d’alterner des moments d’activité avec des moments de repos pour récupérer. Cette inscription dans la contemplation de l’instant est l’un des axes majeurs de la pleine conscience. La méditation a montré ses effets bénéfiques sur le cerveau et sa connectivité. Par ailleurs, les pathologies comme le burn out sont des pathologies touchant les bons élèves qui, fort d’un certain perfectionnisme, s’épuisent mentalement à satisfaire leur entourage professionnel, à atteindre des objectifs, à essayer de plaire ou de mieux faire jusqu’à l’usure et l’épuisement.

Les vacances sont donc l’opportunité de ralentir pour s’arrêter dans l’instant présent, de laisser de côté notre mental pour se reconnecter à notre cerveau sensoriel et vivre avec simplicité et curiosité l’expérience qui s’offre à nous.

Alors, je vous propose de laisser votre cerveau au placard, de perdre votre téléphone, cet affreux outil si nécessaire dans l’année qui vampirise notre attention et nous coupe de la réalité, et d’ouvrir vos canaux sensoriels sans avoir à manger des psylos comme Billy ze kick[1].

Mangez-moi! Mangez-moi! Mangez-moi!
Mangez-moi! Mangez-moi! Mangez-moi!
C'est le chant du psylo qui supplie
Qui joue avec les âmes
Et ouvre les volets de la perception

Ouvrez-les portes de votre perception pour vivre le présent,  goutter à l’été  et le laisser s’écouler en pente douce. Il sera bien temps d’être à la rentrée. D’ici là chaque jour est une vie, une aventure, une gorgée de sensations. De toutes les façons, on n’en sort pas vivant de cette vie, alors accordons nous le temps de respirer et d’être juste là.

 

Chiche ? Et si on prenait le temps de ressentir le vent dans nos cheveux, la caresse du soleil… Et si on prenait le temps de ralentir pour goûter avec curiosité les aliments que l’on mange et les échos qu’ils procurent dans notre intériorité ? Et si prenait conscience des gens qui nous entourent pour entrer vraiment en relation avec eux, les écouter, les ressentir, échanger, partager et se laisser émouvoir… De rire, chanter, danser, peindre, nager, etc. Qu’importe ! Simplement parce que l’idée vous a pris comme dit Steve Mac Queen dans un film

Je vous propose de regarder et de vivre chaque chose comme si c’était la première fois avec un regard d’enfant. D’arrêter de juger, de commenter et de donner de l’importance pour vous autoriser à être léger et papillonner l’impermanence de ce moment estival.

N'est-ce pas cela les vacances ? Ouvrir les portes de la perception pour sortir de notre tête ?

Alors vive les vacances, faisant un reset de notre cerveau, offrons nous d’être de joyeux idiots, sans cervelle, pour jouer et profiter de la vie et de l’été.


Voilà l’été, j’aperçois le soleil
Les nuages filent et le ciel s’éclaircit
Et dans ma tête qui bourdonnent?
Les abeilles!
J’entends rugir les plaisirs de la vie

C’est le retour des amours qui nous chauffent
Les oreilles, il fait si chaud
Qu’il nous pousse des envies
Qu’il le bonheur rafraichi d’un cocktail
Les filles sont belles et les dieux sont ravis.

Bonnes Vacances !

 

Seznec JC et Le Guen S : Débranchez son mental, trucs et astuces pour ne plus ressasser et profiter de la vie. Ed Leducs

Seznec JC et Carouana L. : Savoir se taire et savoir parler. InterEditions

 

 

 

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19 mai 2019 7 19 /05 /mai /2019 08:34

Stop aux ruminations qui nous enlise dans la vie. Donnons un grand coup de balai dans notre tête pour nous libérer et oser vivre !

Le bonheur est souvent dans l’inconnu. Cela nous demande d’être créatif et d’inventer notre vie. Pour s’en rapprocher, cela demande de quitter notre zone de confort et traverser la peur. Cependant, au cours de chemin nous risquons de douter : Et si on avait mal fait, et si on n’avait pas fait le bon choix, et si on avait oublié quelque chose…

Pour cheminer dans notre vie personnelle et dans notre vie professionnelle, nous avons besoin d’une boussole composée de ce qui nous est précieux et qui nous donne le cap. Dans cette boussole, la curiosité et la créativité sont de bonnes directions pour structurer nos intentions.  La créativité nous aide à accomplir nos projets et nous épanouir. En outre, c'est en se trompant que l'on apprend et que l'on découvre de nouvelles opportunités. Les chercheurs de 3 M ont découvert le post-it en "merdant" dans la conception d'une colle qui ne collait pas beaucoup.


L’obstacle à cette créativité est nos inquiétudes qui peuvent tout doucement s’immiscer dans chaque recoin de notre être au risque de nous figer et de nous enliser dans le doute ou la procrastination. Donc, pour pouvoir avancer dans notre chemin personnel et professionnel nous avons à gérer nos inquiétudes. Pourquoi ? Parce qu’une inquiétude mal gérée devient ? Une rumination !

Vous savez, ces moments où l’on commence à se préoccuper de l’avenir, à imaginer les conséquences d’un événement malencontreux qui s’est produit dans notre vie.

Au lieu d’agir, on rumine en imaginant plusieurs scénarios négatifs qui finissent par tourner en boucle dans notre tête. Plus on y réfléchit, plus on devient émotionnel… et voilà que l’idée fixe s’installe.

Lorsque nous sommes émotionnels, cela nous empêche de prendre des décisions éclairées et de passer à l’action. Cette petite voix dans notre tête et les histoires que nous nous racontons nous enferment dans nos croyances. Cette voix qui nous dit que nous manquons de confiance et qui nous compare aux autres qui nous semblent si mieux que nous… La plupart du temps, la personne qui rumine ne s’en aperçoit même plus.


Les réflexions négatives tournent en boucle dans sa tête et colorent toutes ses décisions ou plutôt (devrai-je dire) ses indécisions. Que faire alors ?

Nos interprétations sont des constructions imaginaires comme l’explique le neuropsychologue, Bernard Anselem dans son ouvrage, Je rumine, tu rumines, nous ruminons. Qu’est-ce qui nous empêche de résoudre un problème ? Ruminer peut devenir l'obstacle majeur. Pour contrer la rumination, il faut déjouer nos émotions et apprendre à gérer nos inquiétudes. 

Le meilleur moyen d’y parvenir est de communiquer avec la source à l’origine de cette émotion négative. Si une personne nous transmet un message qui génère une inquiétude, il faut tout de suite poser des questions pour obtenir des précisions. L’incertitude est terrible, car si on n'essaie pas de clarifier... cela encourage la fixation de pensées négatives et l'inaction.

  • Si votre patron vous dit que votre projet ne sera probablement pas retenu, il faut tout de suite lui demander pour quelles raisons.
  • Si votre client vous dit qu’il n’est pas satisfait, il faut tout de suite tenter de comprendre pourquoi.

Comprendre permet de mieux décider et d’agir en conséquence. Si on ne le fait pas, notre cerveau reptilien a vite fait de se fixer sur les informations négatives... (pensant nous éviter le pire — mode de survie oblige).

Trois questions pour choisir et décider :

  • De qui j’ai envie ? Principe du plaisir
  • De quoi j’ai besoin ? Renvoi à ce qui est vital
  • Est-ce adapter à moi ? Renvoi à nos valeurs personnels, professionnels, culturels.

Trois questions pour pouvoir assumer ses choix.


L’indécision est un terreau fertile pour la rumination. Un plan d’action, basé sur des décisions rationnelles, est le remède. C’est le moment où la créativité peut nous venir en aide. Le chemin devient un jeu qui stimule nos énergies créatrices et non plus un problème. Regarder la vie comme un coucher de soleil et non pas un problème !

L’ennemi du voyageur et de la créativité est le perfectionnisme qu’il a pu cultiver en essayant d’être un « bon élève » à l’école ! Le burn-out est la maladie des bons élèves qui utilise une posture qui leur a été utile à l’école mais qui n’est plus adapté au monde de l’entreprise. La perfection n’existe pas sur terre. Heureusement ! Notamment car tout est contextuel. Comme dit Miles Davis, il n’y a pas de fausses notes, tout dépend de la note suivante !

L’un des soucis pour avancer est que nous pouvons avoir peur d’avoir oublié quelque chose en chemin qui sera lourd de conséquences et nous amènera à « merder » ! Pourtant, « merder » comme dans le film Zorba le grec peut générer de fabuleux moments !

Le perfectionnisme est insidieux, il s’infiltre souvent à notre insu. Vouloir essayer d’être parfait, c’est comme suspendre une épée de Damoclès au-dessus de sa tête qui fera fondre, dans la durée, notre détermination et notre confiance.

Faire de son mieux avec les ressources disponibles et se promettre de s’améliorer la prochaine fois, nous permet d’avancer… dans une ligne de temps… de petite victoire en petite victoire. Faire de son mieux est un des quatre accords toltèques. https://www.youtube.com/watch?v=9AmEbXcbPGE

Et se rappeler qu'il vaut mieux miser sur un esprit d’amélioration qu’un esprit de perfection selon la méthode Pete Sampras que j’expose dans mon livre « Débranchez votre mental, trucs et astuces pour ne plus ressasser et profiter de la vie ».

Alors osez, jouez de la vie et soyez créatif pour inventer votre vie !

 

Seznec jc et Le Guen S. : Débranchez votre mental, trucs et astuces pour ne plus ressasser et profiter de la vie

https://www.cahiersdelimaginaire.com/

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