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27 novembre 2020 5 27 /11 /novembre /2020 10:56

Beaucoup désirent innover, mais peu savent en quoi innover consiste. Je vous propose de vous sensibiliser à la design attitude savoir innover. 

Lorsque l'on veut innover, on s'enlise aisément dans des pensées telles que les yakafokon, les « ils faut » et les « je dois »,  des émotions d'anxiété et de culpabilité, de peur de ne pas être à la hauteur de la tâche ou de l'attente que l'on imagine de l'autre, qui sont source de souffrance et de procrastination. En effet, notre capacité d’innovation est souvent entravée par notre système de règles qui construit en nous une prison mentale et notre angoisse à la performance. Notre cerveau émotionnel, cet obsédé de la sécurité, aimerait être sur du résultat et contrôler le chemin pour aboutir. Par peur de ne pas y arriver et de ce qui peut échapper, il nous propose des process et des bonnes pratiques qui nous maintiennent dans le rail… sans finalement innover.

C’est un autre chemin qu’il est nécessaire d’emprunter. Innover est une aventure créative qui demande à se lâcher, à abandonner pour expérimenter… et peut-être trouver le graal… En tout cas, au cours du chemin parcouru, on apprend ! En effet, pour le designer, le plus important est probablement ce qu’il apprend et développe dans le processus plutôt que le résultat. Le designer fait la peau à la culture du résultat et des objectifs qui ne font que produire de l’anxiété. En effet, penser au fait d’y arriver fait automatiquent penser que l’on peut échouer. Ce mécanisme est une machine à anxiété.

Dans la peau d’un designer !

Mettons-nous d’abord dans la peau d’un designer. D’entrée de jeu, il est utile de rappeler qu’un designer de profession ne s’exécute pas uniquement pour son bon plaisir. Il innove afin de répondre à un besoin, et ce qui est fabriqué à partir de ce qu’il conçoit doit être vendu.

Posez le problème

La première étape est donc de définir les besoins et le contexte de la démarche, d’identifier les constantes et les variables de la problématique. Il est en effet important de partir du bon pied pour aboutir à quelque chose. Cette mise en ordre est une étape importante. Elle consiste à se poser des questions afin de cadrer le chemin à prendre et ne pas se fourvoyer en se jetant,  tête baissée, dans la recherche de la solution au problème posé

Cette mise en perspective est un exercice délicat. Un exercice crucial, car tout le reste du projet en dépend. Commettre l’erreur qui consiste à ne pas cadrer correctement le projet dès le départ risque d’entraîner une remise en question de toutes les étapes suivantes et de constituer, parfois, une perte de temps et de ressources considérables.

Les 4 Étapes clés pour poser un problème et s’engager dans une démarche design

  1. Décrivez votre défi. Cette description devrait être courte et facile à retenir. Quelques phrases seulement. Vous pourriez les formuler sous forme de questions, car celles-ci peuvent ensuite être reprises, en équipe, pour générer un maximum d’idées.
  2. Analysez le contexte. Votre défi doit mettre en évidence le contexte, ainsi que les contraintes auxquelles le problème est assujetti.
  3. Misez juste. Évitez l’erreur qui consiste à voir trop grand, ou trop petit. Si votre angle d’attaque est trop étroit, il vous sera difficile de parvenir à des solutions créatives et originales. À l’inverse, si vous visez trop large, vous risquez de vous perdre et vous aurez beaucoup de mal à générer une idée de départ.
  4. Posez la bonne question. Maintenant que vous avez mis votre défi par écrit, recommencez l’exercice. Cela peut vous paraître rébarbatif, mais poser la bonne question est primordial pour parvenir ensuite à une bonne solution. Une façon de vérifier si votre défi est correctement formulé consiste à le mettre à l’épreuve. Si vous pouvez, seul ou en équipe, parvenir à générer 5 solutions en quelques minutes seulement, vous êtes sur une bonne piste.

Mettre en place un processus de design dans une démarche créative n’est pas simple, surtout en équipe. Voici quelques astuces pour avancer et bien cadrer la démarche :

  • Formulez votre défi sous forme de question, tel que suggéré précédemment : Comment, pourquoi, de quelle manière
  • Décrivez l’impact ultime que vous tentez d’obtenir.
  • Énumérez quelques solutions possibles. Soyez ouvert d’esprit. N’hésitez pas à mettre sur papier des solutions qui peuvent sembler étonnantes.
  • Décrivez le contexte dans lequel le projet verra le jour (contexte géographique, démographique, culturel) et précisez les contraintes (technologiques, financières, réglementaires, d’agendas) auxquels vous devez faire face.

Revenez à votre question de départ, celle qui est censée décrire le défi. La description que vous en avez faite est-elle satisfaisante ? Devez-vous la modifier ? N’hésitez pas à recommencer autant de fois que nécessaire afin d’épurer la problèmatique.

Que l’esprit du designer soit le vôtre !

La deuxième étape à l’innovation est d’intégrer la design attitude pour négocier les multiples problèmes que le designer aura à négocier à chaque instant. Alors, voici comment le designer réagit mentalement à sa démarche créative :

  • Un bon designer ne cesse de se tromper. Il avance à tâtons, par essais et erreurs. Il ne cesse d’expérimenter, de recommencer, jusqu’à ce qu’il trouve la bonne réponse.
  • Justement, cette réponse, d’avance, il ne la connaît pas. Si cette réponse était connue d’avance, il n’y aurait pas besoin d’innover.
  • Un designer doit être optimiste. Cet énoncé découle tout naturellement des deux précédents.
  • Un designer doit être curieux. Il trouve son inspiration dans des lieux inhabituels, et parfois de manière inattendue. Un designer doit être aux aguets.
  • Un designer doit être habile pour traduire par le biais d’un dessin, d’un texte, d’un prototype, une idée nouvelle.
  • Un designer doit avoir la foi. S’il la perd, il s’en remet alors aux utilisateurs, ceux pour qui il s’échine pour trouver le design idéal, et les interroge de nouveau.
  • Suite à cet exercice de projection (se mettre dans la peau d’un designer), passons à l’étape suivante : l’émulation…

Quelles sont les compétences à acquérir pour devenir un designer ?

  • La confiance en sa capacité créative. Vous êtes convaincu que vous pouvez y arriver et que vous êtes capable de traduire votre concept en un produit, un procédé ou un service qui sera utile et qui aura du succès.
  • Passer le plus rapidement possible à l’étape du prototype. Prototyper est une façon efficace de réduire le risque. Commencez par un prototype simple. Vous tirerez rapidement des leçons de vos erreurs. Multipliez le nombre de prototypes en les améliorant progressivement.
  • Apprenez de vos erreurs et ne les considérez pas comme des échecs. Les erreurs sont les fondements même du processus d’apprentissage.
  • Faites preuve d’empathie. L’empathie vous permettra de comprendre ce que vivent les utilisateurs. Changez d’angles, imaginez différents scénarios, rencontrez un maximum d’utilisateurs.
  • N’ayez pas peur de ce qui est ambigu. Aimez ce qui sort des sentiers battus. Plus vous explorez d’options, plus vous aurez de chances de trouver la solution.
  • Demeurez optimiste. C’est l’optimisme, un optimisme têtu, qui vous poussera à aller toujours plus loin.
  • Recommencez. Recommencez sans cesse, en apportant chaque fois une amélioration correspondant à ce que les utilisateurs vous enseignent.

C’est ainsi que les ingénieurs de l’entreprise 3M ont découvert les post-it en essayant de fabriquer une super colle. Ils ont merdé, ce qui leur a permis d’innover et ils ont abouti à autre chose de formidable ! La design attitude est un processus stimulant et créatif source d’épanouissement. Il permet de créer et d’innover de façon ludique. La design attitude est une proche cousine de l’ACT (acceptance and committement therapy).

Texte inspiré de l’école de la créativité animée par Sylvie Gendreau

https://www.lanouvelleecoledecreativite.com/

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