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18 juillet 2014 5 18 /07 /juillet /2014 15:43

 

David-Luiz scalewidth 630La coupe du monde 2014 vient de se terminer. Le lieu de celle-ci fut le Brésil et l'histoire annoncée était celle de la victoire des Dieux du foot : les brésiliens. Le sport appartient désormais à la société du spectacle et chaque évènement est scénarisé à l'avance dans l'imaginaire pour faire du buzz. Or, dans la mythologie populaire les brésiliens sont définis comme les dieux du football. La croyance est que n'importe quel joueur des rues peut-être un champion en devenir. C'est vrai que pour ceux qui ont trainé le long des plages d'Ipanema comme moi, ils ont pu être admiratifs devant la dextérité de la jeunesse brésilienne qui peut jongler pendant plus de 20 min à plusieurs sans laisser tomber la balle au sol. Pour ma part, je suis incapable de jongler avec une balle et après cinq minutes d'un tel effort dans le sable, j'ai l'impression de cracher mes poumons!

Le Brésil a gagné cinq coupes du monde, loin devant les autres : Comme éléments de comparaison,  l'Allemagne, avant celle-ci, n'en avait gagné que 3 et les Pays bas, pourtant souvent dans les phases finales, aucune. La France en a gagné qu'une en 1998.

L'aura autour de l'équipe du Brésil est forte. Pour la plus part des personnes, il suffit d'aligner onze brésiliens pour avoir la meilleure équipe au monde. Le Brésil est la machine à fantasmes du football. De ce fait, toutes l'organisation était tournée vers cette victoire qui devait consacrer à domicile ce pays qui a généré tant de joueurs hors normes : Pelé, Zico, Socrates, Ronaldo, etc.

On a observé entre les matchs et avant chaque match beaucoup d'émotions, de pleurs et de recueillements (David Luiz priait notamment à chaque match). Il a même fallu l'intervention en urgence d'une psychologue pour aider les joueurs à gérer leurs émotions. On a assisté à une "hystérisation" de la préparation de chaque match.

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Cependant, cette coupe du monde a été marquée par "l'échec" de l'équipe du Brésil qui a reçu une déculotté mémorable contre l'Allemagne en demi finale et une cuisante défaite face aux Pays-Bas lors de la finale des perdants. Pourtant cette même équipe a gagné brillamment l'année précédente la coupe de la confédération. De ce fait, si la composition de l'équipe a souvent été critiqué (absence d'un bon avant-centre et d'un grand gardien) ainsi que l'insuffisance technique de l'équipe, il est difficile de dire que cette équipe était mauvaise. On a vu comment le désir, la volonté, l'engagement ont sublimé des équipes que l'on n'attendait pas à ce niveau (Costa Rica, Colombie, Chilie, Algérie, etc.) et qui ont évincé de grandes nations du football (Espagne, Angleterre, Italie, Portugal, etc.). Alors pourquoi cela n'a pas été possible pour le brésil?

 

Aussi, malgré que je ne sois pas un grand spécialiste du football et que je ne connais pas personnellement les joueurs brésiliens, je m'autorise toutefois à quelques hypothèses psychologiques.

En effet, on peut se demander si le poids de l'histoire, du désir collectif et de l'attente du monde entier sur cette équipe et sur ces hommes n'a pas été trop lourd. Ce poids semblent avoir entraver ces jeunes joueurs et les a empêcher de se sublimer face au regard du monde. En fait, ces joueurs n'étaient apparemment pas des héros ni des dieux du stade mais peut-être simplement des hommes.

Peut-être que la construction de cette équipe s'est faite en s'appuyant sur "la naissance" de chacun et non pas sur la construction d'un collectif et d'un groupe comme cela semble avoir été le cas pour les Allemands.

Le football moderne a beaucoup évolué depuis l'époque mythique de Pelé. Il ne suffit pas d'avoir des qualités intrinsèques propre à chaque joueur pour gagner, il est nécessaire de travailler collectivement pour développer une intelligence de groupe. Ce n'est plus qu'un seul joueur qui peut faire gagner une équipe mais l'action d'un groupe qui pèse sur le jeu. Neymar le brésilien a pu un temps donner l'illusion de la force de son équipe, mais heureusement il s'est probablement blessé à temps pour ne pas être trop meurtri par la désolation finale. L'argentine s'est beaucoup appuyé sur Messi qui a fait illusion au début de la coupe du monde et qui a disparu au fur et à mesure des phases finales pour, semble-t-il, être un peu humilié par le titre de meilleur joueur de la coupe du monde alors que beaucoup d'autres ont brillé bien plus (Robben, Rodrigues, etc.).

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Et après:

Le mythe est cassé. Chaque joueur tout comme le Brésil et sa fédération de football sera confronté à la question existentielle concernant la façon de digérer de se reconstruire et de repartir face à un tel cataclysme. Le mythe est cassé. Nous savons dorénavant que les Brésiliens ne sont que des hommes qui jouent au football avec leurs doutes, leur fragilité et leurs émotions. L'annonce de leurs origines n'impressionnera plus. Ils le savent aussi. Ils vont être confronté à un choix:

- Soit de ruminer ce désastre, l'humiliation de la défaite contre l'Allemagne, la blessure de Neymar qui les a empêché de gagner le titre selon certaines croyances, etc.

- Soit se reconcentrer sur le présent.

Le premier choix ne fera qu'ouvrir la blessure et augmenter la souffrance au risque d'empêcher les joueurs de retrouver leur niveau, de les exclure du football de haut niveau et d'augmenter leur souffrance.

Le deuxième choix est le seul qui peut les amener vers de la paisibilité et les aider à continuer à cheminer dans l'élite du football. La thérapie ACT constitue la thérapie de choix pour ce travail. L'ACT est la thérapie de l'acceptation et de l'engagement (thérapie comportementale ou cognitive dite de troisième vague) :

- Tout d'abord se détacher des résultats, de la réussite et de la performance pour se reconcentrer sur les valeurs. Ce qui leur donnera de la force, ce n'est pas ce qu'ils ont fait ou feront mais ce qu'ils sont. Accueillir et accepter ce qui est arrivé pour pouvoir négocier le présent.

- Ne pas se laisser happer par les pensées hameçons qui amèneront chacun dans la rumination au risque que le passé vienne polluer le présent.

- Rire afin de prendre de la distance avec cette événement. C'est la technique de Zorba le Grec qui rigole à la fin du film face à sa terrible débandade pour danser le sirtaki sur la plage. Parce que malgré son terrible raté, il reste de la place pour faire ce qu'il aime : danser. danser lui permet de se reconnecter au plaisir de l'instant. Cette défaite n'est pas grave (aucun joueur n'est mort), elle est juste frustrante, désagréable, inconfortable, etc. Il est nécessaire de donner sa juste importance à cet évènement.

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- Ne pas se laisser polluer et attraper par les médias qui vont tenter de gratter cet évènement pendant de nombreuses années afin de faire du buzz et du papier.

Tout d'abord, face aux médias, il est préférable pour ces joueurs d'assumer : oui cela a été une débandade!, afin d'éviter les justifications qui ne feront que générer des bâtons pour mieux se faire battre.

Ensuite, cultiver une belle indifférence face à toutes questions liées à cet évènement: l'objectif est de rester bien ancré dans le présent.

Utiliser la technique de Cyrano de Bergerac qui exagère et image son nez. Cette posture a comme effet de mettre les rieurs de son coté et de couper court à la moquerie.

Nourrir un spectacle dans le présent afin d'happer les médias sur celui-ci pour ne pas qu'ils restent focaliser sur ce passé.

 

L'objectif de tout cela est de se concentrer sur le présent pour continuer son chemin. Les actions du présent prépare le futur de ces joueurs. Pour cela, le passé doit être ranger au passé dans la bibliothèque des aléas de la vie de chaque joueur, pour ne plus polluer le présent. Pour cela, il est nécessaire de densifier son présent afin d'être pris par lui et pour raccourcir la phase de transition afin que ces professionnels soient prêt lors de leur retour dans leur club. La façon dont chacun gèrera cet évènement sera une opportunité de progresser au sein de l'école de la vie.

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18 mars 2014 2 18 /03 /mars /2014 11:41

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Ce que nous dit le clown…

 

Le clown a le vent en poupe en cette année 2014!

            - Le film "Tout va bien, le premier commandement du clown" de Pablo Rosenblatt et d'Emilie Desjardins est sorti en février 2014. Il s'agit d'un documentaire qui montre le chemin d'une promotion d'élèves clown à l'école du Samovar pendant deux ans.  C'est l'histoire d'un déformatage pour retrouver son authenticité et faire apparaitre son clown dans la joie, la bonne humeur et l'émotion.

            - Un documentaire sur l'immense professeur de clown Michel Dallaire, mais aussi créateur du cirque du soleil, est en préparation.

            - Pour ma part, j'ai publié le 12 mars un livre s'intitulant "Pratiquer l'ACT par le clown" aux éditions DUNOD.

 

Le clown est à mon avis une figure instructive pour tout être humain. C'est en effet un personnage de scène qui nous apprend à faire de la place en soi pour notre fragilité existentielle. Il se nourrit de ses émotions pour en faire un objet artistique selon les lois du comique. Le clown se pratique par un engagement du corps tout en laissant de coté ce cerveau qui nous "deale" tant d'histoires à dormir et debout du genre "il faut que.., je dois…" et qui déforme la réalité à l'aide de nos croyances. Autant de blabla qui ne participe qu'à construire des prisons où l'on s'enferme à double en oubliant de tout simplement vivre.

C'est par son corps que l'on accède à son intériorité et à son authenticité. Par ce corps que l'on tente de transformer, d'éteindre, de museler ou de cacher que s'exprime l'humain. C'est en se reconnectant à ses émotions et à son vécu corporel en leur laissant de la place afin de s'exprimer, même si cela fait parfois "tout chose", que l'on touche à cette sensibilité qui fait de nous des êtres humains et non des robots ou des potiches.

Le clown nous apprend à aimer nos défauts et à laisser de coté nos qualités car ils sont un bon terreau de création. Il se nourrit de toutes ces choses que nous partageons tous et que nous ne cessons de tenter de cacher afin d'avoir l'air alors que l'on n'a bien souvent pas l'air du tout!

 Il nous apprend que le contrôle est une impasse et qu'il est nécessaire de se perdre pour se trouver. Tout contrôler est le pire ennemi du clown. Beaucoup d'entre nous tentent de masquer ses fragilités et ce que nous étiquetons comme de soi-disantes imperfections. Le clown, bien au contraire, nous donne à voir son humanité. Lorsqu'il fait rire, c'est qu'il a gagné. Soyons clair, ce n'est pas un rire de moquerie mais un rire de tendresse. Ici, point de cynisme ou de moquerie mais de l'empathie et de la compassion. C'est son ridicule qui nous touche car il nous autorise à être de simples humains.

Il nous apprend à aimer les questions car elles sont sources de dynamisme alors que les réponses figent.

Le clown est positivement subversif, il nous aide à sortir des rails. Les rails, ce n'est pas la vie. Pour ma part, je préfère papillonner.

 

Le clown est un être très sensible et très lucide. Il est maladroit et inapte à la situation. Pourtant, on aime le clown et on admire l acrobate. Le clown est humain et l'acrobate est performant. Donc, si nous voulons être aimer pourquoi passons nous tant de temps à faire, à épater autrui, à être le meilleur au lieu de tout simplement être soi? Voilà une question!

 

Le clown recherche son personnage dans les peurs du comédien. Si tu es une femme et que tu as peur de ne pas plaire ou d'être môche et bien habille toi et maquille toi de façon môche et tu verras ton clown apparaitre. Si tu as peur d'être autoritaire et bien joue à être autoritaire et ton clown sortira. Notre clown s'exprime dans nos brèches que nous choisissons d'explorer.

 

Le clown propose un espace de liberté que symbolise son nez. En le portant, on retire sa pudeur pour ouvrir un espace d'exploration et de jeu. On ne cherche plus à avoir l'air.

Le clown est un engagement. Il vit à 500%. Il ne supporte pas la médiocrité. Pour être clown, il faut donner de la matière et être généreux. Un clown ne se pose pas la question comment il va faire et où il va. Il y va tout simplement et ensuite il compose selon son personnage et les lois du comique.

Le clown surfe sur les concepts des thérapies ACT tout comme l'ACT bénéficie du travail sur le corps et l'instant du clown.

 

Le clown est une belle aventure, un shoot de vie et d'humanité. Je vous encourage à aller à sa rencontre.

 

Jean-christophe Seznec

 

"Pratiquer l'ACT par le clown" de Jean-Christophe Seznec et Elise Ouvrier Buffet  aux éditions Dunod

 

Il y a un film de présentation sur le site suivant:

 

http://www.dunod.com/sciences-sociales-humaines/psychologie/psychotherapie/pratiquer-lact-par-le-clown

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7 février 2014 5 07 /02 /février /2014 12:51

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Batman a raccroché son costume, rangé ses gadgets et remisé sa voiture. Il n'en peut plus. Il est épuisé et il ressent une grosse fatigue…

Au début, cela lui paraissait évident de secourir les habitants de Gotham City. La souffrance de ses Co-citoyens lui était intolérable. En outre, aider son prochain était une valeur évidente pour lui. Aussi, il s'est lancé corps et âme dans sa mission, oeuvrant nuit et jour, laissant sa vie privée de coté.

Au début, le pouvoir en place louait ses services. Il était félicité, reconnu et remercié, même si ce n'était pas l'objet de sa démarche. D'ailleurs, son masque et ses habits noirs ont toujours reflété son besoin de discrétion. Il n'a jamais couru la reconnaissance et les agapes tout en appréciant les opportunités que lui procuraient sa fonction.

Tout doucement les choses ont changé. Les autorités lui ont demandé de rationnaliser ses interventions et de définir des procédures afin de professionnaliser sa pratique. Ensuite, il fut obliger d'utiliser uniquement des armes validées par la Commission d'Evaluation des Outils de Défense et de Protection (CEODP). Ensuite, il lui a fallut suivre les normes iso concernant les professionnels en intervention d'urgence. Catégorie dans la quelle on retrouve les super héros tout comme les pompiers, les policiers, les plombiers et éboueurs de la voie publique. Il s'est senti dénigré que son engagement soit classé ainsi. Il n'a rien dit. Il n'était pas là pour dire que telle ou telle profession était plus respectable. La notion d'égalité est une valeur importante pour lui. Cependant, ce classement lui a fait mal.

La CPAM (la Commission Professionnel de l'Action Maitrisé) lui a signifié qu'il ne pouvait plus intervenir comme bon lui semblait sur la voie publique. Il devait faire au préalable une déclaration d'intention et remplir différents questionnaires avant d'être autorisé à intervenir dans une situation d'urgence. Une fois celle-ci effectuée, la CPAM lui ordonne de tenir un dossier décrivant son intervention et de compulser tous les dégâts collatéraux. La CPAM valide les dégâts collatéraux. Dans le cas contraire, elle se donne le droit de demander un remboursement à Batman. D'ailleurs son ami Robin a subi un redressement important avec un très gros remboursement à effectué,  tout en étant accuser de faire plus d'intervention que la moyenne des super héros de la ville. Se sentant blessé dans sa dignité, harcelé par les récriminations et les jugements de la CPAM, il s'est suicidé. Personne en a dit un mot. D'ailleurs, ces derniers années, devant la dureté des autorités et la charge administrative incombant aux super héros, nombre d'entre eux ont jeté l'éponge, développé des maladies professionnels ou fait des tentatives de suicide dans l'indifférence générale. Qui est là pour les sauver?

De fil en aiguille, Batman s'est retrouvé de plus en plus isolé. Il ne pouvait plus discuter avec qui que cela soit de peur d'être accusé de conflits d'intérêts. Il était noyé dans les taches administratives et entravés par les demandes d'autorisation à intervenir. Dernièrement, sa voiture a été mise à la fourrière car il n'avait pas le macaron nécessaire pour être autorisé à stationner lors de son intervention.

 

La goutte qui a fait déborder le vase a été lorsque les autorités de la ville ont dit qu'ils allaient faire un testing pour vérifier que toutes les catégories étaient bien pris en charge par lui et qu'il ne faisait pas preuve de racisme.

Batman-Logo

Grosse fatigue… Batman s'est senti fatigué. Il n'en peut plus et ne trouve plus le sens à son action. Comme aider ses Concitoyens si il doit se débattre et se justifier en permanence devant un doute grandissant.

 

Tchao Bye, bye. La pression administrative et la culture de l'évaluation et de la performance a renvoyé Gotham City dans le noir. Batman est désormais loin, il a choisi d'être plus en adéquation avec ses valeurs. Il n'est pas un esclave. Il n'est pas là pour être asservi ou se justifier. Il propose ses services dans une collaboration et si cela n'est pas possible, il "plante sa tente" ailleurs. Il a donc décidé de démarrer une autre vie.

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7 février 2014 5 07 /02 /février /2014 11:10

La trichotillomanie est un trouble du comportement qui consiste en l'arrachage compulsif des cheveux, cils ou des poils. Il s'agit d'une toxicomanie gestuelle apparaissant le plus fréquemment à l'adolescence. Ce comportement de toilettage, éteint habituellement chez les êtres humains, a semble-t-il comme fonction d'apaiser la tension interne des patients. Il s'agit d'une pathologie orpheline car ni les psychiatres et ni les dermatologues ne la connaissent. Il n'y a, à l'heure actuelle, aucune recherche sérieuse sur ce sujet alors qu'elle touche 2 % des femmes et qu'elle est  source d'une grande souffrance morale et d'un handicap social du fait de l'alopécie. Il n'y a malheureusement peu de chance que des études se mettent en place dans le contexte actuel morose de la recherche en France et de toutes les entraves administratives mises en place par l'état pour leur financement.

Cependant, il existe des pistes d'exploration pour mieux comprendre cette pathologie.

  • Tout d'abord on retrouve chez les patients souffrant de trichotillomanie un haut niveau de craving (impulsion furieuse de faire un comportement). Il serait intéressant d'en explorer le fonctionnement et de travailler sur l'inhibition de l'action. Cette dernière peut être évaluer par le test de Hayling. Un entrainement spécifique est une piste de traitement possible.

  • Le comportement d'arrachage stimule probablement les réseaux de récompense. Cela pourrait être aisément mis en évidence par de l'imagerie fonctionnelle. Les réseaux de récompenses se mettent en route pour renforcer la fonction du comportement, en l'occurrence ici l'apaisement. Le traitement cognitif de la récompense passe par le striatum ventral (zone appartenant aux noyaux gris centraux de l'encéphale) puis bascule progressivement par le striatum dorsal, ce qui transforme un comportement "pensé" en stéréotypie. Si la trichotillomanie devient avec le temps une stéréotypie, cela explique que les patients souffrant de trichotillomanie n'arrive pas à s'arrêter ou à ne pas initier de crise malgré leur conscience des troubles. On comprend mieux ainsi ce sentiment de n'être pas "fou" malgré la difficulté à comprendre la trichotillomanie et d'être dépassé par ce comportement qui leur apparait comme absurde.

De nombreuses pistes de recherche sont possible pour mieux comprendre la trichotillomanie. les résultats obtenus permettraient de proposer une offre de soin plus spécifique et de mieux comprendre le cerveau humain. En outre, d'autres pathologies fonctionnant aussi sur le mode du craving pourraient bénéficier de ces résultats.

 

Jean-Christophe Seznec

J'arrête de m'arracher les cheveux, soigner la trichotillomanie. Psychoguide. Edition PUF.

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19 octobre 2013 6 19 /10 /octobre /2013 07:51

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Mimie Le Meaux est une des interprètes du Cabaret New Burlesque que j'ai vu récemment  au Théâtre du Rond Point. Le Cabaret New Burlesque est un spectacle de striptease improbable créé en 2004 par Kitty Hartl lors du festival I.D.E.A.L.  avec cinq filles et un garçon. L'objet de ces effeuillages n'est pas de séduire directement ou d'émoustiller un public masculin. L'objet de ce cabaret est de mettre en scène des filles avec des physiques de Madame Du Schmoll  ("Gros cul", formes généreuses, cellulite) et qui savent à peine danser en détournant avec dandysme, humour et joie tous les clichés des Pin Up des années 50.

A quoi bon me diriez vous? Justement tout est là! En effet, combien de filles ont peur de ne pas être à la hauteur, qu'on les juge ou qu'on ne les apprécie pas et qui avancent dans la vie de façon détournée pour marcher comme des crabes de coté pour tenter de montrer leur meilleur profil comme si il en existait un? Vous vous reconnaissez?

Ces artistes nous montrent un corps qui pourrait être source de souffrance comme Kelly Wilson, l'un des créateurs de l'ACT, nous montre son histoire personnelle éprouvante pour nous montrer que malgré cela il est possible de cheminer avec plaisir et bonheur dans sa vie; tuant ainsi en début de conférence toute tentative de comparaison ou de mesure de sa propre souffrance avec la sienne au risque de toucher le malsain ou le grotesque (Arrgh, la fameuse machine à comparer de notre cerveau).

Dans ce spectacle, toutes ces angoisses corporelles sont laissées de coté pour jouer de ce que ces danseuses sont : des femmes et des êtres humains de chair et de sang, et non des déesses, qui assument leur corps et leurs envies et qui ont le droit de rire et de s'amuser. Le symbole de cela est le cache téton avec le pompon au bout qu'elles font tourbillonner joyeusement dans les airs et que les hommes chauves peuvent coller aussi sur leur tête, dixit Kitten on the Keys, la maitresse de cérémonie. Cette dernière aligne tout au long du programme avec assurance toute une panoplie de tenues les plus improbables possibles.

Mesdames, je vous le dis, lorsque vous aurez vu Kitten on the Keys, vous n'aurez plus aucune angoisse devant votre penderie. Ce qui est important n'est pas le vêtement que vous portez mais ce que vous en faites et comment vous en jouez. C'est ainsi que vous serez belles! Toutes ces dames du cabaret New Burlesque sont belles de leur humanité.

Attention, ce n'est pas un zoo humain où l'on serait rassuré de voir des pires que nous. Personne n'est là pour s'exhiber. Il s'agit uniquement d'êtres humains comme vous et moi qui assument et qui jouent de ce qu'ils sont pour inventer leur vie. En cela il s'agit d'une démarche totalement punk de leur corps. L'une des directions du mouvement punk était de casser tous les codes, les symboles et les croyances entravantes pour, dans cet instant là, inventer sa vie, libre de tout (je vous conseille d'ailleurs d'aller voir l'expo punk qui a lieu actuellement à la Cité de la Musique). Mathieu Almaric s'est emparé de ce cabaret pour en faire un film "Tournée" primé au festival de Cannes. Ce film montre des êtres imparfaits, voire médiocres, fragiles, blessés en tournée avec ce cabaret New Burlesque. Le passage sur la scène symbolise la représentation sociale dans laquelle nous avons tous tendance à nous engager pour faire bonne figure et pour tenter de masquer nos failles. Quelle perte d'énergie qui nous vole beaucoup de notre temps de vie car nous avons tous des failles et des blessures  et nous savons que tous les gens en face de nous en ont autant que nous. Alors quel sens cela a d'essayer "d'avoir l'air" comme dirait Jacques Brel alors que plus on masque et plus nous n'avons plus l'air du tout. A la fin du film de Mathieu Almaric, chaque protagoniste a laissé de coté sa souffrance pour jouer et à être simplement là, comme de grands enfants, avec leurs souffrances et leurs solitudes, tous ensemble dans une communion ludique que symbolise le fait que pour s'amuser et être authentique ils n'ont désormais plus besoin de public.

Le Cabaret New Burlesque est un spectacle principalement pour les filles. En effet, ces dernières souffrent plus d'angoisses de leur apparence que les hommes. Je conseille d'ailleurs à toutes mes patientes en lutte avec leur corps de prendre des cours de cabaret New Burlesque avec le risque de se payer de beaux moments de fou rire.

Mimi Le Meaux est belle d'être un être humain qui joue de la vie portant ses tatouages comme autant de cicatrices de sa fragilité et de ses blessures. Peu importe, le pourquoi et le comment de celles-ci car on ne veut pas le savoir, car la vraie vie est ici et maintenant et c'est ce qu'elle nous offre dans son effeuillage. C'est en cela qu'elle est au final belle et séduisante. Elle est une sacrée ambassadrice de l'ACT!

En outre, la cerise sur le gâteau, c'est que dans la salle, il y avait Julien Clerc, ce canon de beauté qui pourrait avoir toutes les plus belles filles à ses pieds et qui a choisi de venir voir s'amuser et rire des femmes, des vraies, avec leurs corps de Mme Du Schmoll. Femmes je vous aime!

 

 

ACT : Thérapie de l'acceptation et de l'engagement

JC Seznec : "J'arrête de lutter avec mon corps", Ed PUF.

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11 octobre 2013 5 11 /10 /octobre /2013 10:24

La sortie du nouveau DSM V par l'APA (association de psychiatrie américaine) est à l'origine de cris et de passions comme à chaque nouveau cru. Ces excès émotionnels sont dus à une incompréhension de cet outil et à une décontextualisation de sa fonction.

Pour être plus clair, je vous propose de vous expliquer ce qu'est le DSM. Le DSM est un outil de catégorisation des maladies psychiatriques afin de permettre aux chercheurs du monde entier d'échanger entre eux. C'est un peu comme un dictionnaire. Cet outil est utile car il n'est rien de plus difficile de s'accorder selon sa culture, son histoire et sa conception de la santé sur ce qu'est un symptôme ou une maladie psychiatrique. D'ailleurs essayez autour de vous de demander aux membres de votre entourage ce que signifie le mot dépression, maniaque ou obsessionnel. Il y a de grandes chances que vous ayez une définition par personne et qui ne sera pas la même que celle de votre médecin.

Aussi, pour s'assurer que les chercheurs du monde entier parlent et décrivent la même chose qu'ils soient indiens, chinois, français, togolais ou américains, il est nécessaire de définir des critères à chaque symptôme des pathologies psychiatriques. Ainsi, on est sûr que lorsqu'un vietnamien parle par exemple à un irlandais ou à un colombien de la physiopathologie ou du traitement de la dépression, ils parlent bien de la même chose afin de valider leurs hypothèses et leurs recherches.

Cette catégorisation a comme seule fonction de permettre un dialogue entre professionnels tout comme un dictionnaire de français défini le sens de chaque mot pour un français ou pour toute traduction dans une autre langue. Lorsqu'un linguiste traduit Goethe ou Shakespeare en français, il s'appuie sur des dictionnaires précis de français, d'allemand ou d'anglais. D'ailleurs, ces œuvres sont régulièrement retraduites pour être au plus proche du sens du texte initial. Pourtant, dans la vie de tous les jours pour parler à son voisin, on ne se ballade pas avec son Littré pour être certain d'avoir le mot juste: "Ma chérie, je ne suis pas gros mais juste enveloppé…"

Pour le DSM, c'est la même chose. Il est utile pour les chercheurs mais il n'a que peu d'intérêt dans la cadre du cabinet de psychiatrie ou de psychothérapie. En effet, dans un cabinet, on traite une personne et  non une maladie. Pour ma part, je passe beaucoup de temps à dire à mes patients qu'ils ne sont pas trichotillomanes ou dépressifs mais qu'ils souffrent de trichotillomanie et de dépression et à refuser de donner systématiquement un diagnostic devant toute souffrance. Leur identité et leur valeur sont beaucoup plus larges et riches qu'une catégorisation réductrice.

Si l'on décontextualise la fonction du DSM, c'est donc sans surprise que l'on trouve cela inutile et dangereux comme la dynamite hors du contexte d'une mine.

Alors pourquoi cette furie autour du DSM V?

Il faut savoir que dans le contexte américain, il existe un grand lobbying antipsychiatrie de la scientologie. Celle-ci possède un fort pouvoir de communication et on les observe en train de protester à chaque congrès de psychiatrie américain. En France, j'ai pu constater que trop souvent certains journalistes prennent les informations sans les analyser et les contextualiser ce qui alimente de nombreuses rumeurs et des théories du complot. D'ailleurs actuellement, les laboratoires pharmaceutiques sont l'objet d'une forte théorie du complot sur lesquels on impute tous les maux du DSM. Voilà ce que me raconte ma tête. Par contre, je sais faire la différence entre ce que me raconte ma tête et la réalité. C'est pour cela que j'ai bien retenu la fonction du doute cartésien en la circonstance que je vous encourage à adopter. Savez vous faire la différence entre ce que vous raconte votre tête et la réalité dans votre vie quotidienne?

Aussi, retrouvons un peu de paix entre nous et soyons attentifs de bien contextualiser les informations pour ne pas alimenter des guerres inutiles. En ce qui concerne la nouvelle version du DSM, je ne suis pas suffisamment spécialiste pour avoir une opinion éclairée. En outre, ce n'est pas bien important car j'ai peu l'occasion de faire des recherches internationales nécessitant son utilisation.

Paix et amour!

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2 octobre 2013 3 02 /10 /octobre /2013 15:23

 

Forrest dit que la vie est comme une boite de chocolats : "on ne sait jamais sur quoi on va tomber". En voilà une belle maxime ACT (thérapie de l'acceptation et de l'engagement). En effet, cette phrase nous encourage à faire avec ce qui se présente à nous dans l'instant. L'anticipation anxieuse n'est pas fonctionnelle puisqu'à preuve du contraire personne ne sait lire l'avenir. En outre, ce n'est pas parce aujourd'hui, on fait une mauvaise pioche que cela oriente définitivement notre vie. Pour faire changer la donne, il suffit de repiocher! C'est une très belle image contre la construction de scénarios catastrophes. En outre, c'est dans l'action (en repiochant dans la boite de chocolats ou en agissant dans la vie) que l'on a des chances de générer une situation plus favorable. C'est en s'engageant vers ce qui est important pour soi que l'on construit un futur plus en adéquation avec soi.

Une image similaire est cette autre maxime "tous les gagnants au loto ont joué au loto"! En jouant à la vie, on ne peut pas être sur de gagner à chaque fois. Il y a par principe toujours un risque de perdre ou d'être confronté à un évènement désagréable comme un chocolat que l'on apprécie peu. Par contre, il est intéressant de différencier un évènement désagréable, frustrant, agaçant d'un évènement grave. En effet, si on ne mange pas n'importe quoi et que l'on fait attention aux règles de péremption, on a peu de risque de consommer un chocolat avarié et de tomber malade, ce qui pourrait être grave. De même, dans la vie, si on ne fait pas n'importe quoi et que l'on suit les règles usuelles, on a peu de chance d'être confronté à un évènement grave. C'est-à-dire à un événement qui met en péril notre vie, qui est source de maladie ou d'handicape. On a juste le risque d'être confronté à un évènement désagréable, frustrant, agaçant ou avec lequel on est en désaccord. En outre, ceci personne ne peut véritablement le contrôler ou l'éviter, autant l'accepter. Par contre, il est nécessaire de bien informer notre cerveau émotionnel de cette différence afin qu'il ne sur-réagisse pas.

Jouer à la vie, c'est comme consommer une boite de chocolat. On ne sait pas sur quoi on va tomber mais en choisissant un chocolat on accepte le risque de consommer un chocolat pas à notre gout, décevant ou frustrant. S'engager dans la vie est accepter ce qu'elle nous propose et composer avec en fonction de ce qui est important pour nous tout en maintenant le cap.

Une autre chose remarquable que fait Forrest est de courir lorsqu'il apprend qu'il va être papa. Cette annonce est source d'une émotion. La fonction d'une émotion est de nous informer qu'un besoin n'est pas satisfait et de nous procurer de l'énergie afin d'avoir une action engagée pour satisfaire ce besoin. Face à une bête féroce, la peur m'informe que mon besoin de sécurité n'est pas satisfait et elle me donne l'énergie pour courir plus vite et me protéger. Comme Forrest, du fait de son niveau mental, ne peut conceptualiser ce qu'il ressent. Il utilise littéralement l'énergie de cette émotion pour en faire un acte moteur : courir. Comme l'émotion qu'il ressent est importante par le bouleversement que cette annonce engendre et qu'il n'a pas d'autres alternatives pour purger son énergie (déplacement, sublimation, etc.), il va courir très  longtemps. Il s'arrêtera de lui-même très simplement lorsqu'il observera qu'il n'a plus aucune raison de courir, toute l'énergie émotionnelle étant évacué. Il décide donc de rentrer à la maison. L'activité physique est un très bon moyen de purger l'énergie que nous procure nos émotions. Quand la tension en nous est trop grande, plutôt que d'avoir recours à un comportement absurde pour nous apaiser (boire, manger, s'arracher les cheveux, s'énerver, frapper, etc.) autant courir comme Forrest en faisant le tour du pâté de maison ou faire quelques pompes ou abdominaux. Ce principe était autrefois utilisé dans les asiles psychiatriques. Ils étaient situés dans de grands parcs. Aussi, quand un patient s'agitait et s'énervait, il partait impulsivement dans le parc pour parfois essayer de fuguer. Le temps de traverser le parc, la tension était retombée et il revenait apaisé dans son pavillon. Malheureusement, on a fermé beaucoup d'asiles et de trop nombreux patients terminent désormais en prison.

Dans ce film, il est intéressant d'observer la réaction des personnes qui observent Forest courir. Embarqués par leur imaginaire, ils se racontent une histoire sur le sens de cette course. Il est amusant comment de fil en aiguille, ces pensées projectives construisent des croyances qui vont jusqu'à un mouvement populaire. Notre cerveau associatif stimulé par notre cerveau émotionnel nous pousse à nous raconter des histoires sur ce qui nous entourent source d'interprétations fallacieuses et d'un rationalisme morbide. Il est parfois intéressant de ralentir afin d'observer ce qui est une réalité ou issu de notre imaginaire. Ce travail est la "défusion" des thérapies ACT.

Je ne sais pas si Forrest Gump est un bon film mais en le revoyant, je l'ai trouvé instructif et vous? Aimez vous les chocolats?

 

http://www.l-arret-creation.com/les_ateliers/index.html

 

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20 septembre 2013 5 20 /09 /septembre /2013 09:49

Bonjour à tous,

Voilà, c'est la rentrée. Tout le monde à repris progressivement le travail en dehors de quelques dissidents qui prennent le contre-pied en prenant des vacances en septembre pour profiter d'un éventuel été indien à distance de la foule. La rentrée scolaire est passée, les cartables sont remplis et nos chérubins doivent franchir une nouvelle année scolaire. Chacun a repris son quotidien et au cabinet, j'observe un afflux d'appels et de demandes de thérapie. Ma tête me dit que ce retour dans le quotidien nous confronte à la réalité de nos symptômes, de nos souffrances, de nos difficultés à faire avec ou à nous adapter à une contrainte ou à un rythme de vie. Les psychanalystes diraient que c'est la confrontation à la réalité! Ma tête me dit aussi que c'est un peu comme si chacun souhaitait, telles de bonnes résolutions, prendre soin de lui afin d'aborder au mieux cette traversée jusqu'au prochain été ou les prochaines vacances. Certes, on peut soigner mais pourquoi pas prévenir?

Lors de la reprise de contact, mes patients me rapportent souvent que durant ces fameuses vacances passées, leurs symptômes, leurs troubles ou leurs souffrances se sont amendés ou ont disparu. Les anxieux étaient moins anxieux, les trichotillomanes s'arrachaient moins les cheveux, les boulimiques avaient une alimentation plus stable, etc. Pourtant, je constate avec eux que c'était la même personne qui était au travail l'année dernière, en vacances cet été et qui reprend actuellement le travail. Ces personnes qui allaient mieux en vacances avaient le même corps, le même cerveau, les mêmes neurones, le même cœur… qu'aujourd'hui avec la réapparition des symptômes. Alors où se situe la différence? Qu'est ce qui change?

Ce qui change est à mon avis, notre regard sur ce qui nous entoure, notre attitude, notre flexibilité psychologique, notre façon d'interagir, de se positionner dans la temporalité ou d'être en contact avec ce qui est important pour nous. Autant d'éléments que nous pouvons librement continuer à avoir même pendant cette période de travail en attendant l'été prochain, même si nous avons à surfer avec peut-être plus de contraintes et avec un rythme plus élevé.

En vacances, nous arrivons à nous connecter à nous. Pourquoi ne pas continuer à le faire pendant l'année? Qu'est ce qui nous empêche de nous connecter à l'instant et nos valeurs dans tous les interstices de la vie professionnelle: en marchant, en prenant notre douche, en mangeant, en faisant nos courses, etc. Rien ne nous empêche de continuer à nous comporter en se disant "je choisi" au lieu des "je dois" et des "il faut". Rien ne nous empêche à ne pas nous laisser happer par une instrumentalisation de notre être et par une attitude de robot. Pour reprendre un slogan à la mode "la vie c'est maintenant", même pendant l'année! En outre, si le travail est contraignant, nous ne sommes pas au travail 24H sur 24H. Il reste des espaces et nous sommes responsables de la façon de  les habiter et de les vivre pour continuer à prendre soin de nous. Aussi, je vous encourage à volontairement continuer à garder l'esprit de vacances le plus longtemps possible avant que la routine du quotidien n'abrase votre humanité. Aujourd'hui, c'est mon jour préféré alors bon courage!

http://www.l-arret-creation.com/les_ateliers/index.html

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5 juin 2013 3 05 /06 /juin /2013 08:21

Le ménage de printemps est un temps où on fait le tri et où on s’allège de ce que l’on a accumulé les précédentes années ou pendant l’hiver. L’objectif de ce ménage est de faire de la place pour l’éclosion d’un nouveau printemps en vu de préparer un nouvel été libre et bien ancré dans le présent.

Lorsque les méandres de notre vie nous a fait prendre du poids, nos armoires et nos commodes se retrouvent remplies de vêtements que nous ne pouvons plus mettre et dont nous gardons l’espoir de remettre. Ces vêtements finissent bien souvent par encombrer notre présent ce d’autant qu’en plus d’avoir pris du poids, nous avons pris quelques années et que l’époque a changé. Aussi, cette accumulation vestimentaire ne symbolise plus un objectif pondéral que nous aimerions atteindre mais un musée avec ses fantômes.  Nos armoires et nos commodes deviennent des maisons hantées de notre passé, de nos désillusions et des renoncements que nous n’arrivons pas à faire. Elles sont des entraves qui nous empêchent de vivre le présent et renaitre pour constamment nous renvoyer dans les limbes de notre souffrance.

Etre bien commence par habiter pleinement notre présent avec le poids et le physique que nous avons ici et maintenant. Aussi, je vous encourage à vous délester de votre penderie en les donnant à des œuvres caritatives, à des personnes de votre entourage qui ont l’âge où vous les avez achetés ou en les vendant à des brocantes ou sur des sites internet. Au lieu de ruminer sur un passé qui par définition n’est plus, je vous encourage à vous faire plaisir en utilisant l’argent de la vente pour vous acheter des vêtements adapter à votre physique, votre environnement et à la mode d’aujourd’hui parce que vous le valez bien !

Et si d’aventure, vous perdez dans un temps prochain un peu de poids, il sera grand temps à ce moment là d’acheter des vêtements congruents à l’époque de cet événement. La vie, c’est maintenant ! Ne la faites pas conditionner de tel ou tel objectif car cela ne fonctionne pas et cela ne conduit qu’à des attitudes mortifères.

 

Bon  printemps !

 

PS : Cela marche aussi pour les gens qui n’ont pas de pb de poids !!!

 

JC Seznec « J’arrête de lutter avec mon corps » Ed PUF

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5 mars 2013 2 05 /03 /mars /2013 18:34

La trichotillomanie est une pathologie qui consiste en l'arrachage de cheveux notamment au cours de vagabondage de notre esprit. Les personnes qui  en souffrent ont fréquemment des évasions de leur conscience vers un état pseudo onirique où le temps file.

La pleine conscience et les thérapies ACT sont de très bons outils pour s'ancrer dans le présent et ne pas se laisser happer par des rêveries qui sont bien souvent des évitements du temps présent. Celles-ci ne sont que de vaines tentatives pour s'échapper des tensions que nous procurent la réalité et que les patients paient à prix fort par des crises d'arrachage.

 

Soigner la trichotillomanie, c'est tout d'abord s'inscrire dans le présent en prenant pleine conscience de celui-ci. Soyons là et pas ailleurs quand nous marchons, prenons notre douche, faisons la vaisselle... Ce travail seffectue aussi dans tous les petits moments de notre vie.

 

Vous toruverez de nombreux exercices de pleine conscience afin de ne plus procrastiner dans mon ouvrage: "j'arrête de m'arracher les cheveux, soigner la trichotillomanie" aux éditions PUF.

 

Le meilleur moment, c'est maintenant!J'arretedem'arracherlescheveux.Soignerlatrichotillomanie 97

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