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6 avril 2020 1 06 /04 /avril /2020 08:51

 

 

 

Dans cette période exceptionnelle, je croise beaucoup de personnes en colère :

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  • Des soignants en colère de ne pas avoir de masques, de la désorganisation de notre système de santé depuis 20 ans qui rend encore plus difficile la gestion de cette crise ou de l’impréparation de nos élites.
  • Des personnes en colère de ne pas avoir les équipements nécessaires pour travailler et se protéger comme les pompiers, les policiers ou les caissières des supermarchés, etc.
  • Des personnes en colère de ne pas avoir les médicaments qu’ils pensent utiles pour eux ou des tests de dépistages, etc.
  • Des personnes en colère de ne pas pouvoir sortir, partir en vacances ou aller à la plage, des personnes en deuil de parents contaminés par le covid 19 ou malade, de ne pas pouvoir être testés,
  • Des personnes en colère de ne pas être écouter, compris, etc.
  • des demandes et des objectifs professionnels indadaptés au contexte.
  • etc.

La liste des colères pourrait être très longue. Arrêtons-nous là. Mais c’est quoi la colère ?  et à quoi sert-elle ?

La colère est une émotion. Les émotions sont un outil physiologique qui nous aide à nous adapter et à survivre. Elles nous procurent une information sur nos besoins présents, à un instant, et nous donne l’énergie pour les satisfaire.

  • La colère nous informe que nos droits ont été bafoués, que l’on n’a pas été respectés ou que nous sommes contraints ou soumis. Elle évoque un sentiment d'injustice. Elle nous donne l’énergie pour faire respecter ces droits ou nous libérer.
  • Il est cependant important de vérifier si cette colère est justifiée ou si elle est issue du fait que nous avons jugé une situation. On peut ainsi s’éviter parfois des émotions inutiles. Par exemple, si mon voisin ne m’a pas dit bonjour et que je suis en colère qu’il ne m’est pas satisfait mon besoin de considération. En étant en colère, j’ai peut-être oublié qu’il était libre de me dire bonjour et que, probablement, j’avais jugé la situation du point de vue de mon contexte, sans avoir pris la peine de rechercher des pensées alternatives : il était pressé ou pris dans ses pensées, etc.
  • La colère peut aussi le reflet de notre manque de flexibilité pour s'ajuster aux situations qui se présentent à notre faible capacité à accepter et accueillir ce que la vie nous propose.

Aussi prenez le temps de ralentir et d'observer votre colère pour ne pas vous faire emporter excessivement par elle.

Par définition, les êtres humains, comme tous les animaux, sont des êtres émotionnels. Nous ne sommes pas responsables de nos émotions mais de la manière dont on les exprime. Si je suis en colère contre un voisin, j’ai le choix de lui donner un coup de point dans la figure, lui dire que je suis en colère ou utiliser cette énergie pour ranger mon bureau. Certains noirs américains ont utilisé leur colère sociale liée à leur condition pour monter sur des rings de boxe ou la sublimer dans la musique. Le fighting spirit des rugbymen irlandais se nourrissaient probablement à une époque de leurs rapports avec la couronne britannique, etc. Lorsque l’on est en colère, il est possible de simplement le dire sans s’agiter ou trépigner. Pas toujours facile à faire, car la colère est une émotion qui monte vite à la tête pour nous enflammer et nous faire réagir, quand elle n’emballe pas notre machine à penser à nous faire ressasser ou ruminer sans fin sur des injustices ou des blessures, quitte à devenir des ires et alimenter des guerres sans fin où tout le monde risque d’être perdant. En effet, comme à tout bataille il y a un perdant, le risque est que ce perdant sorte de celle-ci en colère de ce résultat pour nourrir une prochaine bataille dans un processus de conflit sans fin tout comme Astérix en Corse.

La colère peut aussi faire flamber notre cerveau, réduire notre capacité d’observation et de conscience au risque de nous faire basculer dans des interprétations, des distorsions cognitives, des jugements et nous faire adhérer à des théories du complot. Ce regard complotiste va pervertir notre regard sur le monde en prenant tout ce qui nous arrive pour l’alimenter et nous isoler dans notre folie.

Le manque d’information, notre passivité imposée par le confinement, le doute et les émotions, très humaines, que nous ressentons dans cette expérience exceptionnelle, feront probablement émergés des théories fallacieuses et fourvoiera plus d’un, comme dans chaque drame.

La colère est une puissante énergie, intéressante à canaliser car elle peut permettre de soulever des montagnes. A nous de savoir la raffiner pour en faire quelque chose et inventer le monde de demain. Sublimons cette colère à des fins créatives pour ne pas s’enliser dans de vaines batailles. Trouvons les réalisations immédiates que nous pouvons faire pour ne pas s’enliser dans des yakafokon et des plaintes stériles. Puisqu’elle est là pour certains, utilisons là pour faire notre part et ne pas se contenter de reproches. C’est tout l’enjeu qui s’offre à beaucoup d’entre nous.


Seznec JC et Carouana L : savoir se taire, savoir parler. Ed Interéditions

Seznec jc et Le Guen S. : Débranchez son mental, trucs et astuces pour ne plus ressasser et profiter de la vie. Ed Leducs

André C. : La force des émotions. Ed Odile Jacob

Hahusseau S. : Peur, tristesse colère.

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commentaires

F
Super article, merci!<br /> <br /> Mais quand la colère est rentrée, voire masquée par 1 autre émotion, quelle approche proposez- vous?<br /> <br /> Merci de votre réponse.<br /> <br /> Franck
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J
De ralentir, d être curieux de vos émotions et de comprendre pourquoi vous ne vous vous autorisez pas à être en colère ?