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23 octobre 2017 1 23 /10 /octobre /2017 23:11

Après Hunger games, vous allez adoré les care Games pour occuper les masses populaires et les détourner des vraies difficultés.

Les Care games sont des jeux organisés par les politiques et les administratifs pour essayer d’exister en malaxant et essorant le système de santé jusqu’à disparition du dernier médecin.

Autrefois, dans chaque district vivait en paix une population avec son instituteur, ses agriculteurs, ses policiers et surtout avec son médecin. Ce dernier était connu et reconnu. Il suivait des familles qu’il aidait au mieux de ses possibilités, de ses connaissances et des outils qu’il disposait. Etre médecin était un engagement par amour de l’autre, de la science, de la biologie et de son métier. Le médecin était un humaniste qui travaillait sans compter. Il faisait le mieux qu’il pouvait. Il en était récompensé par une rémunération, quelques avantages et surtout une reconnaissance et une considération.

Dans cet équilibre est arrivée des difficultés économiques de plus en plus importantes. Il n’y avait plus de guerre pour masquer l’incompétence de certains hommes politiques. Il a fallu trouver un bouc émissaire et organiser des jeux du cirque pour occuper la population afin qu’elle ne se révolte pas. Le problème choisi pour justifier ces jeux fut le trou de la sécurité sociale. Les responsables étaient les soignants. C’est ainsi que les jeux ont démarré éliminant un à un les médecins à chaque épreuve.

Pour commencer, on a limité par un numérus clausus le nombre de médecin sur l’idée que moins, il y en aurait, moins il y aurait de prescription. Ensuite, la loi santé Bachelot a coupé les médecins du sens de leur travail à l’hôpital. Désormais les médecins ne travaillaient plus pour répondre aux besoins médicaux mais pour répondre à des indicateurs administratifs leur permettant de faire survivre leur service. Ensuite, on a diffamé les médicaments et leurs fabricants. On a coupé les liens entre les médecins et l’industrie pharmaceutique en construisant un mur de Berlin entre eux. Les médecins ne pouvaient plus avoir l’information directe sur les médicaments qu’ils prescrivaient. Ils ont perdu la maitrise et la connaissance de leurs outils ainsi que le dialogue à leur bonne utilisation. C’est un peu comme si les réparateurs de voitures ne pouvaient pas discuter et échanger avec les fabricants de voitures tout en les rendant responsables des dangers encourus par les utilisateurs en cas de mauvaise utilisation. On a ensuite décidé et imposé leur formation via la formation continue (dpc). Les médecins de ville ont été obligé de soigner selon des indicateurs et non selon les besoins de santés. On les a aussi empêchés de voir trop de patient, de trop prescrire quitte à ce que la CPAM les condamne pour délit statistique et leurs interdisent d’exercer malgré les besoins de la population. L’état a choisi de mettre en place des normes d’accessibilité pour les handicapés mettant de nombreux cabinets hors la Loi et empêchant les médecins les habitant de trouver de jeunes associés pour prendre la relève ensuite. Il a été décidé de construire des maisons de santé avec des règles si strictes que très peu de médecins n’avaient envie de s’y installer. Le tiers payant a été inventé avec comme tentative de maitriser et de contrôler leur rémunération. L’exercice de la médecine est de plus en plus dur. Le temps médical disponible a baissé aux dépens du temps administratif. Les patients consomment de plus en plus du soin au détriment de la relation de soin. Ils sont de plus en plus procéduriers, agressifs et revendiquants les privant eux et les médecins d’une relation de soin seule soigante.

Notre nouvelle ministre de la santé veut contrôler les inscriptions en médecine par un prérequis et certifier les médecins en exercice.

De tout cela il en résulte une chute de la vocation. 10% des internes en médecine souhaitent s’installer. Le nombre de médecins en exercice va baisser jusqu’en 2025[1]. Une thèse en médecine a montré que parmi une population d’interne 10% étaient alcoolique, 20% avaient des idées suicidaires et 65% songeaient à arrêter leur métier. Les médecins sont des privilégiés qui étrangement renoncent à exercer ce formidable métier.

Le soin est une activité qui échappe aux politiques et aux administratifs. C'est métier qui se pratique par amour de l'autre. Les médecins sont les grognards de la République. Ils ont besoin qu'on les aime pour exercer. Lorsqu'on les aime, ils peuvent donner sans compter et procurer l'amour nécessaire ('altruisme et l'humanité) au soin.

La question reste : Quel est le dernier médecin qui va survivre à ces care games ? Quand est ce que l’embrasement et la révolte aura lieu contre ces politiques et administratifs qui auront engendré la crise sanitaire qui s’annonce faute de soignants ?

Quand une société organise des jeux du cirque, c'est souvent le début d'une décadence et d'un déclin.

 

 

[1] http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2017/10/12/20002-20171012ARTFIG00074-le-nombre-de-medecins-en-activite-continue-de-baisser.php

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