Oscar Pistorius, ce sprinteur amputé des deux jambes, est actuellement au centre d'une tragédie après le meurtre de sa compagne.
Un moment, on s'est demandé si il n'était pas consommateur d'anabolisants stéroïdiens comme de nombreux sportifs addict à la gagne. Cet hypothèse est intéressante dans cette dramatique histoire car ces substances ont des actions sur notre psychisme et notre comportement. En effet, il est aujourd'hui démontré qu'une sécrétion naturelle de testostérone élevée est liée à des comportements antisociaux, ceux-ci étant modulés en fonction du niveau socio-économique de chacun. D'autres travaux, ont montré que les gagnants, même aux échecs, avaient un taux de testostérone supérieur à celui des perdants. Au football, les taux de stéroïdes des joueurs sont plus élevés lorsqu'ils jouent à domicile. Chez les animaux, ils majorent les comportements sexuels, de dominance et d'agressivité. On a observé chez des personnes se dopant à ces produits, notamment les bodybuilders, une augmentation de l'agressivité verbale, physique et sexuelle réversible à l'arrêt de la consommation. Des cas de violence, d'agressivité voire de troubles de l'humeur ont été attribués à la prise de stéroïdes et ont été pris en compte lors de crimes ou de viols par la justice aux USA. D'ailleurs, à l'époque de l'affaire Festina, les protagonistes s'appelaient entre eux les Seigneurs et c'est le comportement de toute puissance des coureurs au mépris des directives de l'équipe qui a généré le fait que les dirigeants ont décidé de reprendre la main, afin de ne plus être dépassé par les événements, en accompagnant les conduites dopantes.
Cependant, dans toutes ces histoires liées à ces produits dopants, il est nécessaire de prendre soin de différencier ce qui est attribuable aux anabolisants, à la personnalité des consommateurs mais aussi aux éventuelles drogues consommées en parallèle. Dans le cas de Pistorius, une analyse prudente du comportement est nécessaire afin d'en comprendre l'origine.
Notre société du spectacle se nourrit de héros qui s'élèvent toujours plus haut sur le podium des dieux du stade au risque d'une chute brutale qui nous fait constater qu'ils ne sont finalement que des humains. N'avons nous pas instrumentalisé le désir de cet homme à sortir de sa condition d'handicapé en faisant de lui un gagnant, en l'éprouvant en le tentant par la toute puissance (Il était en effet « considéré comme un héros national » en Afrique du sud et Time magazine l'incluait, en 2012, dans sa liste des cent personnes les plus influentes au monde, le décrivant comme « la définition même de l'inspiration au niveau mondial »). Au de là de la responsabilité personnelle de cet homme dans ce fait, je me pose la question de notre responsabilité collective liée à la théâtralité du sport dans ce drame digne d'une tragédie grecque.