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6 juin 2022 1 06 /06 /juin /2022 20:49

Nos émotions prennent des saveurs différentes selon la temporalité de ce qu'elles expriment. Le temps est assassin chantait Renaud dans sa chanson "Les mistrals gagnants". Pourtant, le seul moment où l'on pouvont vivre est le présent. Tout le reste n'est qu'histoire. La vie finissant systématiquement mal. Et vous? Quel est votre tempo?

  •  
  • De quel côté porte votre regard? Quelles conséquences cela a?
  • Selon notre prise de perspective, cela ne génère pas les mêmes émotions et les mêmes comportements.

 

 

  • La nostalgie, c’est observer ce qui est parti. Rester au contact de son souvenir pour contempler ce qui a été et qui a eu de l’importance pour nous. C’est parce que nous vivons des choses importantes que nous connaissons la nostalgie. C’est parce que nous nous engageons à chaque instant avec notre cœur qu’une partie nous s’enfuit avec ce qui est passé en nous laissant son absence. La nostalgie est l’empreinte de l’impermanence que ne connaitre pas le consommateur ou le commentateur. Le consommateur consomme sans cœur et le commentateur passe à côté de l’expérience de la vie, prisonnier de ses peurs, des histoires qu’il se raconte ou des règles qu’il se dicte. Le nostalgique est au contact de l’expérience de la tristesse, cette magnifique émotion qui nous fait vivre l’expérience du temps et du renoncement.
  • Les regrets sont tout ce que l'on aurait pu faire, mais que l'on n'a pas pu faire... parce que l'on n'a pas osé, parce que l'on a douté, parce que l'on a eu peur. Les regrets appartiennent au passé. Leur temps est révolu. Ne vaut-il pas mieux avoir des remords que des regrets, parce qu'au moins, on essayé?  Comme au loto, tous les gagnants ont joué à la vie. Être vieux, ne serait-ce pas d'arrêter de jouer?
  • La mélancolie est une tristesse qui ne veut pas partir. C’est une tristesse qui gonfle et qui mange le présent pour nous noyer dans une douleur morale. Lorsqu’elle dure ou qu’elle trop douloureuse, il est nécessaire de la traiter. Il peut s’agir d’un deuil qui n’arrive pas à se faire, une dépression, une lutte morale, une difficulté à accepter, un enlisement dan ses ressassements, un bug avec sa machine à penser. Il est nécessaire de voir un psychiatre, en commençant par en faire l’analyse clinique, pour en comprendre le mécanisme. Ensuite, un traitement psychothérapeutique ou médicamenteux sera peut-être nécessaire.
  • L'anxiété est une peur d'un futur qui reste mystérieux quoiqu'il en soit. Notre cerveau tente d'anticiper le futur alors qu'il est impossible de le connaitre. Notre volonté de contrôle pour répondre à notre besoin de sécurité nous fourvoie dans l'anticipation du futur. Le Futur est inconnu, sinon nous jouerions tous au loto. En allant vers lui, on ouvre la boite de pandore de scénario cauchemardesque qu'aucune réalité ne peut contredire puisqu'il n'existe pas... Les "et si"...

Le seul moment où l'on peut vivre est le présent

Nous avons tous un profil émotionnel différent. Certaines personnes sont plus nostalgiques que d’autres, soit restant accrocher aux branches du passé ou par gout pour cette émotion, source de poésie. D’autres sont vulnérables à la mélancolie. 

 

 

Seznec jc et Le Guen S: Débrancher votre mental, trucs et astucespour profiter de la vie. Ed Leduc

 

 

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8 avril 2022 5 08 /04 /avril /2022 16:03

Dormir est un besoin essentiel à la vie[1]. Le sommeil participe à notre bonne santé.[2] Il agit sur de nombreuses fonctions cérébrales : apprendre, mémoriser, prendre des décisions et faire des choix logiques. Sur le plan corporel, le sommeil réapprovisionne l’arsenal de notre système immunitaire, nous aide à lutter contre les tumeurs, à prévenir les infections et à repousser toutes sortes de maladies. Il modifie notre métabolisme en régulant notre insuline, notre glycémie et notre poids. Il renforce notre flore intestinale et assure notre santé cardio-vasculaire en faisant baisser notre tension artérielle et en maintenant le cœur en bonne condition. En fait, lors de notre sommeil, si nous avons le sentiment de nous reposer, notre corps et, plus particulièrement notre cerveau travaille beaucoup. Les recherches actuelles trouvent de plus en plus de fonction à cette période de notre vie. Le manque de sommeil est à l’origine de nombreux troubles et on est moins efficace intellectuellement.


Pourtant notre sommeil est malmené. Depuis la deuxième guerre mondiale, on a perdu 1h30 de sommeil. Ce déficit est lié à la vie de loisir qui s’est immiscé entre le travail et le sommeil, la journée ne faisant que 24H… En outre de plus en plus de personnes ramènent du travail à la maison ce qui entrave la descente nécessaire de l’activité pour atteindre les bras de morphée. L’éclosion du monde des écrans perturbent l’endormissement (s’il vous plait, achetez-vous un réveil et n’utiliser pas votre téléphone pour cela. Laissez-le dans le salon pour ne pas maintenir votre cerveau en alerte, même en mode avion). 54% des français estiment leur sommeil insuffisant, 28% somnolent en journée, 16 % se déclarent insomniaques. 20 millions de Français souffrent d’un sommeil de mauvaise qualité[3]. Tout cela n’est pas sans conséquence. Aux USA, une étude[4] de 2011 estime que chaque année les conséquences de l’insomnie, en termes de productivité, coutent 63 milliards de dollars aux entreprises.

Les sources de mauvais sommeil sont :  Le stress, les contraintes de productivité (gare aux « il faut »…), les écrans bleus, les nuisances sonores et visuelles, les toxiques (alcool, cigarette, drogue, etc.), les apnées du sommeil, les bébés[5], etc.

Le sommeil est nécessaire mais il s’agit d’un comportement qui ne se contrôle pas et qui s’impose à soi. Il est comme un animal farouche qui a une aversion pour les pensées et qui nous attrape à l’insu de notre plein gré. Faute de pouvoir le maitriser, il est source d’anxiété, de peur d’en manquer et de faire partie de la grande famille des insomniaques. Plus on y pense, plus on s’en inquiète et plus il nous échappe comme une savonnette que l’on veut trop tenir. Ce sommeil nous donne à penser et génère des croyances sur lui. Dès que l’on déroge à une règle que l’on s’est établi à son propos, certains d’entre nous panique… et en perde le sommeil. Alors remettons un peu les pendules à l’heure à son sujet.

  • Tout d’abord, ce n’est pas la quantité de sommeil qui compte. Ne paniquons pas si on dort moins que prévu. C’est sa qualité qui compte. Le meilleur moyen de le savoir est d’observer si on arrive à bien se concentrer et faire ses taches dans la journée.
  • Arrêtons de le normer. Le sommeil et son organisation varie au cours des âges de la vie. Le meilleur sommeil est celui de l’adolescence. Vieillir demande d’accepter que celui-ci puisse se raccourcir et que l’on est des réveils nocturnes entre deux cycles de sommeil. Les ressassements et les problèmes de prostates sont deux grandes sources de réveil. Si on peut agir sur le premier, il est nécessaire d’avoir de la mansuétude pour le deuxième…
  • Les réveils nocturnes ne sont pas un problème. On a découvert récemment que l’on dormait en deux fois jusqu’à la fin du XIXe siècle. Faute d’électricité pour générer de la lumière, on se couchait tôt pour se réveiller au milieu de nuit. Lors de ce réveil, les personnes menaient de nombreuses activités : nourriture, relations sexuelles, rangement, jeux, etc. Puis, il se recouchait. Alors pourquoi ne pas faire de même aujourd’hui. Lors d’un réveil nocturne il ne sert à rien de s’énerver dans son lit ou de cogiter. Il ne faut pas hésiter à se lever et faire quelques activités qui ne demandent pas de jus de cerveau (n’oublions pas que le sommeil a une aversion pour les pensées) en attendant le prochain train de sommeil.
  • Ne pas assez dormir, n’est pas un problème. N’en faites pas quelque chose de grave. On n’en meurt pas ! Pensez aux marins en mer qui font le tour du monde lors de courses à la voile. Ils ne peuvent pas dormir les sept heures habituellement réglementaires et ils vont bien. Ils dorment par tranche de 30 mn et cela leur suffit pour récupérer. Aussi, après une nuit insuffisante, vous pouvez récupérer en baillant beaucoup (on fait des microsecondes de sommeil très réparateur lors des bâillements) et en faisant une sieste de trente minutes maximums. Si on dort plus, on entache le sommeil de la nuit suivante. Si vous ne vous endormez pas un temps cale suffit.
  •  

  • Le sommeil se prépare dès le matin et tout au long de la journée. C’est parce que l’on a eu une journée active, que l’on a eu de nombreux échanges avec nos congénères et que l’on s’est engagé dans des activités qui comptent pour nous, tout en prenant soin de son rythme de vie, que l’on dort mieux. Pour que le sommeil arrive, le corps a besoin d’un différentiel marqué avec la journée. La qualité de son éveil prépare notre sommeil. Lorsque l’on vieillit et que l’on se désinvesti de la vie ou que l’on rentre dans des activités monotones, on altère notre sommeil. Ce dernier a besoin de vie pour apparaitre. Alors croquer la vie à pleines dents, bouger et riez, vous en dormirez mieux.
  • Le soir, il est nécessaire de ralentir et de glisser progressivement vers la nuit en débranchant progressivement son mental[6], en se favorisant les activités sensorielles autour de rituels de toilettage pour s’apaiser, se rassembler et se retrouver.
  • Quand on a des problèmes de sommeil, le lit ne sert qu’à dormir. On regarde les écrans, on lit, on mange hors du lit !
  • Dormir ne se décide pas. Cela s’entraine pour développer une mécanique automatique d’endormissement. Cela nécessite une chambre bien aérée, pas trop chauffer, de refroidir un peu son corps (la température du corps est plus élevée le matin que le soir, de ce fait on prend une douche plus fraiche le soir que le matin), d’aller à la recherche du plaisir du contact des draps, d’une respiration plus lente, plus amples et de l’émotion de s’abandonner dans les bras de Morphée. C’est ainsi que le sommeil peu nous attraper.
  • Gare aux somnifères qui sont des anesthésiants et qui altèrent la qualité du sommeil. Ils sont utiles que ponctuellement. En outre, ils sont source de dépendance, d’un risque de chutes et de fractures chez les personnes âgées et diminuent les capacités cognitives. Ils augmenteraient le risque de maladie d’Alzheimer, de pertes de mémoires et font baisser la libido. Si on a besoin d’une aide médicamenteuse, il faut préférer des médicaments comme le Laroxyl ou le Norset. On peut aussi intégrer des tisanes, des huiles essentielles (marjolaine, verveine citronnée, marjolaine à coquille, lemongrass, lavandin) ou un traitement par plante (mélisse, passiflore, aubépine. Tranquital ou Grandion Somdor) dans ses rituels du soir. Les techniques corporelles sont de bons outils : Autohypnose, yoga, relaxation, méditation[7], etc.

La question du sommeil se pose à beaucoup de personne. L’écrivain Marie Darieusseq a écrit un excellent livre autour de ses problèmes de sommeil, « Pas Dormir », en explorant les troubles du sommeil de grands artistes comme Marcel Proust. Elle s’est soignée en favorisant la restriction du sommeil. C’est-à-dire en ne se couchant pas trop tôt (vers minuit) et en se levant dès qu’elle était réveillée (parfois 4 h du matin) afin de retrouver la mécanique automatique du sommeil. C’est ainsi qu’elle en a fait une opportunité en écrivant ce fameux livre. N’oubliez pas que toute chose est une expérience. Même de mal dormir. Pour améliorer les choses, n’en faisons pas trop un problème.

 

[1] https://www.inserm.fr/dossier/sommeil/

[2] Matthew Walker : Pourquoi dormons-nous, le pouvoir du sommeil et des rêves. Ed la découverte.

[3] Isalou Regen : La magie du sommeil, Vivre et dormir enfin. Ed Leduc Pratique. 2018

[4] Etude de la Havard Medical School (2011)

[5] Un bébé prive en moyenne un parent de 550 heures de sommeil par an.

[6] Le Guen Sophie et Seznec Jean-Christophe : Débrancher son mental. Ed Leducs

[7] J’ai créé un programme pour favoriser le sommeil sur l’application Petit Bambou s’appelant « sommeil serein ».

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23 mars 2022 3 23 /03 /mars /2022 09:03

Depuis les attentats du 11 septembre 2001, nous enchainons tristement les crises planétaires : les attentats, Daesh, Fukushima, la crise climatique, le COVID, etc.  Ces crises nous éprouvent et nous malmènent en instaurant un climat d’insécurité d’où il semble difficile de s’échapper. Le futur semble plus incertain que d’habitude et nourrit une peur existentielle. De plus en plus de jeunes disent en consultation qu’ils ne souhaitent pas avoir d’enfant dans le contexte de notre époque. On observe l’apparition d’une éco-anxiété. Etonnamment, toutes ces crises ont d’abord existé dans notre imaginaire. Ces cauchemars ont souvent servi de scénario à l’industrie cinématographique.

L’attaque des Russes faisait partie de ces scénarios catastrophes dont, avec le temps, on avait oublié la possible réalité. Voilà que brutalement et violemment, l’imaginaire est devenue réalité : Les Russes ont envahi l’Ukraine. Depuis la deuxième guerre mondiale, cette peur faisait partie des légendes tout comme la peur du loup. Avec le temps, on avait fini par penser qu’avec la mondialisation et l’intrication des peuples, tout cela appartenait à un autre temps. En outre, pour nous européens, la guerre, cela concernait les autres. Elle existait dans d’autres continents : l’Afrique, le Moyen orient, etc.

Au-delà du drame qui se joue en Ukraine, cette invasion a eu plusieurs effets psychologiques que nous avons à négocier pour prendre soin de notre santé :

  • Elle a fait s’effondrer la digue entre réalité et imaginaire venant renforcer le traumatisme de l’épidémie du COVID qui a obligé le monde à se confiner. Notre imaginaire cauchemardesque peut désormais se répandre dans notre mental. Toutes ces catastrophes ont été imaginées au cinéma et on n’a pas su les prévenir. L’annonce de l’invasion Russe a jailli comme une effraction, ouvrant grand la porte à la terreur. Pour beaucoup d’entre nous, la guerre appartient à un autre temps, presque à la préhistoire. Comment dans notre société civilisée peut-on régler des différents à travers des processus aussi archaïques, violents et destructeurs que la guerre ?
  • Elle nous confronte violemment à notre finitude mais aussi celle de notre humanité et celle de la terre, en cas de guerre nucléaire. Tout semble possible pour notre imaginaire.
  • Elle nous amène à nous poser des questions existentielles sur l’homme et sa capacité à ne pas être destructeur.

Cette guerre s’impose à nous. Elle malmène notre mental et notre système émotionnel. Elle nous bouleverse car elle se situe, en Europe, pas très loin de chez nous, et qu’elle touche des gens proches de nous, à qui nous pouvons nous identifier, du fait d’un mode de vie semblable au notre. Elle nous terrifie car nous ne savons pas comment collectivement réagir devant la détermination du Président Russe et la menace nucléaire.

Cette guerre nous procure des émotions. En soi, c’est « normal ». C’est le prix à payer de notre humanité. Les émotions servent à nous informer de nos besoins et nous donnent de l’énergie pour satisfaire nos besoins. Les émotions nous boostent pour trouver des solutions. Notre système émotionnel s’enlise et s’épuise quand nous voulons trouver des solutions à des événements hors de notre contrôle ou sans solution.

Voici les émotions que nous pouvons ressentir dans ce contexte :

  • De la peur : Cette peur nous informe que notre besoin de sécurité est malmené. En effet, notre imaginaire nous submerge et rend possible les scénarios les plus terribles.
  • De la tristesse : Cette tristesse nous informe que nous avons à renoncer. En effet, nous avons à renoncer à de nombreuses choses : La paix, la sécurité, la société de consommation, une certaine idée de l’homme, de la civilisation et d’un futur.
  • De la colère : La colère nous informe que nos droits sont bafoués. En l’occurrence, le droit à la paix, à la tranquillité. Une très grande majorité de nos citoyens ne se sentent pas concernés par les oppositions et les conflits entre les gouvernements de la Russie, des USA et de bien d’autres pays. Ils veulent vivre tranquillement et paisiblement pour continuer à se côtoyer sereinement comme beaucoup d’entre nous avons pu le faire dans des voyages touristiques, quelque soit les différences culturelles.

Quels sont les troubles que ces émotions peuvent engendrer ?

L’anxiété est une peur diffuse anticipée. Elle s’accompagne d’un sentiment d’insécurité, d’appréhension, en précision d’un danger réel ou fictif.

Dans la tête : pessimisme, inquiétude rumination

Dans le corps : douleurs musculaires, sensation d’une difficulté à respirer

Durée : dure dans le temps

 

L’angoisse est un sentiment déstabilisant et intense. Une impression soudaine de perte de contrôle et l’imminence d’un danger grave.

                Dans la tête : panique, difficulté à se maitriser

                Dans le corps : gêne respiratoire, accélération cardiaque, sensation de boule à l’estomac

                Durée ponctuelle

 

La Peur est une émotion forte et intense qu’on ressent en présence d’un danger réel et immédiat. Notre instinct de survie se déclenche immédiatement.


Dans la tête : frayeur, pensées réflexes

Sur le corps : tremblements, mouvements réflexes impulsés par l’instinct de survie

Durée : état soudain

Besoin de sécurité, confiance et stabilité

Ces états peuvent évoluer dans des états de panique, d’agitation anxieuse voire de terreur. Ils révèlent nos besoins de sécurité, de confiance et de stabilité. Lorsqu’ils débordent ils déclenchent les trois F :

  • F comme flight. On tente de fuir face au danger : partir ailleurs ou s’évader dans les paradis artificiels
  • F comme fight. On rentre en lutte contre son vécu intérieur
  • F comme Freeze. On se retrouve tétanisé comme un lapin dans les phares d’une voiture, incapable de bouger et de réagir.

 

Quels Moyens pour prendre soin de son mental[1] ?

Agir sur soi :

  • Méditer pour s’inscrire dans le présent et s’entrainer à ne plus se laisser happer par le mental[2]
  • Pratiquer la cohérence cardiaque pour s’apaiser et faire baisser le niveau de tension intérieure
  • Dormir suffisamment car la fatigue et le manque de sommeil majorent notre réactivité.

 

Passez à l’action

  • Tenir un journal pour purger par l’écrit ses émotions.
  • Noter dans son journal ses réalisations, ses fiertés et ses saveurs du jour
  • Prendre le temps de lire pour voyager ailleurs et offrir à son mental des vacances.
  • Faires des tâches dans lesquelles vous avez du talent, favoriser les tâches manuelles qui vous font décrocher de votre mental : jardinage, bricolage, etc.
  • Faire des activités créatives afin de détourner l’énergie émotionnelle dans des réalisations : peinture, chant, musique, etc.
  • Sortir à l’extérieur, prendre le grand air, se reconnecter à la nature, passer du temps avec ses proches, s’engager dans des relations humaines
  • Faire de l’activité physique. Elle a une vertu anxiolytique et antidépressive.
  • Participer aux actions de solidarité en faisant votre part[3].

 

Musclez votre humanité

  • Pratiquer la gratitude
  • Parlez-vous gentiment, essayez d’avoir un mindset positif, évitez de vous plaindre, valoriser les joies du quotidien
  • Serrez vos proches dans vos bras. Retrouver le contact physique que l’on a perdu avec les gestes barrières. Les humains sont des animaux grégaires qui s’apaisent par le contact et la relation bienveillante à l’autre.
  • Eloignez vous des choses qui ne vous font pas du bien

 

Prendre soin de soi :

  • Prendre des pauses électroniques, consommer avec modération les informations, savoir éteindre la télévision et tous ces écrans qui nourrissent un imaginaire anxiogène.
  • Remettez-vous aux films de Louis de Funès. Le rire est un précieux médicament !
  • Attention aux toxiques, source d’addiction : buvez avec modération, etc.

Quoiqu’il en soit, rappelez-vous que vous faites de votre mieux au cours de ce bazar général et que pour l’instant tout va bien en France. N’oubliez pas de vivre, de respirer et de vous amuser. La vie est une aventure. Vivre est le meilleur remède. Vous êtes dans l’histoire. Soyez les héros de celle-ci pour négocier au mieux les tempêtes à la façon des films de Kusturica. La vie se dévore toujours, soyez dans une urgence de vie !

 

[1] Seznec JC et Le Guen S. : Débranchez votre mental, trucs et astuces pour ne plus ressasser. Ed J’ai lu.

[2] Méditations gratuites tous les jours : https://www.facebook.com/prezensapp/

 

[3] Aide aux ukrainiens : https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A15542

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8 février 2022 2 08 /02 /février /2022 21:38

Ma puce, mon trésor… Quelle accélération de la vie ! Je n’ai même pas eu le temps de digérer que tu sois une collégienne et que tu sois devenue une petite femme que, voilà, tu m’annonces que tu as un petit copain ! C’est dingue ! J’ai l’impression d’avoir été aspiré dans un autre espace-temps ! Il parait que cela fait souvent cela aux papas…

 Qu’est ce que tu me fais ? Je prenais consciencieusement soin de manager ces deux premières étapes de ta vie avec précision et attention, pour t’aider à grandir, que tu m’imposes une accélération d’au moins 5 G qui balaye tous mes repères et mes représentations de toi. Je n’arrive pas à suivre !

Je respire, je fais de la place en moi et j’accueille… Heureusement que je fais de la méditation !

Pour ma part, j’en n’avais pas fini avec ma petite fille. J’avais encore envie de batifoler et de trainailler dans ce temps entre l’enfance et l’adolescence. J’avais envie de jouer et d’explorer avec toi ce temps de l’innocence et de la curiosité que procure les grands enfants.

C’est clair, on ne maitrise pas le courant de la vie et me voilà projeter dans les rapides du temps. C’est ainsi et c’est dans l’ordre des choses. Ce n’est pas moi qui décide. C’est comme cela. Mon travail de papa est d’accepter laisser filer la petite fille que tu étais pour découvrir la chouette jeune fille que tu es en train de devenir. Nos échanges vont évoluer, s’enrichir et tu participes à mon apprentissage de l’impermanence. Bon, si je suis honnête, j’observe que les deux facettes de ton être se côtoie. On est tous les deux en transitions…

Bon tu as franchi une marche et tu explores désormais l’envie, le désir, l’amour et les relations sentimentales avec un garçon. C’est chouette mais il est nécessaire de le faire avec circonspection. Aussi, je ressens, en tant que papa, la nécessité de partager avec toi quelques aspects de la relation homme/femme surtout à son début.
Tout d’abord, les hommes ne fonctionnent pas exactement comme les filles, quoique l’on en dise. Les filles ont tendance à avoir plus d’émotions que les garçons et à avoir particulièrement besoin de savoir les gérer. Les garçons ont plus de pulsions que les filles et la nécessité de les apprivoiser (D'accord, c'est un résumé un peu simpliste, mais cela fonctionne quand même...).

  • L’une des conséquences de cela est que, dans les relations garçons/filles, certains garçons ont tD'accord, c'est un peu simpliste mais cela fonctionne pas malendance a poussé un peu trop pour obtenir satisfaction dans leur relation avec les filles. Une technique de drague est notamment de créer une confusion émotionnelle chez les filles pour organiser obtenir ce que l’on veut ensuite. Un bel exemple se trouve dans le film Good Morning England de Richard Curtis, où le séducteur du groupe reste impassible devant une fille qui essaie d’échanger avec lui. Une tension insoutenable monte chez la fille, qui est prise d’un doute douloureux. A l’acmé de la situation, le séducteur, lui dit : viens m’embrasser. C’est une telle libération émotionnelle pour la fille qu’elle ne se pose plus la question de son envie et de son consentement.
  • Certaines filles se sentent en insécurité ou en manque de confiance devant la confusion de leurs sentiments qu’elles peuvent se fourvoyer en existant un peu trop dans le désir des garçons. En outre, les filles ont tendance à plus à se rassurer dans la relation à l’autre ce qui les rendent vulnérables à la dépendance et aux relations toxiques ou malveillantes. De plus, certains garçons arrogants, narcissiques ou toxiques renvoient une image insécurisante aux filles. Ces dernières se perdent à vouloir leur plaire, les sauver et dépassent leurs limites.

 Alors apprends à d’abord à exister pour toi avant d’exister pour les yeux de quelqu’un. C’est parce que tu arriveras à bien t’aimer que l’on arrivera à bien t’aimer. C’est parce que tu arriveras à bien te respecter que tu arriveras à bien te faire respecter pour une relation à deux, riche et passionnante ? Se respecter commence à savoir dire non si nécessaire, à savoir renoncer pour se respecter et vérifier que l’on a bien donner son consentement dans ce que l’on partage. Personne n’est au gout de tout le monde, il est nécessaire de l’accepter pour ne pas se fourvoyer. Cela ne retire rien de ta valeur. Les êtres sont comme des pièces de puzzle, il faut prendre le temps de trouver une pièce qui va avec.

Par ailleurs, n’oublie pas non plus que les garçons peuvent aussi être fragile. Pose tes limites et présente tes besoins avec douceur et bienveillance.

Enfin, les êtres humains sont comme des oignons. Ils sont faits de plusieurs couches. Parfois la première couche fait envie. Mais quand on a retiré plusieurs couches, on tombe sur une couche pourrie. Il faut savoir choisir de reposer l’oignon et d’aller voir plus loin. A l’inverse, il y a des oignons qui ne sont pas, au premier abord, très appétissants. Mais quand on prend le temps de les éplucher et d’y gouter, ils savoureux. Tout cela est pour te dire qu’il ne faut pas se laisser avoir par l’effet vitrine des gens que tu rencontres. Ce monde des réseaux sociaux majore cet effet vitrine et nous raconte des histoires sur les uns et les autres qui n’ont rien à voir, la plupart du temps, avec la réalité. Ne te fais pas illusionner et garde un doute cartésien pour prendre le temps de bien connaitre les gens avant de trop t’engager. On a tous une arrière cuisine. Il est bon d’essayer de la connaitre.

Ces jeux de l’amour et du hasard sont un joli terrain d’exploration du monde des sentiments et des émotions. J’espère que tu ne te feras pas trop mal dans cet apprentissage. Je te souhaite plein de bonheur. Prend bien soin de toi. N’oublie pas que le travail de tout enfant est aussi de rassurer ses parents pour les aider à évoluer. Je suis heureux de découvrir la jeune femme qui éclot en toi et le nouveau père qui se présente à moi.

 

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29 janvier 2022 6 29 /01 /janvier /2022 11:20

Voici 2022, une nouvelle année après deux années de crises COVID qui nous a inquiété, malmené, confiné. La COVID, avec ses gestes barrières, nous a coupé d’éléments important de notre humanité : le contact humain, le partage et les relations sociales. 2022 est aussi une année d’élection présidentielle avec un possible renouveau.

Alors si une crise est source de perturbation, elle peut aussi être source de changement et de créativité. J’ai envie que nous rebondissions pour nous engager dans une direction constructive et humaine. Pour atteindre cela, nous avons besoin de nous « aligner » avec nous. C’est-à-dire faire de la place avec ce qui est actuellement et le percevoir en pleine conscience, sans jugement ni commentaire, entendre les messages de notre corps, de notre entourage et percevoir les souffrances, pour s’engager avec intention et bonne volonté vers ce qui compte pour nous, dans le respect du bien collectif. Vivons pour et non contre. Sortons de la lutte pour nous engager dans la vie.

Pour ma part, j’ai soif d’humanité, de bienveillance, de collaboration. Je rêve d’une société qui s’organise pour les humains et non contre. Une société qui sécurise et protège mais qui développe et évolue sans s’enfermer. J'envie d'un monde d'élégance et de panache. Un monde où l'on sait construire les compromis nécessaire pour vivre ensemble. Je n'ai pas envie que cela soit utopiste.

Ces dernières années, dans le monde occidental, nous avons beaucoup mis l’accent sur la liberté au risque d’un égocentrisme et d’une dérive narcissique à force de se dire « j’ai le droit ». Pour ma part, j’ai besoin de plus de fraternité et de bienveillance. J’ai besoin que chacun puisse faire le mieux qu’il peut et que nous puissions collectivement, avec mansuétude, apprendre de nos erreurs. Il est tant que les réseaux sociaux ne soient plus la cour de récréation ou de tristes sires ou de cruelles personnes se déchainent impunément. Pouvons-nous être en désaccord sans violence ?

J’aimerai que l’on apprenne aux enfants la méditation, la pleine conscience et la compréhension du fonctionnement des émotions et des pensées pour prévenir nombre de pathologies et d’addiction qui apparaissent à l’adolescence ou à l’âge adulte.

Je ressens le besoin de me libérer de toutes ces entraves administratives qui m’apparaissent avoir perdu leur sens et qui empêche de vivre et de construire. Ne pourrions pas faire un effort de simplification de la vie autour de grand principe ? Et si, dans les médias officiels, nous prenions le temps de partager des situations, d’en expliquer les mécanismes et les choix qui s’offrent à nous plutôt que passer notre temps à polémiquer ? Ne pouvons-nous pas nourrir une intelligence collective s’appuyant sur la collaboration ? Passons au Design Thinking où l'on essaie et où l'on apprend de nos erreurs.

Je souhaite que nous retrouvions le sens du mot « politique ». C’est-à-dire une réflexion qui nous projette avec un futur stimulant. Actuellement, ce mot semble galvauder dans une gestion comptable et administrative du quotidien qui, notamment, étouffe les piliers de la République que sont les gens qui nourrissent, éduquent, soignent ou nous protègent. Pouvons nous retrouvez des personnalités qui soient de vrais leaders pour nous accompagner dans l'aventure de la vie? Des personnes qui ont une vraie vision de notre humanité et qui ne soient pas des distributeurs de promesses? J'ai envie de savoir où nous allons tous ensemble dans ce monde. En tout cas, d'en connaitre les choix et les directions. Le reste appartient à l'aventure de la vie.

Je rêve d’un monde où l’on prend soin des uns et des autres mais aussi de la nature, à la quelle nous appartenons. Il est grand temps qu’une révolution écologique puisse avoir lieu et que nous fassions un changement de paradigme : nous ne vivons pas dans la nature, nous sommes un élément de la nature. Retrouvons notre juste place dans l’écosystème et nous diminuerons peut-être le risque de vivre une crise comme celle du COVID. 

Je rêve d’un monde plus mature, plus serein où nous pouvons agir, sans risque, pour exister, sentir le souffle de la vie. J’ai envie de rêver et de vivre des rêves. Un truc de dingue !

Alors, mes amis, je souhaite qu’en 2022, nous retrouvions un élan collectif au service des humains, que nous explorions cette année avec curiosité et créativité pour en trouver toutes les opportunités. Il est temps de passer à l’ACT[1] ! Et vous que souhaitez-vous ? Quelles sont vos envies ? Quel sera vos premiers pas pour cheminer vers ce qui compte pour vous ?

Il est important que de ne pas se fourvoyer dans des discours stériles et d’être vigilant à générer des réalisations. Pour ma part, j’ai choisi de proposer gratuitement des méditations régulières sur le facebook Prézens.

 

Jeanne Siaud- Facchin et Jean-Christophe Seznec : Grandir, Vivre, Devenir. Ed Odile Jacob

Jean-Christophe Seznec : Guide pratique de survie à une crise. Ed Leducs

 

[1] ACT : Accpetance and Commitent Therapy

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25 décembre 2021 6 25 /12 /décembre /2021 12:17

Noel est une fête de famille où l’on se retrouve pour partager à plusieurs un repas. Ce moment de convivialité s’avère parfois un peu technique pour éviter tout dérapage et préserver l’esprit de noël... et aussi celui de la famille.

Pourtant, autour de la table, se rassemble des personnes aux goûts, aux idées et à la vie bien différents. De plus, on ne choisit pas sa famille. Il n’y a pas d'autre choix que de faire avec. Ces agapes sont sources de tentations pour exprimer des ressentis, ressortir de vieux dossiers, faire des discours ou des commentaires qui peuvent embraser un repas. Il est difficile de faire Reset des histoires individuelles et familiales, pour s’inscrire sereinement dans un moment présent. Certaines personnes abordent ces rencontres sur la défensive, ce qui fait inévitablement tout exploser ensuite.


Pour vous en sortir, voici quelques principes à ne pas oublier :

  • Bien choisir les sujets de discussion. Il vaut mieux éviter les débats d’idées pour rester dans un bavardage bienveillant. En salle de garde, les médecins, pour bien se reposer lors des repas, ont édicté les règles suivantes : ne pas parler de religion, de politique et de travail. Pourquoi ne pas s’inspirer de celles-ci. Combien de famille ne se sont pas étrillées à noël avant des élections… On sait que, bien souvent, on n’est pas du même avis. Ce n’est pas ce jour où quelqu’un va en changer. Aussi, épargnons-nous des discussions qui ne peuvent que mettre le feu aux poudres... avec quelques verres d’alcool !
  • Ne pas répondre à une provocation de l’un des convives sur notre vie, nos idées, etc.
    • Faire le dos rond en répondant de façon molle : peut-être, pourquoi pas, c’est une idée, j’y penserai, on en reparlera…
    • Faire la technique du chat avec certains convives : c’est calme on s’en rapproche,. Cela chauffe, on prend de la distance, sans couper le lien et se fâcher.
    • Savoir changer de sujet et distraire l’attention.
    • Se lever pour faire le service, débarrasser la table afin de ne pas tomber dans les filets d’une conversation difficile
  • Pratiquer l’immunité sociale. Si un commentaire inapproprié se prononce sur vous (tu aurais vu venir me voir !), sur vos activités (Tu pourrais un peu travailler, ce n’est pas très écolo ce que tu fais…), sur votre corps (tu n’as pas un peu grossi…) : respirez, soufflez, acceptez. N’oubliez pas que la plupart des personnes font ce genre de commentaires en pensant vous faire du bien. Plutôt de vous crisper sur le contenu du propos, retenez la bonne intention et remercier l’autre de se préoccuper de vous. En outre, n’oubliez jamais que les personnes lorsqu’ils parlent des autres, ils parlent souvent d’eux. Aussi, le propos déplacé reflète souvent une peur qu’ils ont et dont vous pouvez éventuellement vous intéresser. Décaler le propos porter sur vous vers une généralité. Tu n’as pas grossi-> Ce n’est pas évident de garder sa ligne avec tout ce que l’on mange pendant les fêtes. Ensuite, renvoyez la balle à la personne : comment fais-tu ? Ces phrases malencontreuses sont l’occasion de vous intéresser aux peurs de vos interlocuteurs.
  • Si c’est vraiment nécessaire n’hésitez pas à dire que vous ne voulez pas parler de tel ou tel sujet.
  • Sentez vous recouvert d’une plaque téflon où les propos de certains glissent sur vous. Ne faites pas l’éponge. N’oubliez pas que c’est vous qui faites le signifiant des propos que l'on vous dit en les rattachant, par exemple, à des blessures passées.
  • Ne vous justifiez pas. Le faire est souvent donner le bâton pour se faire battre.
  • Si besoin, préparez des sujets de conversation à l’avance ou imaginez où vous allez vous placer à table, dans le salon ou en cuisine pour vous sentir le plus à l’aise.
  • Il y a toujours la possibilité de s’échapper en allant aux toilettes ou en proposant une petite ballade digestive ou en jouant avec les enfants. Monter les cadeaux de noël de ces derniers occupe et prend du temps pour éviter des repas compliqués.
  • Enfin, il existe la technique de Cyrano de Bergerac qui, au lieu de prendre la mouche suite à la critique sur son nez, il en fait toute une tirade. Etirez le propos de façon clownesque ou grotesque pour mettre les rieurs de votre côté. Il y aussi la technique de l’Auguste qui dit oui à tout ce que dit le Clown Blanc mais en fait rien qu'à sa tête ensuite.
  •  

Pour certains, le confinement du au COVID a été une chance car cela leur a permis d’éviter des repas avec des membres toxiques d'une famille que l'on ne choisit pas.

Ces repas sont heureusement la possibilité de bons moments de partages et d’échanges. Ils demandent seulement, parfois, un peu de technique pour ne pas déraper. Je vous encourage à beaucoup de bienveillance et de mansuétude envers les uns et les autres afin de pouvoir vous retrouver avec votre famille. Je vous souhaite de bonne fête de fin d’année.

Seznec jc et Carouana L: Savoir se taire, savoir parler. Ed Interéditions

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Published by Jean-Christophe seznec
11 novembre 2021 4 11 /11 /novembre /2021 22:12

On avait eu le charme discret de votre intestin pour mieux comprendre ce qui se passe dans la tuyauterie de nos boyaux, voici un ouvrage qui nous éclaire sur le fonctionnement de notre cerveau et ce qu il nous fait vivre.

Anne Hélène Clair et Vincent Trybou nous ont contacté un formidable livre pour lever le capot de notre encéphale, comprendre quelques de ses fonctionnements et de ses dysfonctionnements.

En effet, cet organe qui produit des pensées et des émotions pour nous adapter, a été prévu pour vivre à l’époque des hommes préhistoriques afin de ne pas se faire croquer, au coin d’un chemin par un tigre aux dents de sabre. Pour nous aider à anticiper et à réagir promptement, on a développé un système d’alerte qui nous joue des tours aujourd’hui. En effet, nos modes de vie ont évolué plus vite que notre cerveau. En outre, on ne croise plus de tigres aux dents de sabres mais de nombreuses situations qui nous donnent à penser et à ressentir et qui vont être amplifier de façon excessive, au risque de nous créer de l’anxiété, des peurs ou des ruminations. Nous pensons sur nos pensées, ce qui nous émeut… Autant de choses qui peuvent nous polluer la vie, voire nous rendre malade.

Heureusement, on vit une époque formidable où la recherche en neuroscience sait de plus en plus faire le lien entre certaines de nos souffrances et des mécanismes cérébraux. C’est ce que nous proposent, dans ce livre, Anne Hélène Clair et Vincent Trybou de découvrir afin de comprendre les ressorts de nos troubles pour corriger les rater de notre encéphale.

En lisant ce livre, votre amygdale cérébrale, et non celle au fond de votre gorge, et ses palabres avec votre cortex frontal n’auront plus de secret pour vous. Dans une écriture claire et pragmatique les auteurs développent différentes notions et outils pour vous aider à mieux vivre et surfer, avec flexibilité, dans la vie. En effet, ce livre est empreint de thérapie ACT (Thérapie de l’acceptation et de l’engagement). En comprenant comment votre cerveau fonctionne, les techniques vous sembleront évidents. Vous repartirez avec une boite à outil. A vous de choisir l'outil qui correspond à votre problème et à votre contexte.

« Devenez votre propre psy » est un livre intelligent, clair et pragmatique. Il nous montre que notre cerveau est un organe comme les autres et qu'il nécessite des techniques précises et neuroscientifiques pour en prendre soin et corriger les troubles dont il peut faire l'objet. Bravo aux auteurs.

 

https://www.youtube.com/watch?v=zjpkwNXt_Q8&ab_channel=InPowerPodcast

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12 octobre 2021 2 12 /10 /octobre /2021 21:20

Ces dernières années, la pratique de la pleine conscience est devenue un fait de société. De plus en plus de personnes la pratique. Derrière ce vocable, il existe beaucoup de quiproquo et de mésententes qu’il est nécessaire d’éclaircir sur cette pratique de plus en plus populaire. Si elle n’est pas la pilule du bonheur, la pleine conscience est source de nombreuses vertus à tout âge, largement étudiées par les chercheurs. Le cerveau du Dalai Lama est probablement l’un des cerveaux qui a été le plus observer en IRM[1] !

  • Chez les enfants, elle permet notamment de muscler ses capacités d’attention, une meilleure gestion de ses émotions et d’être mieux outillés pour négocier les événements de vie. Elle devrait être systématiquement apprise à l’école primaire comme moyen de prévention et de développement personnel.
  • Chez les adultes, elle prévient le risque dépressif, l’anxiété et est source de joie et de sérénité. On a même montré son effet positif sur les facteurs immunitaires de maladies comme le psoriasis.
  • Lorsque l’on avance en âge, elle a un impact majeur sur la qualité de vie, la santé et l’espérance de vie.

La pleine conscience est une pratique laïque de la méditation qui consiste à essayer d’être présent à soi-même en s’offrant des moments de silence et de calme intérieur, pour juste être là, simplement là, curieux de l’instant présent, sans jugement ni commentaire afin d’harmoniser le corps et l’esprit. Pratiquer la pleine conscience ne consiste pas à ne pas penser mais juste être conscient de ses pensées, de faire la différence entre soi et ses pensées, ne pas rester accrocher à elles pour être capable de les laisser filer et s’éviter des temps de rumination. Il s’agit de distinguer les pensées qui nous sont utiles et celles qui ne le sont pas. En effet, notre organisme produit des pensées comme nous produisons de la salive, de l’urine… Méditer, c’est prendre conscience, en musclant ses capacités d’observation de notre intériorité et de ce qui nous entoure, que nous ne sommes pas nos pensées comme nous ne sommes pas notre salive ni notre urine. Pour garder cette image crue, lorsque nous allons aux toilettes, nous tirons la chasse d’eau et nous allons dans une autre pièce. Faisons de même dans notre tête et tirons la chasse sur certaines pensées pour parfois sortir de notre mental et s’ouvrir à l’expérience du présent, en se connectant à nos sens, contempler la vie et la regarder non pas comme une suite de problème mais comme un coucher de soleil.

Méditer se pratique de façons très diverses :

  • Soit au cours de programmes d’entrainement de 8 semaines comme le MBSR[2] auprès d’un instructeur psychologue[3]
  • Soit à l’aide d’applications téléphoniques comme Petit Bambou
  • Soit en venant méditer avec l’association « S’asseoir Ensemble »[4].
  • Soit en étant présent à ce que l’on fait.

En effet, il n’est pas nécessaire d’être assis pour méditer. On peut le faire en étant bien présent à l’expérience sensorielle d’une douche, en étant juste là, curieux de l’instant et pas happer par ce que l’on va faire ensuite, de la même façon en marchant sans se laisser distraire par les événements suivants ou en courrant, en faisant la vaisselle ou toute autre activité de la vie de tous les jours, même en parlant. Probablement que les anciens méditaient sans le savoir en faisant du jardin ou des travaux de fil, en étant bien attentionné à ce qu’ils faisaient, sans commentaire ni jugement, tout en faisant de la place en eux pour vivre l’expérience avec curiosité.

La méditation est un entrainement de l’esprit et du corps pour être capable de sortir de son mental, d’être continent de ses pensées et de pouvoir se connecter et de focaliser sur son cerveau sensoriel. C’est vivre chaque chose comme un expérience en soi. Méditer, c’est reprendre le pouvoir sur notre attention que la pratique des écrans abime, en nous « hypnotisant », nous libérer de la réactivité pour muscler notre capacité d’être.

La pratique de la méditation diminue le stress et l’angoisse, renforce les défenses immunitaires, améliore le sommeil et ralenti le vieillissement cellulaire.

Ordonnance de bien-être

  • Bouger son corps
  • Manger des aliments réels
  • Prendre soin de sa fatigue et s’offrir des opportunités de sommeil
  • Cultiver son réseau social
  • Cultiver la pleine conscience de soi dans nos actions du quotidien
  • Diminuer les toxines
  • Poser des actes significatifs
  • Pratiquer l’auto-compassion

 

On sait désormais que nous ne vieillissons pas mais que nous évoluons toute notre vie. Pendant longtemps le terme de vieux était corrélé au terme grabataire et maladie ce qui terrorisait beaucoup de personnes. L’évolution des connaissances a montré qu’il n’y avait pas de fatalité en la matière. Mike Jagger (1943), Iggy pop (1947) et Marianne Faithfull (1946) sont trois exemples parmi tant d’autres d’une autre possibilité d’aborder son âge malgré leurs vies dissolues de rocker. Grâce au développement des neurosciences, nous avons découvert la formidable plasticité de notre cerveau qui peut produire de nouveaux neurones et se réorganiser tout au long de notre vie. Cette évolution dépend de notre engagement, de notre présence dans la vie et de la façon dont nous prenons soins de nous. La pratique de la méditation participe à cette évolution en réorganisant notre cerveau comme il l’a été démontré par l’imagerie cérébrale.

Une étude a suivi pendant 70 ans un groupe de personnes. Elle a trouvé que le principal critère de santé et de bien être à 95 ans était la qualité de son réseau social à 50 ans. Une autre étude auprès de femmes de chambre a montré que les femmes de chambre qui avait conscience des vertus, en termes de bénéfices pour leur santé, de l’aspect physique de leur métier avaient moins de problème de santé que celles qui le faisaient mécaniquement (soulever des matelas vaut autant que d’aller en salle de sport !). Ce qu’il faut en retenir, c’est qu’il ne suffit pas de faire quelque chose pour que cela nous fasse du bien mais d’en avoir conscience et y mettre du sens.

Vivre de façon engagée et en conscience dans la vie a un impact significatif sur notre santé, sur notre qualité de vie et sur notre espérance de vie. De nombreuses études ont montré les bénéfices de la pratique de la pleine conscience aussi dans les maisons de retraites et dans les EPADH.

Grâce à la pratique de la pleine conscience, il est possible de redevenir le capitaine de son âme et le maitre de son destin comme disait Nelson Mandela. A vous d’essayer pour profiter au mieux de votre chemin de vie !

Seznec JC et Le Guen S : Débranchez votre mental, trucs et astuces pour ne plus ressasser et profiter de la vie, Ed Leducs

 

[1] Image en Résonnance Magnétique

[2] Meditation Based Stress Reduction

[3] Annuaires des instructeurs : https://www.association-mindfulness.org///

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7 octobre 2021 4 07 /10 /octobre /2021 21:58
À l'automne 2005, le magicien Derren Brown a réalisé une expérience particulière.
Il a demandé à un groupe de volontaires leurs anniversaires et a ensuite donné à chacun d'eux une lecture d'astrologie individualisée. Sans avoir jamais rencontré aucun d'entre eux, Brown leur raconterait les aspects les plus intimes de leur personnalité.
Les bénévoles n'y croyaient pas. Comment cet inconnu virtuel pouvait-il en savoir autant sur leur vie ?
Lorsqu'on leur a demandé plus tard, ils décriraient leur lecture comme "choquante de précision" - sauf que ce n'était pas le cas, car Brown les avait trompés.
Chaque volontaire a reçu exactement la même lecture, mot pour mot. Ce qu'ils pensaient être une description unique de leur vie et de leur personnalité était en fait largement applicable à presque tout le monde.
Et quel que soit le nombre de fois où Brown a répété l'expérience en Angleterre, en Amérique ou en Espagne, la lecture a toujours été décrite comme « choquante de précision ».
Alors que l'expérience de Brown n'a pas adhéré strictement à la méthode scientifique, elle a présenté un aspect particulier de la psychologie humaine : nous avons tendance à voir des modèles là où il n'y en a pas.
C'est vrai lorsque nous repérons des formes dans les nuages ​​(ou des figures sacrées dans des toasts brûlés), et c'est vrai lorsque nous essayons de donner un sens à notre propre vie.
De nos jours, de moins en moins de personnes se tournent vers les étoiles pour leur dire qui elles sont, et de plus en plus de personnes se basent sur des tests de personnalité, comme les Big Five ou les Myers-Briggs. Sous la bannière de la psychologie factuelle, ces tests prétendent dire aux gens qui ils sont, et par la suite quel chemin de vie leur convient le mieux.
Êtes-vous un introverti? Alors vous feriez mieux de rester à l'écart des postes de vente et de gestion. Êtes-vous un penseur logique? Alors vous voudrez peut-être chercher votre avenir dans les statistiques et la comptabilité.
Aucun test de personnalité n'est sans défaut, et en particulier les deux mentionnés ci-dessus ont été critiqués pour leurs lacunes statistiques et leurs échecs méthodologiques. Mais même en dehors des tests de personnalité comme ceux-ci, la façon dont nous pensons à la personnalité est profondément imparfaite.

 

Il en est ainsi pour les trois raisons suivantes :
Problème n°1 Les catégories normatives ne correspondent pas aux trajectoires de vie individuelles
La « personnalité » fait référence aux cohérences au sein des personnes au fil du temps et des situations. Cela peut être une chose réelle, mais nos concepts existants de personnalité ont été façonnés et dominés par des cohérences entre les personnes à un moment donné, car c'est ainsi que nous les avons mesurés.
Les premiers statisticiens savaient que les différences entre les personnes pourraient ne pas prédire les développements au sein des personnes au fil du temps, mais pour diverses raisons statistiques, ils ont renoncé à cette préoccupation.
C'était une erreur.
Il s'avère que les différences entre les personnes ne peuvent pas prédire les développements au sein des personnes au fil du temps.
C'est mathématiquement impossible, car cette idée viole le "théorème ergodique", qui est une science établie depuis près d'un siècle en physique statistique.
Les physiciens ont à l'origine créé la théorie pour traiter les fonctions des événements dans l'espace et le temps, tels que le mouvement des molécules de gaz dans le volume de gaz, mais il y a environ 15 ans, un psychologue nommé Peter Molenaar s'est rendu compte que si vous considérez différentes personnes comme différentes parties de l'espace alors le théorème signifiait que les différences entre les personnes ne pourraient jamais être utilisées pour modéliser ou prédire les changements au sein des personnes au fil du temps.
Vous n'êtes pas obligé de faire confiance aux arguments mathématiques des physiciens (les calculs sont intimidants !), nous pouvons simplement regarder les données.
Par exemple, en 2009, Molenaar et un collègue ont examiné ce qui se passe lorsque 22 personnes sont évaluées 90 jours de suite sur des caractéristiques de personnalité « Big Five ».
Si vous avez regardé les 22 à un moment donné, le tour est joué ! Les "Big Five" sont sortis. Si vous avez examiné chaque individu sur 90 jours, combien ont montré une structure factorielle dans leurs réponses qui correspondait à ce modèle ?
Rien. Pas. Un seul. Personne.
De nombreuses études se sont penchées sur cette question et le taux de nouvelles recherches augmente rapidement. A ma connaissance "l'ergodicité" n'a jamais été démontrée par les humains.
Mais si cela est vrai, alors les études du collectif ne vous diront jamais ce que les individus feront au fil du temps. Et cela signifie que l'application personnelle de la plupart des psychologies traditionnelles à des individus, comme vous, est basée sur une erreur statistique fondamentale.
Oups.

 

Problème n°2 Les concepts de personnalité traditionnels expliquent peu le comportement
Toute la raison pour laquelle les psychologues ont essayé de caractériser la personnalité des gens est de faire des prédictions utiles sur la façon dont ils vont se comporter et fonctionner dans un large éventail de scénarios et de situations.
Les extravertis sont bruyants et aiment faire la fête, tandis que les personnes agressives ont tendance à se battre au poing. C'est la théorie, mais la réalité - comme vous l'avez peut-être deviné - est différente.
Quand il s'agit de prédire le comportement des gens, regarder leur personnalité ne vous aide pas vraiment. Il s'avère que les extravertis n'aiment pas nécessairement faire la fête, et les personnes avec un potentiel agressif pourraient ne pas aimer se salir les mains.
Comme les psychologues Todd Rose l'ont dit dans son livre The End of Average : « D'après les mathématiques de la corrélation […] vos traits de personnalité expliquent 9 % de votre comportement. Neuf pour cent ! réussite, les réalisations professionnelles et le succès romantique."
Bref, si vous voulez prédire comment une personne va se comporter, vous devez chercher ailleurs, ce qui m'amène à mon dernier point.
Problème n°3 Le contexte et le processus comptent plus que la personnalité
Lorsqu'il s'agit d'expliquer le comportement d'une personne, son contexte et les compétences fonctionnelles qu'elle déploie importent bien plus que sa personnalité.
L'histoire de la psychologie est pleine d'études où les gens se sont comportés de manière extraordinaire parce qu'ils ont été placés dans des circonstances extraordinaires.
Et n'est-ce pas aussi vrai pour votre propre vie ? N'êtes-vous pas beaucoup plus susceptible de vous comporter de manière autodisciplinée avec certains amis et collègues plutôt qu'avec d'autres ?
Vous pouvez être plus extraverti dans un contexte social et devenir plus introverti dans un autre. Un contexte peut vous pousser à être le meilleur, tandis qu'un autre peut vous inciter à devenir le pire.
Vous n'êtes ni l'un ni l'autre. Vous êtes tous les deux, selon votre contexte. Mais cela signifie que les compétences que vous déployez dans une situation sont là, attendant d'être utilisées, dans d'autres.
La raison pour laquelle vous percevez votre propre personnalité comme stable en grande partie est que vous vivez et évoluez dans la plupart des mêmes contextes.
C'est aussi parce que la culture humaine a vécu pendant 150 ans (depuis Galton avec ses courbes en cloche et ses écarts types) à l'intérieur de concepts normatifs qui ne nous donnent aucun autre moyen de penser notre propre comportement dans le contexte et dans le temps.
Mettez-vous dans un nouveau contexte et vous pourriez vous surprendre de savoir qui vous pouvez devenir.
Déployez les compétences que vous avez dans une situation dans une nouvelle situation (comme prendre la curiosité que vous avez déjà et la concentrer sur vos propres émotions difficiles au lieu de les fuir) et l'ensemble du réseau dynamique appelé "votre vie" peut changer radicalement.
L'étude de la personnalité et du comportement humain est profondément criblée de lacunes statistiques et de défauts conceptuels. Et bien que nous étiqueter comme « agréable », « névrotique » ou « introverti » puisse sembler « d’une précision choquante », cela ne rend pas justice à la complexité qui est vous.
Vous n'êtes pas une étiquette et vous n'appartenez pas à une boîte normative. La réalité est plus complexe et plus idiographique que cela.
Si vous voulez mieux vous comprendre et mieux comprendre les autres, soyez attentif au contexte dans lequel vous et les autres vous trouvez et notez la fonction des compétences déployées à ces moments-là. Comment le contexte facilite-t-il ou inhibe-t-il certains comportements ? Au service de quoi agissez-vous et réagissez-vous ?
À quoi ressemblera la « personnalité » lorsque nous cesserons de placer les concepts normatifs au-dessus des personnes ?
Découvrons-le!
Bien sûr, différentes personnes réagiront différemment à différents contextes. Une variation saine (essayez différentes choses !) guidée par la science vous aidera à apprendre à agir d'une manière qui facilite le meilleur de vous-même et inhibe vos tendances les plus myopes.
Et pour cette tâche, vous n'avez pas besoin de choisir un costume de clown conceptuel normatif pour ramper à l'intérieur, vous pouvez plutôt commencer par regarder votre propre vie et comment vous pouvez évoluer vers ce que vous voulez vraiment.
Steve Hayes
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5 octobre 2021 2 05 /10 /octobre /2021 22:07

Chaque épode voit apparaitre des diables contre lesquels certains citoyens rentrent en croisade. Aujourd’hui c’est le vaccin contre le coronavirus, l’industrie pharmaceutique, le politique. Hier, cela a été l’arrivée du chemin de fer, la ceinture de sécurité, le rock’n roll, etc. Demain, cela sera probablement d’autres sujets, et on aura oublié ceux d’autre fois. Je vous propose dans cet article de faire un pas de côté pour poser une hypothèse neuronale à ce phénomène.

Les êtres humains sont des homos sapiens. C’est-à-dire des êtres qui pensent, voire qui pensent qu’ils pensent ! Penser est couteux énergétiquement pour le cerveau car cela ouvre de nombreuses questions dont on n’a pas de réponse et qui fait tourner la machine cérébrale à plein régime : qu’y a-t-il après la mort ? Quel est le sens de la vie ? Ou plus basiquement : est ce beau ? Est-ce bien ? Est-ce sécurisant ? etc. Oh la la ! Trop de questions qui peuvent donner le tournis ! Heureux les simple d'esprit!

Notre physiologie aime l’économie énergétique pour maintenir son équilibre physiologique (homéostasie). Aussi, croire, est une prédisposition qu’à notre cerveau pour simplifier ce questionnement sans fin, couteux énergétiquement. La vie devient plus simple car il suffit de croire en l’histoire que l’on se raconte pour vivre et n’avoir peur uniquement des diables boucs émissaires qu’elle génère, ce qui évite de se poser trop de questions, et permet à notre cerveau de ronronner tranquillement.

C’est probablement à cette fonction que sert la religion. Elle organise notre pensée autour d’histoires partagées par un groupe social et organise notre façon de vivre. Il n’y a plus de questions à se poser, de doute. La religion nous dit la vérité. Avec elle, on sait où est le mal et où est le bien, mais aussi la voie à prendre, comment vivre. Tout est écrit dans des livres mode d’emploi.
Malheureusement, comme l’a dit le philosophe Bernard Stiegler, l’avènements de la société industrielle et d’un monde scientifique a fait reculer la religion, après la deuxième guerre mondiale, et nous a plongé dans une misère symbolique, faute d’avoir pu faire naitre une spiritualité laïque.

Toujours Bernard Stiegler, il explique que le vide laissé a été pris en main par la société de consommation qui nous invente de jolies histoires pour nous faire consommer : "cela serait tellement bien d'avoir cet objet, ce vêtement, etc...". Cependant, ces histoires ne durent pas très longtemps et la société de consommation est source de dangers et de peurs qui amènent certains à croire en de nouvelles histoires (complotistes) et à s’inventer de nouveaux diables à combattre. Ensuite, les réseaux sociaux a permis à toutes ces personnes de discuter sans fin et sans pause sur la découverte de nouveaux diables. Auparavant, ils discutaient à quelques-uns au bistrot. A la fermeture, ils étaient mis dehors et tout s’arrêtait. Aujourd’hui, on se retrouve vite en perfusion continue de brèves de comptoir…

Ces diables apparaissent plus facilement chez des personnalités paranoïaques, chez des personnes ignorantes qui ne trouvent pas les outils de compréhension nécessaire à une situation, en outre le monde est de plus en plus complexe et difficile à appréhender et le doute cartésien n'est plus à la mode, mais aussi chez des personnes qui sont débordés, à un moment de leur vie, par des vagues émotionnelles et des situations insécurisantes. Le mécanisme du rationalisme morbide vient trouver explication à ce qui est difficile de nommer. C’est probablement ainsi qu’après la première vague épidémique du COVID où la plupart d’entre nous, nous nous sommes concentrés sur l’urgence et la façon de survivre face à un danger que l’on avait du mal à se représenter. Ensuite, c’est une fois que l’urgence était moins intense et que des pistes de sortie étaient possible, avec les gestes barrières et le vaccin, qu’à émerger un déplacement de la peur vers de nouveaux diables comme les vaccins. Pasteur doit se retourner dans sa tombe !

Notre époque ne sait plus nous raconter des histoires qui nous donnent envie de vivre et qui nous projettent dans un futur attractif. Notre société de communication crée des doutes et joue avec notre imaginaire. Il est de plus en plus difficile de trouver du sens à notre évolution et nous ne voyons plus que les effets nocifs de l’être humain, ce qui est source de désespoir et de désinvestissement pour certains et d’une éco anxiété pour d’autres. Le risque est que la détresse existentielle, le vertige de la vie et des projections possible amènent certains à se crisper sur les histoires et les croyances qui maintiennent leur mental en mode économiqueet les protègent momentanément de l'angoisse. Cet évitement expérientiel, selon l'approche act, génère des rigidification et un risque de dogmatisme avec la génèse de croyance sectaire qui entrave le dialogue et la discussion sur certaines questions de société. Le vivre ensemble devient alors compliqué.

C’est dans ce cadre que la perte de confiance dans les hommes politiques s’exerce. Ils ne répondent ni à nos besoins d’aujourd’hui ni ne sont porteurs de perspectives. Ne dit ont pas que si on veut faire construire un bateau à des ouvriers, il faut leur raconter les voyages que l’on peut faire avec ? Faute de projet collectif porteur de sens, nous guerroyons sans cesse à côté de soi-disant chevaliers du mal contre les ombres de notre époque, parfois jusqu'à l'épuisement.

Cela va être l’enjeu des prochaines élections présidentielles de trouver le héros qui nous donnera envie d’avancer dans le futur pour pas que le prochain président se transforme en un nouveau petit diable !

https://www.cairn.info/revue-cahiers-de-psychologie-clinique-2005-2-page-87.htm

Walraven Erna : Qui est le chef? Ed Delachaux

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