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17 février 2016 3 17 /02 /février /2016 15:02
Intérêt des activités physiques dans le cadre d’un dispositif social

La vie d’une entreprise est traversée par des crises externes et des chocs internes. Ces événements engendrent des rythmes de travail différents pour les salariés. Ceux-ci devront s’adapter aux changements pour « survivre » à ces variations.

« Les espèces qui survivent ne sont pas les plus intelligents ni les plus doués mais celles qui savent s’adapter » Charles Darwin

Tous les individus ne possèdent pas la même capacité à s’adapter. Or l’organisation et le sens du travail a subi ces dernières années une grande révolution.

D’une organisation du travail stable qui a évolué de l’agriculture, à l’industrie jusqu’au service, celle-ci a subi une révolution dans la dernière décénie par l’apparition d’une vie professionnelle de plus en plus nomade.

En effet, ce nomadisme s’exprime par de nouvelles conditions de travail. Les salariés connaîtront des situations professionnelles en perpétuel mouvement :

-Plusieurs métiers de leur choix ou imposer par la nouvelle logique économique (fermeture de site, restructuration, délocalisation, fin d’activités, mutation du métier, etc.).

-Plusieurs postes au sein d’une même entreprise (plan de carrière, reconversion, etc.).

-Activités professionnels variables géographiquement (travail à la maison, chez le client, bureau virtuel, etc.).

-Outils de travail permettant le nomadisme (téléphone, internet, réunion sur second life, webcam, etc.).

-Dissociation entre la qualification, la stabilité professionnelle et la rénumération.

Ces changements sont d’autant plus difficiles que la biologie humaine est basée sur le principe de la stabilité : l’homéostasie. L’homéostasie consiste en l’équilibre des milieux. Continuellement les mouvements de la vie perturbent les équilibres physiologiques mais continuellement le corps va travailler pour restaurer ces équilibres. Elle a été défini par Claude Bernard.

L’être humain aspire à une stabilité de ses rythmes de vie. Des modifications permanentes de son environnement génèrent un stress. Le stress est une proto-émotion servant à donner de l’énergie à un être vivant afin qu’il retrouve un équilibre de vie. Un tel stress répété peut aboutir à une dépression.

Un test animal de la dépression reprend ce principe. Il s’agit du test de Wilmer. Dans ce test, l’expérimentateur perturbe chaque jour légèrement l’environnement d’un rat (laisse la lumière allumée le soir, met la cage en pente, mouille sa litière, etc.). Au bout de 15 jours, le rat montre un comportement qui sert de modèle animal à la dépression.

Des événements de vie parfois anodins peuvent être à l’origine d’un stress :

-Il existe en effet une différence entre le stress ressenti et le stress objectif.

-Des changements anodins peuvent engendrer un stress physique important par la tentative que fait l’individu pour maintenir la synchronicisation de ses rythmes comme le rythme veille-sommeil (travail posté, chomage partiel, plan social, etc.).

-Certains événements de vie minimes perturbent ainsi notre rythme de vie et peuvent être la source de réaction en chaîne.

-Ils peuvent déclencher des troubles thymiques comme la dépression, le burn out ou la manie (cf Charlot dans les temps modernes) par la cassure des rythmes sociaux.

Ce risque est d’autant plus grand que certains individus n’arrivent pas à asservir les rythmes naturels au profit de leur développent personnel. Ils sont dépendant d’une hyper-identification au rôle social au dépend du développement personnel. Ce dernier nécessite une capacité à transgresser le rôle social ainsi que les rythmes de vie. Cette dépendance de ces individus au rôle social est souvent recherché par les entreprises pour obtenir leur adhésion au projet collectif. Si cette dépendance peut-être utile lors d’une période de croissance, elle constitue une vulnérabilité en période de crise. En effet, elle est à l’origine d’une tension pouvant s’exprimer par des troubles de l’humeur (dysphorie, dépression, manie) mais aussi par des passages à l’acte (agressivité, alcoolisme, tentative de suicide). Cette vulnérabilité fera que le salarié sera fragilisé et aura plus de difficulté à s’adapter aux nouveaux rythmes que procurent les périodes de crise.

Le stress est donc une proto-émotion pouvant aboutir à des affects soit positifs, soit négatifs. Les affects peuvent être aussi activés par d’autres éléments :

-Les affects négatifs sont activés par les événements de vie et les ruminations.

-Les affects positifs sont activés par les états du corps et le lien social.

Les événements de vie de l’entreprise (plan social, restructuration, fusion, chomage partiel, etc) sont d’autant d’événements qui peuvent être ressenti durement par le salarié (ce d’autant qu’ils sont aléatoires, incompréhensible et incontrôlable) et provoquer de nombreux affects négatifs pouvant aboutir à des troubles de l’humeur.

Par contre un accompagnement spécifique permettant d’améliorer les états corporels (sport, sophrologie, atelier clown, etc.) pourra permettre de rééquilbrer la balance émotionnelle et permettre ainsi au salarié de retrouver ses moyens pour s’adapter à ces changements. En outre, ces activités permettront au salarié de maintenir un lien social qui participera à activer les affects positifs et qui pourra être renforcé autour de projets tels que la réalisation d’un film ou d’une exposition autour de l’entreprise avec la participation des salariés.

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