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13 janvier 2019 7 13 /01 /janvier /2019 12:14

Il existe des centaines de sorte de psychothérapies. Chacune propose une façon de gérer sa souffrance (sa merde). Pour ma part, je pratique la thérapie ACT que je trouve plus fonctionnel et plus pragmatique. Elle correspond plus à mes valeurs et mon état d’esprit. C’est mon choix.

Je dis souvent à mes patients que notre cerveau produit des pensées, comme nos glandes salivaires de la salive, nos reins de l’urine et notre intestin de la merde.

Approfondissons, cette comparaison crue :  lorsque je vais aux toilettes, si je passe la journée à regarder, à examiner et à commenter ma merde, j’aurai l’impression que ma vie pue et que ma vie est merdique. Comme beaucoup de gens, je tire la chasse d’eau et je change de pièce pour vaquer à mes occupations et, si possible, à ce qui m’est précieux.

Nous avons le choix de faire de même avec les pensées que nous propose notre cerveau émotionnel. C’est-à-dire choisir de ne pas rester focaliser sur certaines pensées en les triant et en choisissant celles qui nous sont utiles.

Notre cerveau émotionnel est un  système d’alerte issu de notre passé d’homme préhistorique qui nous propose en permanence des pensées pour gagner du temps de réflexion. Il est programmé pour l’urgence et repérer tout ce qui ne peut ne pas aller. Il possède un biais de négativité. Sauf que le contexte de l’homme préhistorique n’est pas le même que le nôtre. En effet, nous pouvons être confronté à plein de choses désagréables, frustrantes, embêtantes, inconfortables mais rarement à des choses graves (mortelles ou handicapantes) qui nécessite un emballement de notre cerveau émotionnel. Aussi, nous avons le choix de passer la journée à examiner des pensées désagréables, embêtantes ou qui puent, au risque de trouver notre vie merdique, ou de tirer la chasse d’eau dans notre tête et porter notre attention sur l’expérience sensorielle du présent (principe de la pleine conscience), d’autres pensées plus agréables ou plus fonctionnelles, ou sur des actions pour mener des projets qui ont du sens pour nous ou qui nous sont plus précieuses.

Faire la différence entre soi et ses pensées s’appelle en thérapie ACT : la défusion.

En thérapie ACT, nous disons que la merde fait partie de la vie. En langage moins châtié que la douleur fait partie de la vie mais que la souffrance est optionnelle. C’est-à-dire que nous vivrons tous des événements de vie désagréables (maladie, frustration, peine d’amour, décès, accidents, vols, etc.). Ce que l’on ne sait pas c’est quand cela va arriver et dans quel ordre. Par contre nous avons le choix de lutter contre ces événements, au risque de nous provoquer une double peine source de souffrance, ou de choisir de négocier ces événements de vie, tel le surfeur négocie les vagues, pour en faire une opportunité. Et vous, comment négociez-vous votre merde ?

C’est à chacun de faire le choix de la psychothérapie qui lui convient tout dépend de ce qu’il en attend et de ce qu’il veut faire de sa merde !

 

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commentaires

B
Article très magnifique !
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J
Merci!